Procès Benhabib: on veut tous nous faire taire

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«Cette affaire serait risible si elle ne dévoilait pas la fragilité des libertés que nous pensions acquises.»






Il se passe d’autres choses au Québec que la course à la direction du PQ.




On attend le jugement dans le procès de Djemila Benhabib, poursuivie pour diffamation par les Écoles musulmanes de Montréal.




On lui reproche d’avoir, en février 2012, dans le cadre d’une discussion radiophonique avec Benoît Dutrizac sur le caractère sexiste de l’enseignement religieux, tenu le propos suivant:




«[...] un endoctrinement digne d’un camp militaire en Afghanistan ou au Pakistan, en fait, je veux dire il n’y a pas une grande différence à mon avis entre l’endoctrinement qu’on fait dans ces écoles à Montréal ou les écoles, que ce soit au Pakistan ou en Afghanistan.»




Liberté




Dans une société où la liberté d’expression serait en bonne santé, il n’y aurait pas de quoi fouetter un chat.




On ne ferait pas perdre du temps à un appareil judiciaire où des causes sont retardées faute de ressources.




Dans une société normale, on trouverait évident que Mme Benhabib ait fait valoir son droit à la liberté d’expression, même si on n’est pas obligé d’être d’accord avec elle.




Mais plus rien n’est normal dans un Canada où la ferveur religieuse monte en flèche, où les tribunaux sont utilisés pour tenter de restreindre les droits autant que pour les protéger et où l’idéologie multiculturaliste est enchâssée dans des textes juridiques eux-mêmes devenus sacrés.




Combien de fois n’avons-nous pas entendu, jadis, des gens dire que dans certains départements de l’UQAM, on endoctrinait des étudiants en leur enseignant le marxisme?




Que cela soit vrai ou faux, on n’allait pas en cour pour autant. Dire cela, c’était l’exercice de la liberté d’expression.




Combien de fois n’avons-nous pas entendu des gens dire que des professeurs d’histoire endoctrinaient les étudiants en leur enseignant une version «séparatiste» de notre Histoire?




On n’allait pas en cour pour cela. De la pure et simple liberté d’expression.




Mais de nos jours, dès qu’il est question de l’islam militant, la liberté d’expression frappe un mur.




Critiquez autant que vous voulez le pape ou un rabbin. Dans leur cas, il n’y a aucun risque.




Au-delà de Mme Benhabib, qui ne doit pas la trouver drôle, cette affaire serait risible si elle ne dévoilait pas la fragilité des libertés que nous pensions acquises.




Intimidation




Le plaignant allègue que les propos de Mme Benhabib ont entraîné une baisse des inscriptions.




Mme Benhabib en est-elle la seule et unique cause?




S’il a suffi d’une seule phrase à la radio pour entraîner de telles conséquences, c’est que Mme Benhabib a une influence que nous ne lui soupçonnions pas.




Et si une école privée doit se battre pour attirer des clients, bienvenue dans la réalité de la concurrence.




Ne soyons pas dupes: on veut faire taire Mme Benhabib parce qu’elle dérange.




On veut aussi faire d’elle un exemple pour que tous comprennent qu’il y a un prix à payer pour oser critiquer.




C’est un message qui nous est lancé à tous.



 




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