Québec — Alors que deux de ses députés ont déclaré mardi que le Parti québécois est contre un projet d’oléoduc qui doit traverser le Québec, le chef péquiste Pierre Karl Péladeau a refusé d’aller aussi loin qu’eux.
M. Péladeau n’a pas indiqué s’il est pour ou contre le projet Énergie Est de TransCanada, quelques heures après que Sylvain Gaudreault et Martine Ouellet ont affirmé que les péquistes y étaient opposés, tout comme le Bloc québécois (BQ).
À l’occasion d’une conférence de presse au sujet des activités d’une entreprise ferroviaire, M. Gaudreault a précisé que la position du PQ n’a pas changé depuis l’élection de M. Péladeau comme chef du parti, en mai dernier. « Je ne peux pas répondre pour M. Péladeau, a-t-il dit. Ce que je peux vous dire, c’est que le Parti québécois, comme vous le savez, est contre le projet Énergie Est. »
Plus tard, lors d’un échange avec la presse parlementaire, à la suite d’une cérémonie de remise de l’Ordre national du Québec, M. Péladeau a mis en garde contre les simplifications dans ce dossier et il a invité les journalistes à s’adresser à un autre membre de son caucus. « On ne peut pas dire ça, comme ça, de façon aussi simpliste, a-t-il dit. Je vous invite à discuter avec Bernard Drainville, qui est notre porte-parole en matière d’énergie, et nous allons déterminer, je ne dirais pas de manière définitive parce qu’il n’y a jamais rien de définitif dans la vie. »
M. Péladeau a précisé qu’il était au courant de la position du Bloc québécois et de M. Gaudreault dans ce dossier. « Moi, effectivement, j’ai lu dans le journal qu’ils étaient contre, j’ai entendu parler de Sylvain, a-t-il dit. Mais, toujours simplifier comme ça, je pense que, parce que c’est une situation complexe, la situation des hydrocarbures au Québec. »
Pas de voix au chapitre
Le chef péquiste s’est contenté de répéter que son opinion dans ce dossier n’est pas importante puisque le Québec n’a pas voix au chapitre étant donné que le projet relève de la juridiction fédérale.
« Cette décision n’appartient pas aux Québécois, elle appartient au gouvernement fédéral, à des fonctionnaires de l’Office national de l’énergie, c’est ça la situation, a-t-il dit. Je vous ai déjà dit que ma position importe peu, c’est aux Québécois de prendre cette décision. Or, il se trouve que dans l’environnement constitutionnel actuel, les Québécois n’ont pas voix au chapitre. »
Durant la course à la direction péquiste, la députée Martine Ouellet, qui était candidate, avait accusé M. Péladeau d’utiliser la responsabilité d’Ottawa, à qui revient la décision globale sur le projet, pour éviter de se prononcer contre le projet d’oléoduc de 4600 km, qui doit transporter du pétrole de l’Alberta et de la Saskatchewan vers les raffineries et terminaux portuaires de l’est du Canada.
En matinée mardi, M. Gaudreault a affirmé que le PQ, tout comme le BQ, est opposé au projet en raison de l’absence de retombées économiques pour le Québec.
« On est tout à fait dans la même position : on est contre le projet Énergie Est, parce qu’il n’y a aucune retombée pour le Québec, a-t-il dit. Il n’y a aucune retombée, que ce soit financière, que ce soit de développement économique. »
Mme Ouellet, qui participait à la conférence de presse, a affirmé que le PQ a déjà eu l’occasion d’exprimer son point de vue à de nombreuses occasions. « On s’est prononcé à plusieurs reprises, on a fait des conférences, a-t-elle dit. Je me souviens d’avoir fait des conférences de presse avec Sylvain [Gaudreault] comme porte-parole, et même avec Bernard [Drainville]. »
M. Gaudreault a fait valoir que le chef intérimaire péquiste Stéphane Bédard, qui a dirigé le parti pendant la dernière course à la direction, avait également tenu des propos du même ordre. « Stéphane a posé des questions aussi à l’Assemblée comme chef, a-t-il dit. Là, l’occasion ne s’est pas présentée avec M. Péladeau comme chef pour poser une question là-dessus, mais la position du Parti québécois est d’être contre le projet de pipeline. »
Pendant la course à la direction, Mme Ouellet avait soutenu que M. Péladeau se trompait en affirmant que le Québec n’a pas le pouvoir de bloquer le projet de TransCanada. La députée péquiste avait expliqué que le Québec a notamment une série de permis à délivrer pour ce type de projets, un recours qui a servi à empêcher le projet de port pétrolier à Cacouna.
ÉNERGIE EST
Péladeau n’a pas la même position que deux de ses députés
Le chef péquiste répète que son opinion dans ce dossier n’est pas importante
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé