Pierre Vadeboncoeur (1920-2010) - Mort d'un libre penseur

Pierre Vadeboncoeur - 1920-2010

La Presse canadienne 11 février 2010 - L'écrivain et syndicaliste Pierre Vadeboncoeur, un libre penseur, est décédé la nuit dernière à l'âge de 89 ans. La cause de son décès n'est pas encore connue.
Pierre Vadeboncoeur, né le 28 juillet 1920, a obtenu sa licence en droit en 1943. Déjà militant dans ses jeunes années, il a rédigé des textes publiés dans les revues intellectuelles Cité libre, Maintenant et Liberté. Cité libre, une publication laïque et anticléricale, regroupait justement des intellectuels québécois opposés au duplessisme. M.Vadeboncoeur fit partie des collaborateurs, tout comme René Lévesque et Pierre Vallières.

Il a aussi exercé sa plume incisive dans des lettres ouvertes publiées dans les journaux Le Devoir et Le Jour.

Dès 1950 il a travaillé comme conseiller syndical à la CSN, la Confédération des syndicats nationaux, où il est resté jusqu'en 1975. Il y portera aussi le titre d'ajoint du président. À la CSN, il participera à plusieurs luttes ouvrières et côtoiera notamment le bouillant syndicaliste Michel Chartrand.

Plus tard, il a aussi collaboré au magazine Nouvelles CSN, y relatant ses souvenirs personnels d'hommes et de femmes engagés dans le syndicalisme. Un recueil de ses articles en a d'ailleurs été tiré, «Souvenirs pour demain».
Essais
Il a publié de nombreux essais et ouvrages, tout au long de sa carrière, parmi lesquels «La ligne du risque», son premier, en 1963, devenu un classique, portant sur l'engagement et qui s'élevait contre une certaine forme de christianisme.

Parmi ses autres oeuvres, on compte «Trois essais sur l'insignifiance», «Le bonheur excessif», «Vivement un autre siècle», «L'humanité improvisée», «L'Absence» et «Les grands imbéciles».

Pierre Vadeboncoeur a été un maître à penser de toute une génération de Québécois, se faisant le promoteur d'une conscience politique et sociale développée et d'un esprit critique. Il a aussi prôné la liberté de parole et la démocratie sur toutes les tribunes.

L'un de ses derniers textes, écrit sous forme d'éloge, a été lu lors des funérailles du cinéaste Pierre Falardeau, en octobre dernier, à Montréal.

Pierre Vadeboncoeur a reçu de nombreux prix, notamment le Grand prix littéraire de la Ville de Montréal en 1979, le prix Ludger Duvernay en 1971, le prix Athanase David, le prix Victor Barbeau en 2001 pour «L'humanité improvisée» et la Médaille de l'Académie des lettres du Québec en 2008. Cette médaille est remise à un écrivain pour l'ensemble de son oeuvre ou à une personnalité de la vie culturelle.

Les détails sur les funérailles de M.Vadeboncoeur n'ont pas encore été dévoilés.


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