Pierre Karl Péladeau a plaidé en faveur de Québecor

«J'étais surpris, je trouvais qu'on s'engageait sur un terrain glissant», a dit le ministre Daoust

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Possibilité d'apparance de conflit d'intérêt : l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'ours !

Le député de Saint-Jérôme, Pierre Karl Péladeau, reconnaît avoir avisé Québecor et Investissement Québec que les Studio Mel’s étaient à vendre lorsqu’il est intervenu à titre de député pour tenter d’empêcher la démolition de l’aérogare de Mirabel et dit s’excuser s’il devait s’avérer qu’il s’est placé en apparence de conflit d’intérêt.
Quant à lui, le ministre de l'Économie et du Développement économique, Jacques Daoust, a estimé vendredi que le député M. Péladeau s'était avancé sur un terrain glissant.

M. Péladeau a fait une mise au point par le biais de sa page Facebook, vendredi, à la suite d’un article du quotidien La Presse laissant entendre qu’il était intervenu pour que le gouvernement favorise le groupe Québecor, en lice pour l’achat de Vision Globale, propriétaire notamment des Studios Mel’s à Montréal.

Selon le quotidien, M. Péladeau a demandé au ministre Jacques Daoust, en juillet, en commission parlementaire, d’intervenir pour que la propriété de Mel’s demeure québécoise, sans préciser que Québecor était la seule firme québécoise dans la course.

M. Péladeau affirme que ses interventions dans ce dossier n’ont jamais été motivées par ses intérêts ou ceux de Québecor et qu’elles ont été faites à titre de député de Saint-Jérôme, afin de favoriser le développement économique des Laurentides.

Il précise avoir décidé de sa propre initiative de voir si un projet de studio pouvait intéresser les dirigeants des Studios Mel’s, qu’il connaissait depuis quelques années puisque TVA avait produit chez eux plusieurs émissions de télévision dont La Voix et Star Académie.

C’est grâce à ce contact que M. Péladeau dit avoir appris que l’entreprise était en vente.

M. Péladeau ajoute qu’il a connu des centaines de dirigeants d’entreprise durant les années où il a dirigé Québecor et qu’il a voulu et souhaite toujours utiliser cette expérience « afin de favoriser les intérêts économiques du Québec ».

Il promet d’entrer rapidement en contact avec le Commissaire à l’éthique pour clarifier le dossier.

Deux firmes sont en lice pour acheter ces installations acquises par Vision Globale en décembre 2012, pour un montant de 70 à 80 millions.

Daoust confirme
Dans une entrevue, M. Daoust a estimé que M. Péladeau a tenté de favoriser son entreprise à l'occasion d'un échange lors de l'étude des crédits du ministère de l'Économie et du Développement économique.
«Il a demandé de favoriser la société québécoise: "allez-vous faire quelque chose pour la société québécoise". Je n'ai pas le texte exact mais ça revenait à ça. Entre vous et moi on ne pensera pas que ce bonhomme-là a posé cette question-là en ne sachant pas ce qu'il faisait, ne sachant pas que Québecor soumissionnait», a dit le ministre.
M. Daoust a également confirmé que M. Péladeau était effectivement intervenu auprès d'un haut dirigeant, qu'il n'a pas identifié, concernant le projet de vente de Vision globale, notamment propriétaire des studios Mel's à Montréal.
Le ministre a affirmé qu'il avait été surpris par la maladresse de M. Péladeau quand il l'a invité à intervenir pour préserver la propriété québécoise de Vision globale, convoitée par Québecor et une entreprise américaine.
«J'étais surpris, je trouvais qu'on s'engageait sur un terrain glissant et la chose qui était primordiale pour moi et ce que je craignais à ce moment-là, c'est que d'aller loin dans cette discussion, nous mène d'abord à mettre sur la place publique une transaction qui était en marche, où on essaie de sauver une entreprise, a-t-il dit en entrevue. Ma crainte, ce n'est pas compliqué, c'est que j'avais peur d'effrayer un des intéressés, je voulais protéger la transaction, c'est clair.»
Selon M. Daoust, qui était au courant que Québecor avait fait une offre d'achat pour Vision globale, une commission parlementaire n'était pas l'endroit pour discuter d'une transaction en cours.
«J'ai trouvé ça maladroit, a-t-il dit. Sur le coup j'ai pensé que ça ne se pouvait pas qu'il me parle de ça. Ce que j'ai essayé, c'est de l'évacuer le plus rapidement possible.»


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