Ma plainte concerne vos services de livraison à la suite d'une commande faite dans votre site web canadien français. Vous faites appel, semble-t-il, à une entreprise de l'Ontario, Hitone (613-260-8552), pour livrer les achats à vos clients de la région d'Ottawa et de Gatineau. Or, sachez que cette entreprise impose l'anglais à vos clients du Québec.
Une téléphoniste de Hitone a laissé chez moi un message unilingue anglais pour me demander de la rappeler concernant la livraison à faire. Pourtant, elle savait que j'habitais au Québec. Elle avait en main mon numéro de téléphone (qui commence par l'indicatif 819) et mon adresse. Elle pouvait voir mon nom de famille, qui est nettement français.
Lorsque j'ai rappelé chez Hitone, le système de messagerie vocale m'a répondu uniquement en anglais. J'ai appuyé sur le zéro, et une dame m'a répondu en anglais. Je lui ai demandé si elle parlait français, et elle m'a répondu non, sans plus. Je lui ai demandé, toujours en français, si quelqu'un parlait français dans son bureau. C'est alors qu'enfin, j'ai pu m'adresser à un homme sachant parler français. Il m'a répondu premièrement en anglais, mais quand il a vu que je parlais français, il a changé de langue. Nous avons pu convenir d'un jour de livraison.
Dois-je m'attendre à ce que les livreurs ne parlent pas français? Comment vais-je leur indiquer où déposer les boites? En anglais, peut-être? Est-ce conforme à la politique d'iKea? Les Canadiens anglais parlent anglais, et les Canadiens français parlent anglais aussi? Sur la carte géographique d'iKea, le Québec est-il une colonie de la fédération canadienne?
Je n'achèterai plus rien chez iKea tant que vous n'aurez pas compris que la langue commune au Québec est le français et qu'il existe à Gatineau des entreprises de livraison québécoises capables de respecter leurs voisins de l'Ontario, dont la langue commune est l'anglais (même s'il reste encore dans cette province 5 % de Canadiens français). Jamais une entreprise de livraison du Québec n'aurait l'idée de téléphoner à M. Smith, en Ontario, et de lui imposer le français comme Hitone impose l'anglais à vos clients québécois.
Ce n'est pas la première fois qu'une entreprise ontarienne ne fait aucun cas de la langue officielle du Québec. C'est en fait la conséquence de la colonisation du Canada par les Britanniques à partir de 1763, puis par le pouvoir fédéral qui leur a succédé. C'est aussi le reflet de l'état d'asservissement dans lequel se trouve encore le Québec en 2006, quoi qu'on puisse en dire.
Je ne peux pas me plaindre auprès de l'Office québécois de la langue française parce qu'il s'agit d'une entreprise ontarienne qui ne fait que passer en territoire québécois. J'imagine que, pour me faire respecter par des entreprises comme la vôtre ou comme Hitone, il ne me reste plus qu'à me bâtir mon propre pays, le Québec, en espérant qu'une vaste majorité de mes compatriotes québécois finira par avoir le courage de se joindre à moi et de choisir le respect de soi et la liberté.
Bernard Desgagné
Gatineau, Québec
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