Le ministre français de l’Intérieur a annoncé que 24 policiers avaient été blessés jeudi, dont «trois très grièvement», dans des violences survenues en marge de manifestations en France contre un projet de loi sur le travail, qui ont également fait des blessés parmi les manifestants.
Bernard Cazeneuve a ajouté que «124 interpellations» avaient eu lieu dans l’ensemble du pays et demandé aux organisateurs de «condamner avec la même fermeté» que lui «ces débordements», lors d’un déplacement à Lyon (centre-est).
Déterminés à obtenir le retrait d’un projet de réforme du droit du travail «inacceptable», salariés et étudiants sont à nouveau descendus dans la rue jeudi en France à l’appel de sept syndicats, pour la quatrième fois en deux mois.
On veut «montrer qu’on est toujours là», clame une lycéenne de Nantes (ouest), Océane, 17 ans.
À quelques jours de l’examen du texte au Parlement, plus de 50 000 personnes (hors Paris) ont participé à des manifestations parfois marquées par des heurts avec les forces de l’ordre, notamment dans l’ouest et le sud.
Un jeune de 20 ans a été blessé à la tête à Rennes (ouest) et deux policiers légèrement touchés à Toulouse (sud-ouest) par des «jets de projectiles», selon les autorités. Plusieurs manifestants ont été interpellés.
À Paris, un long cortège s’est mis en marche en début d’après-midi.
La journée a valeur de test pour mesurer la détermination des opposants à cette dernière réforme importante du quinquennat du président socialiste François Hollande, à un an d’une élection présidentielle qui s’annonce particulièrement difficile pour la gauche au pouvoir. Et certains en attendent une convergence avec le mouvement citoyen informel «Nuit Debout» qui occupe le soir la place de la République à Paris depuis fin mars.
Le climat est tendu, les journées précédentes ayant donné lieu à quelques dérapages en marge des manifestations, malgré d’importants effectifs de maintien de l’ordre déployés en vertu de l’état d’urgence instauré en France depuis les attentats de novembre.
En raison notamment de vacances scolaires, l’affluence dans les rues de Paris pourrait cependant être moins importante que lors des précédentes journées d’action. Mais les opposants à la loi de la ministre du Travail Myriam El Khomri ont déjà prévu de se faire entendre lors des traditionnelles manifestations du 1er mai, ainsi que le 3 mai, à l’ouverture du débat parlementaire.
Retrait pur et simple
Jean-Claude Mailly, numéro Un du syndicat Force ouvrière, assure que la mobilisation «ne s’essouffle pas parce qu’il y a de vrais problèmes sur cette loi».
Un sondage semble le conforter puisque 78 % des Français estiment qu’il y a «un risque élevé d’explosion sociale».
Les opposants demandent le retrait pur et simple du texte perçu comme trop favorable aux employeurs et facteur de précarité pour les salariés, notamment les jeunes.
Ce texte vise à donner plus de souplesse aux entreprises, notamment en matière d’aménagement du temps de travail, et à clarifier les règles de licenciement économique. Il a déjà subi des modifications, suscitant en retour le mécontentement du patronat.
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