Alors que le Parti libéral s'était présenté à la dernière élection provinciale comme le gouvernement de la santé grâce à son équipe médicale hors pair, on peut se demander si sa façon de se comporter est vraiment de santé.
En effet, une fois amputé de son membre Bolduc, qui était devenu malsain pour le gouvernement et le parti, d'autres ténors prennent le scalpel en main mais on peut se questionner sur leurs façons de faire.
Malgré la direction du docteur Couillard, neurochirurgien devenu premier ministre, on peut se questionner sur les pratiques chirurgicales de certains de ses collègues qui manipulent le bistouri à grands traits dans les finances de la province et aussi dans le parlementarisme.
Pour détourner notre attention, les ministres Fournier et Arcand manipulent dangereusement le scalpel en s'attaquant au chef de l'opposition, Pierre Karl Péladeau. Dans leurs cas, les règles du parlementarisme en prennent pour leur rhume et la diplomatie prend le bord. Il est clair que l'on veut miner la crédibilité d'un adversaire perçu comme dangereux.
Lorsque Jean-Marc Fournier rend publique l'opinion du jurisconsulte sur la stratégie avancée par PKP concernant la création d'une fiducie sans droit de regard pour ses actions de Québecor, il ne peut pas dire que c'est PKP qui met à l'avant-plan Québecor dans les discussions à l'Assemblée nationale. Il est de mauvaise foi lorsqu'il répond publiquement à la lettre que lui a fait parvenir le président de Québecor, Pierre Dion, demandant de cesser de mêler la compagnie qu'il dirige au débat politique partisan en affirmant que c'est PKP qui place Québecor au cœur des discussions à l'Assemblée nationale.
De plus, son collègue Pierre Arcand, ministre de l'Énergie, en citant en Chambre les taux d'intérêt facturés par Québecor aux mauvais payeurs pour défendre le taux requis par Hydro-Québec dans une telle situation se comporte lui aussi de façon mesquine en faisant de la politique partisane qui ne fait pas avancer la société québécoise. En passant, quelle solution a-t-il avancé, ce ministre, pour qu'Hydro-Québec perçoive enfin les factures de ses clients autochtones mauvais payeurs? C'est probablement plus facile de ne pas en parler.
Ces charlatans nuisent à la santé de notre société en se comportant sur la place publique comme des bouchers prêts à tout pour garder le pouvoir.
Qu'on se le dise, PKP fait preuve de courage en faisant de la politique active parce qu'il a ouvert la porte à la critique sur une base journalière. Quel plaisir y trouve-t-il? Je ne le sais pas, mais il est visible qu'il a déjà eu des comportements ambigus comme celui de vivre en couple avec l'employée vedette de son réseau de télévision. Cela ne l'empêche pas de mener la vie qu'il a choisie et qu'on lui souhaite heureuse.
Pour ma part, je suis à l'aise avec l'approche qu'il préconise pour conserver ses actions de Québecor sans avoir droit de regard sur la fiducie mise en place pendant sa carrière politique. Pourquoi? Parce qu'il est actuellement, et demeurera tout au long de sa carrière politique, sous la grosse loupe de l'opinion publique et des journalistes, qui remettront en question tout signe de conflit d'intérêts.
Comme dirigeant politique, il ne m'insécurise pas, parce que personne ne pourra gagner sa faveur avec une enveloppe brune. Il n'a pas besoin de cela. Je me sens moins à l'aise avec les concurrents de Québecor, censés ne pas être impliqués en politique mais servant de porte-paroles non officiels à ses adversaires politiques. PKP, lui, en étant élu, ne se cache pas et défend au grand jour ses opinions.
Je vois de l'hypocrisie dans le fait que l'on dise se préoccuper de la liberté de presse et que l'on remettre en question la présence éventuelle d'un magnat de la presse comme premier ministre. Les journalistes engagés par les médias qui lui appartiennent savent ce que l'on attend d'eux et les risques (si risque il y a) à travailler dans son empire, si jamais il quittait la vie politique pour revenir en poste. Cessons de jouer à l'autruche en se cachant la tête dans le sable. D'autres médias dictent ouvertement une politique éditoriale obligeant leurs journalistes à dépeindre continuellement une image positive, par exemple, au parti libéral provincial ou fédéral. Or, ces gens-là ne font pas officiellement de la politique, mais est-ce plus acceptable et non menaçant de posséder des médias et d'influencer l'opinion publique en catimini?
Ce même gouvernement libéral vient d'annoncer son intention de sanctionner l'élevage des animaux de combats, pourtant certains de ses membres se livrent ouvertement à un combat de coqs pour éliminer l'adversaire. Un peu de constance serait apprécié.
La politique n'est pas un métier de tout repos. Constamment surveillé par ses adversaires, il faut éviter de devenir la proie des requins qui nous entourent et de ne tomber dans le piège de ces renards, qui ne sont pas tous fins et qui pourraient être finaux pour la carrière politique.
Pour faire face à ce ramassis de politicailleux, il est souhaitable que PKP s'entoure d'une équipe solide de communicateurs, de stratèges, de gestionnaires, d'un bon mélange de gens qui l'entouraient dans sa vie antérieure, et de gens férus de politique. Une fois sa crédibilité politique établie, le peuple pourrait envisager de «faire confiance au coureur» tout en lui rappelant d'éviter les nids-de-poule qui lui ont déjà été néfastes en tant que cycliste.
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