PKP préfère Facebook aux entrevues

Le député et patron de presse ne se sent pas contraint de répondre aux questions des journalistes

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Un choix qui se justifie pleinement face à l'hostilité systématique de la presse aux ordres du système

Le député de Saint-Jérôme, Pierre Karl Péladeau, dépeint comme un accro au réseau social Facebook par ses adversaires politiques, s’est défendu mardi de bouder les journalistes.

« Je n’ai pas à répondre aux questions des journalistes », a-t-il lancé lors d’un bref point de presse en matinée.

Plus tard, le candidat pressenti à la direction du Parti québécois a dit décliner systématiquement — ou presque — les demandes d’entrevues « one on one » depuis le scrutin du 7 avril dernier. « Sinon, honnêtement, je n’arrêterais pas. Moi, j’ai un travail de député à faire. Il faut que je représente ma région ! » a-t-il déclaré à la sortie du caucus des élus péquistes mardi midi.

En revanche, il a dit se prêter « avec plaisir » au jeu des impromptus de presse avec les journalistes de l’Assemblée nationale. « Nous sommes à l’Assemblée nationale. Vous posez des questions et je vais y répondre », a assuré le magnat de la presse aux journalistes.

Alors que d’autres élus auraient opté pour un bon vieux communiqué de presse, un billet sur un blogue ou une salve de gazouillis sur Twitter, Pierre Karl Péladeau a choisi le réseau social Facebook, y voyant un outil de communication « très efficace ». « Quand j’ai eu mon accident [de vélo], on m’a demandé de prendre une photo avec la garde et puis on m’a dit qu’on allait mettre la photo sur Facebook. C’est comme ça que j’ai appris que j’avais une page Facebook », a expliqué l’actionnaire de contrôle de Québecor mardi.

L’opposition accuse

L’élu à la langue bien pendue — sur Facebook — a multiplié les coups de gueule virtuels au fil des derniers jours. Il a notamment qualifié lundi de « scélérate » la motion caquiste visant à interdire à un élu, ou à un de ses proches, de contrôler une entreprise médiatique.

PKP s’est défendu de se « cacher derrière un clavier » afin d’esquiver les questions des journalistes, comme le lui reprochent le Parti libéral du Québec et la Coalition avenir Québec. « [L’utilisation effrénée de Facebook par PKP] devrait poser un problème à tout le monde. Pourquoi il ne vient pas répondre à vos questions, ici ? », a affirmé le chef caquiste, François Legault, aux journalistes agglutinés dans la salle Bernard-Lalonde de l’Assemblée nationale. « Je trouve ça un peu anormal de [le voir] lancer des attaques puis de ne pas venir répondre aux questions des journalistes comme je le fais presque tous les jours », a-t-il ajouté.

Le gouvernement libéral déposera cette semaine une motion afin de charger une commission parlementaire d’étudier l’enjeu de l’indépendance journalistique, a indiqué le leader parlementaire du gouvernement, Jean-Marc Fournier. M. Péladeau a refusé de dire mardi s’il prendra part à cet exercice, qui est toujours bien « hypothétique » à ses yeux.


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