Lundi dernier, le Québec n’a pas seulement changé de gouvernement, mais d’époque. Le nationalisme québécois vient de changer de visage. Il est passé du souverainisme de centre gauche à l’autonomisme de centre droit.
Nationalisme
Et en décidant d’affronter moins de quarante-huit heures après son élection le gouvernement fédéral sur la question de la laïcité, François Legault prouve qu’il est sérieux dans sa politique du Québec d’abord. Ceux qui s’imaginent que la CAQ et le PLQ sont interchangeables se trompent.
Et dans ce contexte, une question me hante : qu’en pense Lucien Bouchard ? Bouchard est certainement un des hommes politiques qui a le mieux compris les Québécois, comme s’il ressentait intimement leurs contradictions au point de les épouser et devinait mieux que d’autres l’âme de notre peuple.
Fondamentalement nationaliste, il espérait l’indépendance du Québec sans en faire un absolu politique et se montrait ouvert au Canada si ce dernier nous reconnaissait comme société distincte. Que pense-t-il de la mutation actuelle du nationalisme ?
Je spécule ici, mais je devine que Lucien Bouchard n’est pas complètement malheureux des résultats électoraux, d’autant que depuis la publication du Manifeste pour un Québec lucide, en 2005, il a voulu réaligner notre société vers le centre droit. Sans rejeter le modèle social issu de la Révolution tranquille, il voulait restaurer des valeurs comme le travail, l’effort, l’épargne, et incarnait un certain conservatisme culturel, qui l’honore.
Centre droit
Je ne le cache pas : j’ai la plus grande admiration pour cet homme qui fut un de nos grands leaders politiques, tout comme j’aimais profondément monsieur Parizeau. Et j’ai l’impression que son analyse nous aiderait à comprendre ce qui nous arrive. Je devine qu’il nous racontera tout cela dans ses mémoires, qu’il n’a pas le droit de ne pas écrire, soit dit en passant.
Mais d’ici là, je suis convaincu que s’il revient sur les présents événements, il éclairera les Québécois.