PLQ et signes religieux: Arcand remet Taillefer à sa place

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Les libéraux totalement coupés de la population francophone s'enfoncent de plus belle dans le fanatisme multiculti

Les bonzes du Parti libéral du Québec disent en choeur souhaiter se reconnecter avec les militants depuis la cuisante défaite du 1er octobre, mais ils ont passé outre, lundi, à l’appel de l’un de leurs partisans les plus en vue : Alexandre Taillefer.


« Il y a certainement un questionnement à avoir par rapport à la question des signes religieux », a lancé le président de la campagne du PLQ à son arrivée à la cérémonie d’assermentation des 29 députés libéraux au Parlement. « On a aujourd’hui abordé la question de Bouchard-Taylor. On doit arriver à un compromis, c’est quelque chose qui va être sur la table », a ajouté M. Taillefer.


Sa proposition a été balayée du revers de la main par le chef intérimaire du PLQ, Pierre Arcand. « M. Taillefer a terminé son mandat. […] M. Taillefer parle en son nom personnel, [il] ne parle pas au nom de notre formation politique », a-t-il fait valoir alors qu’il était entouré, pour l’occasion, des huit recrues du PLQ. L’homme d’affaires « n’est pas persona non grata » au sein du PLQ pour autant, a-t-il ensuite précisé.


Le Parti libéral a déjà posé ses limites en matière de signes religieux, a rappelé le ministre sortant, en évoquant la Loi favorisant le respect de la neutralité religieuse de l’État (« loi 62 »). L’obligation de donner ou de recevoir un service public à visage découvert est « le plus loin où légalement, à notre avis, on pouvait aller », a fait valoir le chef de l’opposition officielle.


La Cour supérieure, qui a suspendu l’application de l’article charnière de la « loi 62 » en juin dernier, n’est pas du même avis. « Un préjudice irréparable sera causé aux femmes musulmanes à partir du 1er juillet si la suspension n’est pas accordée, et il est urgent d’agir », avait-elle tranché.




« Qu’est-ce que doit faire le nouveau gouvernement pour s’assurer que cette disposition-là soit ressuscitée ? Doit-il recourir à la "clause dérogatoire" à la Constitution ? », a demandé un journaliste au chef de l’opposition officielle.


M. Arcand a esquivé la question, se contentant d’appeler le nouveau gouvernement à, « dans un premier temps, laisser les tribunaux se prononcer, d’abord et avant tout » sur le fond.


Un scénario improbable puisque la CAQ s’est engagée à abolir la « loi 62 », pour ensuite légiférer afin d’interdire aux employés de l’État en position d’autorité — les enseignants, les policiers, les juges et les gardiens de prison — de porter des signes religieux.


« Nous ne ferons aucun compromis sur nos valeurs fondamentales », a répété M. Arcand lundi.


Dans les deux langues officielles


À l’avant du Salon rouge, 10 des 29 députés libéraux ont choisi de prêter serment en français et en anglais, malgré quelques accrocs mineurs dans cette deuxième langue pour certains des francophones l’ayant choisie.


« C’est une décision d’abord de respect pour les gens qui sont dans les différents comtés », a déclaré M. Arcand. Il ne s’agissait pas de « remettre en question la qualité du français », a-t-il assuré à la presse.


En anglais seulement, le chef intérimaire du PLQ a souligné dans son allocution l’importance de s’assurer que le Québec demeure « une société libre et ouverte ». « Qu’importe votre langue ou votre religion, nous sommes tous des Québécois », a-t-il affirmé.


L’élu de Mont-Royal–Outremont a justifié son choix par « les craintes » qu’il a dit observer dans les milieux anglophones.


« Vous savez, les gens ne connaissent pas beaucoup la Coalition avenir Québec », a-t-il déclaré. « Je tiens à rassurer les gens et certaines de nos communautés [sur le fait] que nous allons être là pour défendre leurs droits. »


Le PLQ formera une opposition officielle « forte », a enfin fait valoir M. Arcand, tout en précisant que sa formation politique compte un trio d’armoires à glace.


> La suite sur Le Devoir.



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