Proche-Orient: Condamnation et bombardements

Gaza: l'horreur de l'agression israélienne


Tandis que le Conseil des droits de l'homme de l'ONU annonce une session extraordinaire, mercredi, pour se pencher sur la situation dans la bande de Gaza, Israël frappe un bâtiment du ministère palestinien de l'Intérieur.
La réponse d'Israël aux tirs de roquettes des activistes palestiniens sur son territoire a été brutale. Tel-Aviv a fermé, vendredi, tous les points de passage avec la bande de Gaza et détruit un bâtiment du ministère palestinien de l'Intérieur, contrôlé sur place par le Hamas.
Israël a également attaqué des bâtiments du gouvernement palestinien pour la première fois depuis que le Hamas s'est emparé de la bande de Gaza en juin dernier.
Le bâtiment de quatre étages, qui était vide au moment de l'attaque, a été complètement détruit. Une passante a été tuée et une trentaine de personnes ont été blessées aux alentours du bâtiment bombardé.
Quelques minutes plus tard, un deuxième raid aérien a frappé le « quartier général naval » du Hamas.
En réponse aux tirs, ces trois derniers jours, de quelque 110 roquettes palestiniennes, qui n'ont fait aucune victime du côté israélien, le gouvernement d'Ehoud Olmert a aussi ordonné le bouclage complet de la bande de Gaza et l'intensification des assassinats ciblés, tout en ordonnant aux militaires de se tenir prêts pour une intervention massive dans les territoires palestiniens.
L'alimentation en produits vitaux dans l'étroite bande côtière palestinienne est donc complètement coupée.
Les villages frontaliers israéliens, eux, sont toujours la cible de tirs de roquettes.
Quant aux résidents de la bande de Gaza, ils sont maintenant pris entre deux feux dans le conflit qui oppose une armée israélienne incapable de faire cesser les tirs de roquettes et les miliciens du Hamas, qui prônent la poursuite de la lutte armée.
Un porte-parole de la présidence palestinienne a déploré l'escalade entre le Hamas et Israël, qualifiant les récents raids et le bouclage de la bande de Gaza de « gifles » aux négociations de paix en cours.
En 2006 et 2007, les raids israéliens contre la bande de Gaza ont fait, selon les statistiques de la sécurité intérieure israélienne, un peu plus de 800 morts, dont près de la moitié n'étaient aucunement des miliciens du Hamas.
Depuis mardi seulement, 32 Palestiniens ont été tués par l'armée israélienne.
Les quelque 3100 tirs de roquettes palestiniennes contre l'État hébreu depuis 2001 ont causé, eux, la mort de 10 Israéliens.
Réfugiés en crise
L'agence onusienne chargée d'aider les milliers de réfugiés palestiniens qui s'entassent dans la bande de Gaza a déploré, vendredi, la décision du gouvernement israélien de durcir à nouveau le blocus du territoire palestinien.
Selon le porte-parole de l'agence, Christopher Gunness, « tous les points de passage sont fermés et aucune livraison ne passe », ajoutant du même souffle qu'il « est impératif que ces points de passage rouvrent pour empêcher une détérioration supplémentaire de la situation à Gaza et une aggravation de la misère de 1,5 million de personnes ».
Habituellement, ce sont entre 15 et 20 camions chargés de produits de première nécessité qui franchissent la frontière entre Israël et la bande de Gaza. Tel-Aviv a promis d'autoriser le passage de l'aide humanitaire, mais pour ce faire, les agences doivent obtenir, au cas par cas, une autorisation du ministère israélien de la Défense.
M. Gunness estime que de tels blocus ne peuvent qu'entraîner une radicalisation de la population palestinienne et sa démoralisation au moment même où la communauté internationale s'efforce de remettre à l'ordre du jour le processus de paix israélo-palestinien.
Réactions
La commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner, a exhorté Israël à faciliter la liberté de mouvement et de commerce pour les Palestiniens afin d'améliorer leur vie quotidienne, pour contribuer au processus de paix.
Le Conseil des droits de l'homme des Nations unies tiendra mercredi une séance extraordinaire pour se pencher, à la demande de pays arabes et musulmans, sur les nouvelles mesures prises par les Israéliens à Gaza. Les Nations unies ont précisé, dans un communiqué, que les pays arabes et islamiques avaient réuni 22 signatures sur les 47 pays membres du Conseil.
Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a tenu cinq sessions extraordinaires pour réagir à des situations d'urgence, depuis sa création en 2006. Trois de ces sessions ont condamné Israël. La première sur le Liban, les deux autres concernant la situation à Gaza.
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