Pour un Québec fort à Ottawa

Répétez après moi: "Mieux vaut être minoritaire au Canada, que majoritaire chez soi..."



Dans cette période importante de l'histoire, il est essentiel que le Québec soit solidement représenté au sein des grands partis nationaux.
PHOTO: ÉTIENNE RANGER, ARCHIVES LE DROIT



Cette campagne électorale dont on n'attendait rien semble en voie d'aboutir à un bouleversement de l'échiquier politique fédéral. Au Québec, la montée fulgurante du NPD révèle une profonde insatisfaction au sein de l'électorat à l'égard de ce que leur offrent le Bloc québécois, le Parti libéral et le Parti conservateur.
Dans cette période importante de l'histoire canadienne, il est essentiel que le Québec soit solidement représenté au sein des grands partis nationaux, là où se prendront les décisions qui forgeront l'avenir du pays. Ainsi, les Québécois pourront participer pleinement aux changements, non seulement politiques, mais aussi économiques et sociaux, qui sont en train de se produire. Plus que jamais, il faut un Québec fort à Ottawa.
Le premier ministre sortant, Stephen Harper, demande aux Canadiens de lui confier un mandat majoritaire. Or, les conservateurs n'ont rien fait pour mériter un tel chèque en blanc. Il est vrai que le Canada s'est mieux sorti de la crise économique que la plupart des pays développés. Toutefois, le mérite n'en revient pas au gouvernement Harper, mais à des politiques dont il a hérité de ses prédécesseurs.
Depuis 2006, le chef conservateur et son entourage ont fait preuve d'une mesquinerie partisane inégalée. M. Harper semble avoir pour stratégie de diviser pour régner. Dans un pays aussi vaste et aussi divers que le Canada, c'est la méthode la plus néfaste qui soit.
En outre, le bilan conservateur dans les domaines de l'environnement et de la politique étrangère, cruciaux pour l'avenir du pays, est médiocre.
Si les sondages voient juste, le Parti conservateur sera à nouveau appelé à former le gouvernement. Étant donné ce que nous venons de dire, il est souhaitable que ce gouvernement soit minoritaire.
De toute façon, il faut que le Québec pèse lourd au Cabinet. Par conséquent, il est important que les candidats conservateurs les plus solides soient élus. Nous pensons, notamment, à Christian Paradis (Mégantic-L'Érable), Lawrence Cannon (Pontiac) et Larry Smith (Lac-Saint-Louis).
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Depuis près de 20 ans, des Québécois choisissent d'être représentés à la Chambre des communes par une majorité de députés souverainistes. Cette année, on sent une lassitude certaine à l'égard du Bloc québécois, en particulier au sein de la majorité qui ne souhaite pas la séparation du Québec. Ces électeurs se demandent s'il n'y aurait pas une autre façon de «défendre les intérêts du Québec» que d'élever à chaque scrutin un mur des lamentations.
La nation québécoise d'aujourd'hui ne se contente pas de «parler Qc», elle crée, elle fabrique, elle bâtit, chez elle et aux quatre coins du monde. Cette nation agissante doit être fidèlement représentée dans les institutions fédérales. Le scrutin du 2 mai offre aux Québécois l'occasion de reprendre la place politique qui leur revient.
Pour sa part, le Parti libéral du Canada s'est présenté comme la seule solution de rechange au Parti conservateur. Son chef, Michael Ignatieff, est un homme de qualité. Ses idées sur le rôle de l'État dans la société, sur l'environnement, sur le développement économique et sur les affaires étrangères sont plus proches des vues de la majorité des Canadiens que celles de M. Harper. Au contraire de ce dernier, M. Ignatieff est un rassembleur.
Cela dit, depuis sa défaite en 2006, le Parti libéral n'a pas mené à terme l'entreprise de reconstruction qui s'imposait. Sur plusieurs sujets, les libéraux ont changé d'idée au gré des sondages. On trouve peu de sang neuf dans les rangs de la formation. La conséquence de tout cela saute aux yeux au cours de la présente campagne: peu de Canadiens croient que le Parti libéral est prêt à reprendre les rênes du pays.
Le PLC doit donc se renouveler et les Québécois peuvent jouer un rôle de premier plan dans ce processus. Cela arrivera seulement si les meilleurs des candidats libéraux sont élus au Parlement, en particulier Martin Cauchon (Outremont), que plusieurs voient comme un futur chef du parti. Les noms de Marc Garneau (Westmount-Ville-Marie) et de Justin Trudeau (Papineau) viennent aussi à l'esprit.
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Mécontents du gouvernement conservateur, méfiants ou indifférents à l'égard des libéraux, bon nombre de Québécois se sont tournés vers le Nouveau Parti démocratique. Jack Layton a mené une campagne séduisante. Sa personnalité attachante et son courage face à la maladie lui ont valu la sympathie de plusieurs électeurs. À plusieurs égards, notamment sur la question constitutionnelle, le NPD s'est rapproché des sensibilités politiques des Québécois. C'est là le fruit du travail réalisé par Thomas Mulcair.
Malheureusement, si elle est généreuse pour les «Canadiens ordinaires», la plateforme électorale du NPD est surtout irresponsable. Les engagements de M. Layton coûteraient plus de 10 milliards par année au trésor fédéral. Le tout serait financé par une augmentation substantielle du fardeau fiscal des entreprises. La croissance économique, notamment la création d'emplois, souffrirait d'une telle politique.
Néanmoins, par son idéalisme et son enthousiasme, le NPD peut contribuer à dynamiser le débat politique au Canada. Si les néo-démocrates en viennent à former l'opposition officielle, ils seront au coeur du bouleversement politique dont nous parlions plus haut. Les Québécois doivent en être.
Même si plusieurs candidats du NPD au Québec sont peu connus, d'autres ont toutes les qualités requises pour représenter leurs électeurs à la Chambre des communes et le Québec au sein de ce parti national en pleine croissance. Nous songeons à Alexandre Boulerice (Rosemont-La-Petite-Patrie), Roméo Saganash (Abitibi-Baie-James-Nunavik-Eeyou) et Nycole Turmel (Hull-Aylmer).
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Tel est notre souhait?: que chaque électeur québécois choisisse le candidat qui, dans sa circonscription, pourra mieux faire entendre la voix du Québec moderne au Parlement, au sein des grands partis nationaux et dans les autres régions du pays. C'est ainsi que les Québécois pourront imprégner l'évolution future du Canada de leurs idées et de leurs façons de faire.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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