Philippe Couillard chez le psy

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L'immigration sera un enjeu majeur de la campagne de 2018

Étant donné que nous sommes dimanche, permettez-moi de commencer ma chronique par une blague inspirée de l’œuvre immortelle de Lucien Boyer, figure de proue des cabarets montréalais des années 50 et auteur du classique En r’venant de voir mon ragoût.


Ça va comme suit...


Les taches d’encre


Philippe Couillard entre dans le cabinet d’un psy et lui dit : « Mes amis disent que je souffre d’une obsession chronique. Je viens vous consulter pour savoir s’ils ont raison.


— Asseyez-vous, lui dit le psy. Je vais vous montrer une série de cartons avec des taches d’encre. Dites-moi ce que vous voyez dans ces taches... »


Première tache.


« Un xénophobe. »


Deuxième tache.


« Un xénophobe discutant avec un raciste. »


Troisième tache.


« Un xénophobe et un raciste discutant avec un homme qui n’aime pas les immigrants. »


Quatrième tache.


« Un xénophobe, un raciste et un homme qui n’aime pas les immigrants discutant avec un suprémaciste blanc qui veut fermer les frontières. »


Le psychologue dépose ses cartons et regarde Philippe Couillard dans les yeux.


« Effectivement, vous êtes obsédé par les racistes. »


Le premier ministre explose. « Voyons, c’est pas moi, l’obsédé, c’est vous : vous me montrez toujours la même affaire ! »


(Roulement de tambour, applaudissements des spectateurs.)


Le nouveau compostelle


On rit, mais ce n’est pas drôle.


À force d’utiliser le mot « intolérant » à toutes les sauces, Philippe Couillard est en train de le vider complètement de son sens.


C’est rendu un mot qui ne veut plus rien dire.


Quand tout est intolérant, rien n’est intolérant.


C’est comme le mot « agression sexuelle ». Quand un même mot désigne à la fois un regard insistant, une blague salace et un viol collectif, il a perdu tout son sens et ne signifie plus rien.


Le pire est que le PM fédéral est au même diapason que son homologue provincial. Lui aussi voit toute critique de la situation qui perdure aux frontières comme un crime raciste.


On devrait faire quoi ? Regarder des migrants irréguliers traverser nos frontières au rythme de 200 par jour sans dire un traître mot ?


Avant-hier, un douanier m’a dit qu’un grand nombre de ressortissants nigériens qui empruntent le chemin Roxham ne viennent même pas des États-Unis.


Ils viennent directement du Niger. Ils prennent l’avion, atterrissent aux États-Unis puis se dirigent directement vers nos frontières.


Le chemin Roxham est en train de devenir aussi célèbre que le pèlerinage de Compostelle.


Ouvrir les frontières


L’autre jour, sur les ondes du 98,5 FM, Pierre Curzi a dit — le plus sérieusement du monde — qu’on devrait tout simplement ouvrir les frontières aux habitants des pays pauvres.


« Voyons, on va se retrouver avec un milliard de demandeurs d’asile », de lui répondre Mario Dumont, estomaqué devant tant de naïveté.


(En passant, si monsieur Curzi veut en accueillir chez lui, personne ne l’en empêche...)


C’est bien beau, avoir la main sur le cœur, mais il ne faut pas perdre la tête.


On a le droit de se poser des questions sans passer pour des adeptes du KKK.


Comme l’a dit l’ex-premier ministre français Michel Rocard : « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde ».