Peu de francisation au travail

Que deviennent les illettrés arrivant au Québec

La FTQ leur assure les bases du français pour l'emploi

Tribune libre


C’est encore le cahier ALPHABÉTISATION du journal Le Devoir (7-8 sept ’13) qui vient combler notre ignorance sur les problèmes sociaux au Québec. Réginald Harvey nous présente Mme Louise Mercier qui coordonne les activités de l’Union des employés de service (UES), section locale 800, un syndicat affilié à la FTQ, dont elle est vice-présidente. À la question « Qu’en est-il de l’alphabétisation en milieu de travail, en 2013? » Elle donne la note 3 sur une échelle de 10.
Ce syndicat organise des classes de français depuis plus de 10 ans. Elle précise : « Plusieurs n’ont pas beaucoup de scolarité, si on excepte les Latinos. Si, dans les syndicats affiliés à la FTQ, on n’avait pas ce souci-là de les épauler en français, je peux assurer qu’il n’y aurait pas beaucoup de francisation dans les milieux de travail. » Et elle précise que les efforts des employeurs et des gouvernements ne comble pas les besoins en situation de travail. Elle attribue l’efficacité de leur groupe à leur association avec un organisme communautaire appelé Formation de base de la main-d’œuvre : il répond aux véritables besoins liés aux milieux du travail. Elle reconnaît cependant que des employeurs de l’entretien ménager, après un an et demi d’insistance, libèrent leurs employés pour la formation. Et elle reconnaît une subvention d’un M$ de l’appareil gouvernemental provincial. Mais le tout se limite aux secteurs du vêtement et de l’entretien ménager… à l’exception des professionnels!
Tout ceci nous rappelle comment l’État tend à abandonner la cause des plus démunis, comptant sur les organismes bénévoles d’aide sociale… et on importe de plus en plus de misère humaine… pour diluer la nôtre.

Squared

Ouhgo (Hugues) St-Pierre196 articles

  • 163 474

Fier fils de bûcheron exploité. Professeur retraité d'université. Compétences en enseignement par groupes restreints, groupes de réflexion, solution de problèmes. Formation en Anglais (Ouest canadien), Espagnol (Qc, Mexique, Espagne, Cuba), Bénévolat latinos nouveaux arrivés. Exploration physique de la francophonie en Amérique : Fransaskois, Acadiens, Franco-Américains de N.-Angl., Cajuns Louisiane à BatonRouge. Échanges professoraux avec la France. Plusieurs décennies de vie de réflexion sur la lutte des peuples opprimés.





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5 commentaires

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    27 septembre 2013

    Merci M. Haché, toujours présent pour mettre de la viande sur l'os. Vous aurez participé à élargir les connaissances proposées par un humble article de journal. Ce dernier parlait d'une béquille au boiteux programme d'immigration. Vous démontrez qu'une fois de plus, c'est d'une amputation que le Québec a besoin: s'amputer du Canada. Mais nous discutons au niveau du troisième sous-sol de l'hôpital, sans éclairage.

  • Marcel Haché Répondre

    27 septembre 2013

    @ Ouhgo.
    Les services aux employeurs d’Emploi-Québec, sur tout le territoire québécois, sont de fait en appui à la francisation des entreprises, qui n’est pas, je vous le concède, la francisation des travailleurs. Cependant, c’est Emploi-Québec qui est le mandataire et le « bras agissant » à l’égard de la loi québécoise du 1%- cette loi qui oblige les entreprises à donner l’équivalent de 1% de leur masse salariale (à partir d’un certain seuil) en formation à leurs employés- et qui ouvre ainsi une porte arrière astucieuse à la francisation des employés.
    Emploi-Québec offre des services qui étaient anciennement fournis par ceux du fédéral à travers celui de « l’Assurance Chômage », délégué par entente administrative du fédéral vers « province » à la fin des années 90, ayant permis de mettre fin à l’ancien contentieux fédéral-provincial sur la « formation professionnelle ». E.Q, n’est pas le seul mandataire de la francisation ni le « bras agissant » le plus puissant, je vous le concède encore, et ce n’est certainement pas suffisant pour faire monter le score à plus de 3 sur 10 selon l’évaluation de Mme Louise Mercier mais…Mais vous devinez que Québec fait ce qu’il peut avec ce qu’il a, et que ce n’est pas assez…
    Et si la province (E.Q.) n’a pas encore un « bras agissant » aussi puissant que nous le souhaiterions, cela vaut infiniment mieux maintenant que les p’tits bras d’alligators de l’institution fédérale à notre égard, et cela depuis toujours. Mais ça, c’est une autre histoire, ou plutôt non, c’est toujours la même…
    Tout cela pour dire quoi, Ouhgo ? Simplement pour dire qu’en même temps qu’E.Q. pousse honnêtement sur le dossier de la francisation, cet organisme dédié à l’Emploi pousse aussi, hélas, sur toujours plus d’immigration (pour combler nos fameuses et non moins obscures pénuries de main d’œuvres). Pour tout dire : la ministre Maltais aurait un méchant « redressement » à faire dans son propre ministère avant de réaménager les barèmes de l’Aide Sociale, tout nécessaires qu’ils puissent être par ailleurs.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    27 septembre 2013

    Rien à rajouter, sinon un commentaire de plus... On sait qu'un sujet attire l'attention surtout par le nombre de commentaires :-) Technique "journalistique"? À ce compte-là, j'aurais pu m'annoncer avec un titre faux, démenti dans le texte: exemple de nos médias concentrés, qui parviennent ainsi à accrocher, sur le comptoir, l'oeil des analphabètes fonctionnels, qui sauront ainsi où cocher leur vote.
    La boucle est bouclée: même les analphabètes sont arnaqués par "le système", dirait Didier.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    26 septembre 2013

    M. Bourassa,
    Vous rejoignez ici le texte par la bande : Immigration Canada qui laisse entrer par la porte arrière des religieux (parasites) non francisés… C’est le haut de la pyramide puisque Québec subit cet affront de voir arriver des « p’tits nouveaux » à la tonne, qui ne parlent pas français.
    Mais le cœur de mon billet, tiré du Devoir, c’est que nombreux sont les immigrants qui, même dans leur pays, ne savent ni lire ni écrire! Notre État en ayant déjà par-dessus la tête de problème d’alphabétisation, il va tout simplement les ignorer, dans les petits boulots qu’ils dégoteront à l’entretien ménager et la guenille. Les employeurs pouvant s’en accommoder, ils les laissent vivoter en ghetto. Juste à côté du ghetto de nos propres analphabètes « de souche » « cheap labour » dans les shops depuis la conquête. Témoin de notre honte, pays nord américain.
    Et en ces temps où il est de bon ton de dénigrer le syndicalisme, qui n’aurait plus sa raison d’être, "c'est qui qui" s’occupe d’apporter un peu d’humanité dans ces coins glauques de nos villes? C'est l’Union des employés de service (UES), un syndicat affilié à la FTQ, avec un organisme communautaire appelé Formation de base de la main-d’œuvre : ils répondent aux véritables besoins liés aux milieux du travail.
    Le pays que nous sommes à construire saura-t-il "s'occuper de son monde" comme le proclamait Pauline?

  • Archives de Vigile Répondre

    25 septembre 2013

    Pour en rajouter...
    Dutrizac
    Communauté roumaine: Est-ce qu'Immigration Canada accorde certains passe-droits à des groupes religieux?
    Détails : Vania Atudorei,professeur et président de l'ASSO roumaine de Laval
    http://www.985fm.ca/audioplayer.php?mp3=191754