Plan de Nègre blanc

Je n'ai aucune confiance dans les élus libéraux.

Plan nord


Blandine Lapointe-Brassard - Jonquière - Le Grand Nord québécois pourrait bien devenir l'Amazonie de l'Amérique du Nord, de surcroît, sans que le peuple québécois y trouve son compte. Le gouvernement de notre frisé premier ministre compte trop d'élus incompétents qui décident et agissent en fonction des puissants de ce monde, eux qui n'ont d'yeux que pour le Financial Times. Il n'y a qu'à regarder ce qui s'est passé avec le dossier du CHUM, ce qui se passe présentement avec le dossier médical informatisé, ce qu'ils ont voulu nous passer avec les gaz de schiste pour comprendre que ces piètres quarts-arrière sont des artistes du revirement.
Au cours du sommet sur l'environnement de Copenhague en 2009, Jean Charest aurait été enjoint par Paul Desmarais de modérer ses transports concernant la position du gouvernement Harper sur les GES, tout cela pour ne pas nuire aux intérêts financiers de Power Corporation dans les sables bitumineux de l'Alberta. Jean Charest va passer à l'histoire comme étant le Duplessis du XXIe siècle. L'à-plat-ventrisme de son gouvernement n'a d'égal que l'incompétence et le manque de vision qui le caractérisent.
Je n'ai aucune confiance dans les élus libéraux. Ils font leur Plan Nord strictement pour se remonter la face en vue des prochaines élections. Pour ce faire, ils vont sacrifier ce qu'il nous reste de territoire vierge et fragile en le confiant aux minières et en les y faisant entrer par des routes payées de nos poches. Le renard dans le poulailler, et par la porte ouverte en plus! La voie royale, quoi!
Pour éluder l'appétit insatiable de ces cupides compagnies, les libéraux nous font miroiter de belles redevances et une nouvelle Loi sur les mines. Je crains que nous ayons droit plutôt à une série d'amendements à l'archaïque loi minière qui date du XIXe siècle et qui a tout permis aux compagnies. Auront-ils le courage, ces politiciens, d'adopter une loi qui défendra ce qui nous reste de ressources sans les brader davantage? Une loi qui nous permettra de nous enrichir un peu à même nos propres ressources? Qu'est-ce que ce gouvernement de «république de bananes» va nous fricoter à ce chapitre? Et en toute logique, ne faudra-t-il pas qu'une loi nouvelle soit adoptée avant d'entreprendre cet énorme chantier?
Et les autochtones, dans tout cela? On voit bien que l'unanimité derrière ce plan n'est pas acquise dans les différentes communautés. Il me semble que la raison voudrait que d'abord ces questions et d'autres soient réglées avant de sortir les pelles et les pics. Ce gouvernement poussé dans le dos par les Desmarais et leurs semblables n'hésitera pas à mettre la charrue devant les boeufs.
Pour mieux nous convaincre, il nous promet de grosses retombées, des maisons pour les autochtones, des attraits touristiques, des emplois (combien chez nous?). Pendant qu'il soigne son image aux dépens du Grand Nord, qu'est-ce qui se passe dans le «Moyen Nord»? L'industrie forestière s'y meurt et le gouvernement n'a jamais vraiment décentralisé la gestion de la forêt. Sauf un bureau au Lac-Saint-Jean avec une couple d'employés et un forestier en chef qui vit ailleurs. Pour nous, le reboisement, les champignons et les bleuets sauvages, le récréotouristique de nos belles forêts. Quant au plus profitable (pâtes et papier, bois d'oeuvre et d'innovation, bioénergie, etc.), il faudra, encore une fois, regarder passer le train des investissements majeurs.
Dans les régions, les politiques ne font pas exception. De quelque ordre qu'ils proviennent, ils sont frileux, timorés, intéressés, sans vision. Ils parlent beaucoup dans les médias et sur les tribunes, mais ils agissent peu. Ils nous prennent pour des demeurés en nous indiquant pour qui voter au fédéral sans être eux-mêmes capables de cerner l'ensemble des enjeux d'une élection. Et quand ils agissent, ils prennent trop souvent de mauvaises décisions.
Peut-être que l'arrivée de sang neuf comme celui des néodémocrates nous ouvrira les yeux, nous réveillera, nous ouvrira la porte d'un avenir meilleur. Mais pour ce faire, il faudrait aussi que les choses aillent dans le même sens au niveau municipal. Une équipe de jeunes, bien représentée par les deux sexes, au pouvoir. Voilà ce qu'il nous faut pour espérer, un jour, voir sortir les régions, la nôtre du moins, de leur torpeur lancinante et leur marasme endémique.
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Blandine Lapointe-Brassard - Jonquière


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