Philippe Couillard quitte la vie politique

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Bon débarras !

Philippe Couillard a profité de l’annonce de son retrait de la vie politique jeudi matin pour lancer un vibrant plaidoyer sur la protection des droits des minorités à l’intention de François Legault et de son propre parti.





11 moments marquants - Philippe Couillard


Trois jours après la cuisante défaite de son gouvernement, le premier ministre sortant a annoncé qu’il quitte son poste de chef du Parti libéral du Québec, de même que celui de député de Roberval.





Discours de Philippe Couillard


«Avec un bilan plus qu'enviable et le résultat de l'élection du 1er octobre, après avoir mis toute mon énergie au service du Québec, demeurer en politique, à quelque titre que ce soit, est au-delà de ce que je me sens humainement capable de faire. Je demande aux Québécoises et aux Québécois de le comprendre et de me laisser prendre congé en paix», a-t-il affirmé dans un discours d’adieu prononcé à l’Assemblée nationale devant un parterre de journalistes et d’employés politiques.


Si plusieurs employés semblaient émus, voire essuyaient quelques larmes, seuls trois ou quatre députés défaits étaient présents dans l’auditoire.


Protéger les minorités


Dans la foulée de l’élection d’un premier gouvernement de la CAQ – qui a promis d’abaisser le nombre d’immigrants acceptés au Québec et de leur imposer un test des valeurs québécoises – l’essentiel du discours d’adieu de Philippe Couillard a été consacré à l’importance de protéger les droits des minorités.


Comme il l’a martelé en campagne électorale, le premier ministre démissionnaire a rappelé que le Québec vit une importante pénurie de main-d’œuvre. «Les nouveaux arrivants qui combleront beaucoup d'emplois disponibles ne représentent pas une menace pour notre caractère distinct en Amérique, a-t-il déclaré. Au contraire, chacune et chacun constituent un actif essentiel à notre croissance. À nous, à nous tous de faire en sorte qu'ils s'intègrent bien à la société québécoise partout sur le territoire. À cet effet, chaque mot, chaque geste comptent, dans un sens ou dans l'autre.»


«Notre Assemblée nationale, a-t-il poursuivi, comme tous les Parlements, se doit de protéger leurs droits plutôt que de les restreindre si elle veut conserver sa légitimité. En fait, c'est un de ses devoirs principaux. La majorité n'a pas tous les droits. Et ceux qu'elle exerce doivent être compensés par la protection de ceux des minorités. C'est un principe démocratique fondamental. Le Québec doit demeurer une terre d'accueil souriante, une société inclusive où toutes et tous sont invités à la table, un endroit où on juge les humains pour ce qu'il y a dans leur tête, pas sur leur tête, dans leur cœur, pour ce qu'elles et ils ont à nous apporter. Je souhaite qu'on nous admire puis qu'on parle de nous avant tout pour notre énergie créatrice, notre résilience, nos artistes, nos savants et nos entrepreneurs.»


Il a également ajouté un message destiné à son propre parti. «Je demande à mon parti de rester fidèle à ses valeurs et surtout de ne jamais les marchander pour quelques votes, a dit le chef démissionnaire. Tenter d'imiter nos adversaires ne nous conduira pas à la victoire.»


Moment d’émotion


Accompagné de sa conjointe Suzanne Pilote, Philippe Couillard a eu un rare moment d’émotion public quand est venu le temps de remercier celle qui partage sa vie depuis plusieurs années. «Je veux la remercier encore pour sa générosité, son amour si souvent démontré, aussi pour son écoute, sa connaissance très fine et personnelle de la vraie vie et du vrai monde, comme on dit chez nous, a-t-il déclaré, la voix brisée par l’émotion. Il est maintenant temps de penser un peu à nous, comme dit la chanson.»


À ses côtés, Suzanne Pilote a essuyé une larme après avoir enlacé son conjoint pour le réconforter.


LA CARRIÈRE POLITIQUE DE PHILIPPE COUILLARD



  • 14 avril 2003: Élu député de la circonscription de Mont-Royal aux élections générales. Il est peu après nommé ministre de la Santé par le premier ministre Jean Charest.

  • 26 mars 2007: Élu député de la circonscription de Jean-Talon aux élections générales. Il conserve son poste de ministre de la Santé.

  • 25 juin 2008: Démissionne de son poste de ministre de la Santé et de député de Jean-Talon, disant que sa «contribution est faite».

  • 17 mars 2013: Élu chef du Parti libéral du Québec avec 58,5 % des votes dès le premier tour.

  • 9 décembre 2013: Élu député de la circonscription d'Outremont aux élections partielles du 9 décembre 2013.

  • 1er avril 2014: Élu député de Roberval, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, lors des élections générales. Son parti ayant remporté le plus de sièges, il devient du même coup le 31premier ministre du Québec.

  • 1er octobre 2018: Son parti subit un important revers lors des élections générales et est relégué à l’opposition officielle. Il est cependant réélu dans sa circonscription de Roberval.

  • 4 octobre 2018: Démissionne de son poste de chef du Parti libéral du Québec et de député de Roberval.