Pologne: l’ambassadrice américaine soutient les LGBT, réponse sèche de Varsovie

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Ingérence américaine : la diplomatie LGBT vouée à l'échec en Europe de l'Est

Le gouvernement ultraconservateur polonais a critiqué vendredi 19 juillet le soutien de l’ambassadrice américaine aux LGBT, jugeant « inutile » sa déclaration contre la diffusion d’autocollants homophobes. Un nouvel épisode dans la série de tensions entre Varsovie et les États-Unis.


Avec notre correspondant à VarsovieThomas Giraudeau


« Nous sommes tous égaux » : l’expression tweetée jeudi 18 juillet par Georgette Mosbacher n’a pas plu aux ultraconservateurs au pouvoir à Varsovie. L’ambassadrice américaine a critiqué les autocollants homophobes que veut distribuer massivement Gazeta Polska, un hebdomadaire très à droite, soutien du parti Droit et Justice et du gouvernement actuel.



Georgette Mosbacher@USAmbPoland


Jestem rozczarowana i zaniepokojona tym, że pewne grupy wykorzystują naklejki do promowania nienawiści i nietolerancji. Szanujemy wolność słowa, ale musimy wspólnie stać po stronie takich wartości jak różnorodność i tolerancja.


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L’exécutif s’est tout de même désolidarisé du projet de Gazeta Polska. Mais n’a pas apprécié l’intervention de l’ambassadrice américaine : dans une réponse courte et sèche du porte-parole du gouvernement à Varsovie, il a qualifié la déclaration d’« inutile », car elle ne touche pas aux relations entre les États-Unis et la Pologne.


L’affaire ne va pas arranger l’image de Georgette Mosbacher à Varsovie. En place depuis moins d’un an, la diplomate s’est déjà fait remarquer en déclarant qu’elle défendrait par-dessus tout la liberté de la presse et celle des journalistes. Critiquant ainsi le gouvernement polonais.


Ce dernier a déjà repris en main la télévision publique et veut « repoloniser les médias ». Dans le viseur, surtout, une télévision privée, favorable à l’opposition, et détenue aujourd’hui par l’américain Discovery.


Fin novembre 2018, Georgette Mosbacher déclarait aussi que « les atteintes du parti au pouvoir à la liberté des médias pourraient brouiller les bonnes relations avec les États-Unis ».