Projet Montréal supporterait Louise Harel à certaines conditions

Montréal - élection 2009

Jeanne Corriveau - Tout en faisant durer le suspense entourant ses ambitions politiques, Louise Harel se laisse courtiser par les partis d'opposition à l'hôtel de ville. Le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, s'est dit prêt à renoncer à briguer la mairie de Montréal si l'ancienne ministre appuie le programme de son parti et se lance dans la course à titre d'indépendante. De son côté, le chef de Vision Montréal, Benoit Labonté, tentera de convaincre Mme Harel de rejoindre son équipe lors d'une rencontre prévue cette semaine.
Après que Mme Harel eut révélé sur son blogue que deux militants de Projet Montréal, avec l'approbation de leur chef, avaient sollicité une rencontre avec elle pour lui proposer d'être candidate à la mairie, Richard Bergeron a voulu rectifier le tir. Étonné que les discussions se soient retrouvées sur la place publique, il a fait savoir, par voie de communiqué hier matin, qu'une offre avait effectivement été présentée à l'ex-ministre, mais qu'elle comportait plusieurs conditions. Si Mme Harel brigue la mairie de Montréal à titre d'indépendante et qu'elle soutient «intégralement» le programme et les candidats de Projet Montréal, M. Bergeron l'appuierait et renoncerait à briguer la mairie, mais il demeurerait chef du parti, a-t-il tenu à préciser. «Cette alliance constituerait la meilleure façon de remporter une victoire contre Gérald Tremblay», selon lui. En fin de matinée, la note rédigée par Mme Harel a été retirée de son blogue.
Samedi dernier, Richard Bergeron avait pourtant fait parvenir aux membres du parti un courriel concernant Mme Harel. Il y écrivait que «la candidature de Louise Harel à la mairie n'est pas souhaitable pour Montréal» et que, «puisqu'il est inimaginable que Projet Montréal ne présente pas son propre candidat à la mairie, Louise Harel diviserait le vote d'opposition sans avoir de chance réelle de remporter la mairie».
À Projet Montréal, on ne voit pas de contradictions dans les prises de position de Richard Bergeron. L'appui du chef est assorti de plusieurs conditions, a insisté son attachée politique, Émilie Thuillier. Dans le cas où cinq candidats se disputent la mairie, la présence de Mme Harel favoriserait l'élection de M. Tremblay, a-t-elle indiqué.
Du côté de Vision Montréal, le chef Benoit Labonté prévoit de rencontrer Mme Harel aujourd'hui ou demain pour discuter d'une alliance. M. Labonté n'entend pas céder sa place à Mme Harel, a-t-on précisé à son bureau hier, mais serait prêt à l'accueillir dans son parti comme numéro 2. L'ancienne ministre accepterait-elle de seconder M. Labonté? Et si elle se présentait comme indépendante, comment se comporteraient les élus de Vision Montréal qui l'estiment?
La chef du parti Montréal Ville-Marie, Louise O'Sullivan, affirme pour sa part avoir été sollicitée par des membres de l'entourage de Mme Harel il y a plus d'un mois. Ils auraient tenté de la convaincre de faire alliance avec l'ancienne ministre et de lui céder son poste de candidate à la mairie de Montréal, a-t-elle indiqué. «Elle avait besoin de moi pour le vote anglophone et le vote bilingue. Mais je suis dans la course pour tous les Montréalais, pas seulement pour les Montréalais bilingues ou anglophones», a expliqué Mme O'Sullivan hier. Les discussions n'ont pas eu de suite, Mme O'Sullivan ayant refusé cette proposition.
Il n'a pas été possible de confirmer ces informations auprès de Louise Harel qui n'a pas rappelé Le Devoir. Mme Harel, qui a publiquement avoué la semaine dernière qu'elle songeait à briguer la mairie de Montréal, pourrait prendre une décision au cours des prochains jours.


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