Pourquoi s'acharner sur SNC-Lavalin?

L'affaire SNC-Lavalin




Leslie Quinton - L'auteure est vice-présidente, Communications mondiales d'entreprise chez SNC-Lavalin. Elle réagit à l'enquête d'Isabelle Hachey publiée cette semaine.

Nous sommes déçus du manque de rigueur journalistique dans la préparation des articles d'Isabelle Hachey parus dans les éditions du 11 et 12 avril sur les activités de SNC-Lavalin en Libye et en Tunisie.
Dans les articles du 11 avril, plusieurs faits mentionnés sont incorrects. Par exemple, la gestion du projet d'aéroport de Benghazi n'était pas pilotée par une «branche tunisienne» de SNC-Lavalin (ou de toute autre nationalité), mais plutôt par une équipe multidisciplinaire composée de membres de diverses nationalités. Une des forces de SNC-Lavalin est de réunir des équipes multiculturelles dans l'exécution de ses projets. Le projet de l'aéroport de Benghazi ne fait pas exception: il se compose de gens de talent de diverses nationalités, bien sûr canadienne, mais aussi libyenne, tunisienne, algérienne, marocaine, égyptienne, jordanienne, etc.
Autre information inexacte dans les articles: Mme Hachey tente également d'insinuer par association tendancieuse de faits que les paiements qui ont été récemment rendus publics par SNC-Lavalin dans le cadre d'un examen indépendant volontaire pourraient être liés à la Libye. Nous aimerions rappeler aux lecteurs que SNC-Lavalin ne croit pas que ces paiements sont reliés à la Libye, tel que nous l'avons rendu public récemment par voie de communiqué.
Les faits incorrects rapportés dans les articles semblent se baser aussi à plusieurs reprises sur des sources uniques et sur des faits rapportés uniquement par des sources qui ne sont plus à l'emploi de SNC-Lavalin ou qui ne l'ont jamais été. Il aurait été souhaitable de contre-vérifier ces faits avant leur publication.
Dans les articles du 12 avril, Mme Hachey a laissé entendre que SNC-Lavalin pourrait avoir été «complice de pratiques injustifiables» en Tunisie. Il s'agit à nouveau d'une association tendancieuse et surtout non fondée, car la journaliste ne semble appuyer ses insinuations par aucun fait ou témoignage pour en attester.
SNC-Lavalin traverse possiblement l'une des plus difficiles périodes de ses 100 ans d'histoire. Mais nous sommes déterminés à en sortir plus forts et il faut reconnaître les efforts communiqués lors des récentes annonces, notamment en matière de gouvernance. Nos 28 000 employés, dont quelque 6000 au Québec, et particulièrement ceux impliqués dans les projets en Libye, ne méritent pas que l'on s'acharne sur leur entreprise avec des articles dont les faits sont aussi discutables.
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RÉPONSE D'ISABELLE HACHEY:
Chercher des réponses
Le chantier de l'aéroport de Benghazi était dirigé par un Tunisien, Anis Mahmoud. Son patron, Riadh Ben Aïssa, était aussi tunisien. En fait, plusieurs personnes impliquées dans ce projet m'ont dit que les principaux responsables du chantier étaient tunisiens et accordaient des contrats de sous-traitance à leurs proches.
J'ai consulté de nombreuses sources pour ce reportage: des politiciens libyens de haut rang, un consultant autrefois employé par SNC-Lavalin et des ingénieurs directement impliqués dans le projet aéroportuaire, dont l'ancien directeur du projet pour le ministère libyen des Transports. Difficile d'affirmer qu'il s'agit de «sources uniques» ou non crédibles.
Selon vous, il aurait été «souhaitable de contre-vérifier les faits avant la publication». Je vous ai pourtant envoyé une liste de questions détaillées. Votre réponse succincte, par courriel, a été publiée en bonne place dans le journal, même si elle ne répondait qu'en partie aux questions précises que j'avais posées.
J'ai écrit en toutes lettres dans le reportage que selon SNC-Lavalin, les paiements suspects de 56 millions n'étaient pas reliés à la Libye. Je n'insinue donc rien du tout. Je constate néanmoins une chose: selon vous, SNC-Lavalin «ne croit pas» que ces paiements soient reliés à la Libye. Ce n'est pas une affirmation catégorique. Une divulgation complète des informations permettrait sans doute de mettre fin aux spéculations.
De nombreuses questions ont été soulevées dans cette affaire. Vous pouvez y voir de l'acharnement, mais le travail des journalistes est de chercher les réponses.
- Isabelle Hachey


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