Poutine a donné une leçon magistrale aux Occidentaux

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On n'a pas fini d'en parler

Le spectacle donné par l’Assemblée générale des Nations unies était renversant. Un quart de siècle après l’effondrement du bloc soviétique, une quinzaine d’années après le double apogée des États-Unis, à la fois détenteur unique de la puissance militaire dans le monde, mais champion et martyr de la démocratie face au terrorisme, Vladimir Poutine, président de la Fédération de Russie, est venu donner une leçon aux « Occidentaux ».

Le discours de Poutine était celui de la sagesse, du réalisme, du bon sens, de la responsabilité, aux antipodes d’un Nikita Khrouchtchev frappant sur son pupitre avec sa chaussure ! Plus respectueux que lui de la Charte de l’ONU, ça n’existe pas. Face à l’Europe submergée par les victimes de la guerre, l’action la plus utile serait de restaurer la paix en s’unissant contre l’État islamique et en soutenant ceux qui sont seuls à se battre contre lui, les Kurdes et les troupes de l’État syrien légitime. Les musulmans doivent être pleinement associés à la lutte contre ce péril qui les menace en premier lieu. Vladimir Poutine, qui vient d’inaugurer une impressionnante mosquée dans sa capitale, n’a pas hésité à interpeller les autorités spirituelles de l’islam pour qu’elles se prononcent avec force contre ceux qui dénaturent leur foi.


Il a déploré ce qui divise inutilement les nations, comme la permanence de l’OTAN, alors que le Pacte de Varsovie a disparu. Empruntant avec talent les voies du politiquement correct, le président russe a plaidé pour l’ouverture des échanges économiques, la fin des sanctions unilatérales, et… pour la mobilisation contre le réchauffement climatique. Poutine et le pape François sur la même ligne !

Bien sûr, ce discours destiné au monde avait une cible : Barack Obama et, à travers lui, la politique d’ingérence menée par les États-Unis au détriment des peuples, plus malheureux qu’avant les interventions pour importer la démocratie et qui ont déstabilisé les États. Cet esprit « gaullien » est un terrible signal pour les Français. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a cité les cinq pays qui détiennent la solution de la crise : les États-Unis, la Russie, la Turquie, l’Iran, et l’Arabie saoudite. La France n’en fait pas partie. Quelle chute depuis que les responsables français ont quitté les voies du gaullisme, même lorsqu’ils osent s’en réclamer !

Dans l’indifférence générale, notre Président actuel s’est singularisé par un entêtement dans l’erreur. Il est le dernier à croire à l’existence d’une opposition et à une alternative modérées en Syrie. Il imagine un peuple syrien face à un dictateur haï, alors que la situation est infiniment plus complexe. Son intervention à l’ONU a été un réquisitoire superflu et obsolète contre un dictateur soutenu à l’intérieur comme à l’extérieur et qui résiste à un ennemi beaucoup plus effrayant. On ne peut associer le bourreau et sa victime, a-t-il déclaré, mais le jour même on apprenait que la famille de Ghais, un militaire syrien décapité, portait plainte contre son bourreau « français », membre de l’État islamique. Bachar el-Assad disait, récemment, que plus personne ne prenait la France au sérieux. On comprend, hélas, pourquoi.


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