Pipelines: Maxime Bernier affirme que c’est Ottawa seul qui décidera

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Quid de l'autonomie provinciale ? Bernier demeure un centralisateur...

MONTRÉAL — Balayant du revers de la main ce qu’il qualifie d’»hystérie climatique», le chef du Parti populaire du Canada (PPC), Maxime Bernier, avertit que s’il est élu, c’est Ottawa et Ottawa seul qui décidera en définitive de la construction ou non de pipelines.


Invoquant la compétence fédérale dans les cas d'infrastructures nationales, M. Bernier se dit tout à fait prêt à laisser les provinces mener leurs consultations, notamment sur le plan environnemental puisqu'il s'agit là d'une compétence partagée, mais qu'une fois les consultations terminées, la décision finale reviendra au fédéral.


«C'est le fédéral qui décide», a tranché le chef Bernier au cours de son passage à Montréal, vendredi.


«Ça veut dire qu'on peut déplaire à des politiciens provinciaux - je pense à la Colombie-Britannique ou au Québec ou à certaines Premières nations - on doit faire les consultations et ces consultations peuvent amener un changement de trajet ou quoi que ce soit, mais après, il y a une responsabilité qui incombe au gouvernement fédéral.»


Maxime Bernier, qui soutient la construction de nouveaux pipelines, a ainsi fait peu de cas du manque d'acceptabilité sociale des pipelines au Québec, tel qu'invoqué par le premier ministre François Legault pour justifier son opposition. Le chef populiste a soutenu qu'après la catastrophe ferroviaire de Lac-Mégantic en 2013, les Québécois savent, selon lui, que le transport de gaz et de pétrole par pipeline est plus sûr que par rail.


La pêche plutôt que les changements climatiques


Quant aux changements climatiques, Maxime Bernier persiste et signe, affirmant être «très honnête avec la population: on ne croit pas à l'hystérie et l'urgence climatiques que nous disent de supposés experts». Selon lui, le climat «est quelque chose qui change tout le temps» et c'est «la norme». Poussant cette logique à l'extrême il remontre à l'ère glaciaire pour étayer l'argumentaire: «Il y a plus de 12 000 ans, ici on était sous la glace et, grâce aux changements climatiques, le Canada est ce qu'il est.»


Il n'est donc pas question pour lui et son parti de se soucier des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre établis à la conférence de Paris et il invite les citoyens pour qui ces questions sont importantes, de cogner à une autre porte que la sienne: «Pour les changements climatiques, si c'est vraiment important pour vous, votre gouvernement provincial peut avoir des politiques et on va respecter la constitution. Dans la constitution, l'environnement est une juridiction partagée entre le fédéral et le provincial. Nous, les objectifs de (la COP 21 de) Paris, on n'embarque pas là-dedans. Si les provinces veulent avoir des politiques pour les changements climatiques, libre à elles de les établir.»


Il soutient néanmoins que «l'environnement pour nous, c'est important et nous allons avoir des politiques concrètes pour vraiment améliorer l'environnement», mais ses propos démontrent que ses intentions sont principalement orientées vers la dépollution, plus particulièrement des sites de pêche sportive: «Je pense à nos lacs, à nos rivières, à l'air. Ça devrait être normal en 2019 qu'on puisse pêcher dans tous les lacs du Canada et avoir des lacs où on peut se baigner, pêcher dans nos rivières.»


Quatre femmes sur 31 candidats


Maxime Bernier était à Montréal pour présenter 31 candidats qui représenteront sa formation dans le sud-ouest du Québec. De ce nombre, seulement quatre sont des femmes et deux sont issus de minorités visibles.


«Nous, on n'a pas de quotas dans notre parti, en ce qui concerne hommes-femmes (...) Le plus important pour nous, ce n'est pas le sexe, c'est les gens qui partagent la plateforme du parti et les valeurs du parti», a-t-il fait valoir.


Le chef du nouveau parti a également repris certains de ses thèmes de prédilection, notamment ses promesses de réduire les seuils d'immigration, de cesser de contribuer au développement international et de limiter le rôle international du Canada à l'aide en cas de catastrophe.


«Le Canada doit être présent sur la scène internationale lorsqu'il y a des désastres environnementaux ou des crises humanitaires. Je pense que c'est le rôle du gouvernement d'aller aider d'autres pays, mais ce n'est pas le rôle du gouvernement du Canada de bâtir des routes en Afrique ou de donner de l'argent à des dictatures africaines pour supposément lutter contre le changement climatique», résume-t-il, affirmant pouvoir économiser 3,5 milliards $ en cessant l'aide internationale.


Il maintient également ses promesses d'éliminer la gestion de l'offre en agriculture, d'abolir de Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) et de déréglementer toute l'industrie des communications, de mettre un terme au financement des médias et de cesser de financer la Société Radio-Canada et obliger celle-ci à se financer elle-même auprès de l'auditoire.




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