Amnistie pour des délits politiques

Pourquoi Manuel Zelaya ne retourne pas au Honduras

Une vérité accablante que les sympathisants des dictateurs ne veulent pas reconnaître

Tribune libre 2010


« Aucune démocratie, aucune république ne serait possible si l'on n'obéissait qu'aux lois que l'on approuve. Oui. Mais aucune ne serait acceptable s'il fallait, par obéissance, renoncer à la justice ou tolérer l'intolérable. » André Comte-Sponville
Quelques mois après des procès ouverts, Manuel Zelaya a maintenant une voie libre pour retourner à son pays suite à l'amnistie annoncée par le Ministère public en raison des délits politiques commis quand il était président de l'Honduras. Cependant, on l'accuse aussi d'avoir commis des fraudes, falsification de documents et abus d'autorité. Retournera-t-il maintenant au Honduras ?
Il est certain que s'il revenait au pays, Zelaya ferait face à la Justice hondurienne en raison des accusations qui ont récemment été émises en rapport avec la fraude, la falsification de documents et l'abus d'autorité, spécialement dû au fait de la déviation de fonds publics sous son administration. Le conseiller du Procureur Général du Honduras, Rigoberto Espinal, a déclaré au canal colombien NTN24 qu'il s'agit d'un cas de corruption et qu'il est très possible que Zelaya ne veuille pas revenir au pays afin d'éviter sa détention. Effectivement, puisque l'instruction d'accusation 081-2009-31126 précise : «… Que soient libérés des ordres nationaux et internationaux de capture, d'alertes migratoires afin de recevoir les déclarations de l'imputé. Cet arrêt judiciaire s'applique comme mesure de précaution à cause de l'enquête en cours ».
Pour éviter de nouvelles controverses, Spinal a ajouté que « les peuples de l'Amérique du Sud doivent comprendre que le problème de Manuel Zelaya Rosales n'est pas un problème qui a surgi d'une conspiration de Palais, pour lui causer du tort : ce sont des actions illégales qui se sont succédées au cours de quelques années, avant le 28 juin », le jour même de son expulsion du Honduras.
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Jean-Louis Pérez
Vive les pays et les nations libres de mercenaires de la politique et de traîtres de leur peuple

Note. Ce qui semble évident c'est que Manuel Zelaya se sent beaucoup plus à l'aise hors du Honduras en raison des attentions qu'il reçoit dans les pays alignés avec le néo-marxiste Hugo Chávez. De fait, après que l'idée de le placer à la tête de l'OEA (Organisation des États américains) ait échouée par le refus des pays qui constituent cet organisme, le président vénézuélien l'a placé à un poste de direction dans Petrocaribe, un organisme pétrolier régional.
Auteur : Jean-Louis Pérez


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    6 juillet 2010

    M. Perez pour la ième fois je vous demande de répondre aux questions que je vous ai posées sur le coup d'État militaire au Honduras. Vous me donnez l'impression de quelqu'un qui se fout carrément de ce qui est vrai et juste. Seuls comptent vos idées fixes et sans doute les idéologies dont vous vous nourrissez. Vous qui êtes si scrupuleux sur le respect de la loi et facilement scandalisé par les fraudeurs, répondez donc à ces questions que je ne cesserai de vous poser tant que vous n'y aurez pas répondu avec consistance.
    1. Pourquoi le processus constitutionnel de mise en accusation du Président constitutionnel, Manuel Zelaya, n’a-t-il pas été enclenché permettant de respecter ainsi la Constitution qui assure le droit de chaque accusé de pouvoir se défendre ? Aux États-Unis et dans d’autres pays, comme actuellement en Italie, le tout se passe en respectant les institutions en place pour juger, exonérer ou condamner les personnes mises en accusation.
    2. Pourquoi ne pas avoir remis le pouvoir au vice-président en exercice, le temps de permettre à la justice de suivre son cours ?
    3. Pourquoi l’avoir sorti "manu militari" de son lit et de l’avoir expulsé clandestinement du pays alors qu’il ne présentait aucune disposition à s’enfuir ou à s’extraire des procédures judiciaires ?
    4. Savez-vous si on lui avait remis un « subpena » avec obligation de se présenter devant un Tribunal ?
    5. Pourquoi avoir pris la peine de créer de toute pièce une fausse lettre de démission du Président Zelaya si les motifs réels étaient ses crimes commis contre la nation et le peuple Hondurien ? Cette procédure est propre aux escrocs.
    6. Pourquoi, s’il était coupable d’un crime, avoir tout fait pour l’empêcher d’atterrir à l’aéroport de la capitale nationale où l’occasion leur aurait été donnée de lui présenter les accusations portées contre lui et de permettre au processus judiciaire de suivre son cours ?
    7. Pourquoi avoir réprimé le peuple, d’avoir tué des opposants au coup d’État « militaire », d’avoir torturé, emprisonné des centaines sinon des milliers de personnes sans respecter les droits constitutionnels de ces derniers ?
    8. Les rapports des Commissions des droits de la personne sont éloquents sur ces crimes. N’est-ce pas inquiétant que les auteurs de ces crimes invoquent le respect de la constitution pour mettre hors du pouvoir et du pays par la force des armes un Président constitutionnellement élu et inconstitutionnellement jugé ?
    9. Vous n’avez malheureusement jamais répondu à ces questions comme si ce sujet ne vous intéressait pas alors que vous aviez pris prétexte de la fidélité à la Constitution pour justifier un Coup d’État militaire."
    Il y a une honnêteté intellectuelle de base qui peut seule permettre des échanges de "bonne foi" et rendre possible de meilleures éclairages sur les réalités que nous voulons mieux comprendre. J'espère que cette honnêteté intellectuelle sera,cette fois, au rendez-vous des faits.