Patates, Poutine et PLQ

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Ravary ignare : il n'y a rien d'ethnique dans le nationalisme de Poutine

Quand le ministre des Finances Carlos Leitao, député libéral de Robert-Baldwin, dans le West Island, clame que la CAQ patauge dans le nationalisme ethnique, il démontre qu’il en sait peu au sujet des nationalismes, mais qu’il excelle à diviser.


Il est dans les patates. L’expression « nationalisme ethnique » charrie des odeurs de nazisme, d’atrocités serbes, de xénophobie polonaise et de suprématie russe. Rien à voir avec le Québec, même dans ses moments de grands replis.


J’aime rappeler qu’au plus fort de la vague fasciste au Québec dans les années 1930, les « chemises bleues » d’Adrien Arcand n’ont jamais compté plus que 1500 membres.


Le Parti québécois se trouve parfois à frayer dans les eaux ethnico-identitaires, notamment quand il part à la recherche d’une définition à la fois inclusive et exclusive du « nous », sans déraper.


Pour certains souverainistes, minoritaires, le « nous » n’englobe que les descendants des colons venus de France. La majorité croit plutôt que quiconque réside au Québec peut – et devrait – se déclarer membre du grand « nous ». Ce qu’on appelle le nationalisme civique. Le seul possible en démocratie, car le nationalisme ethnique est par définition tyrannique. Comme nous le verrons.


Poutine reste au pouvoir


Il y a plus d’admirateurs de Vladimir Poutine, un nationaliste ethnique, qu’on ne pourrait le croire au Québec, sûrement autant que de défenseurs de Donald Trump. Des gens qui préfèrent la manière forte et pour qui les blancs de souche chrétiens constituent une caste de citoyens supérieure.


Quand Poutine a annexé la Crimée, c’était du nationalisme ethnique. Même chose quand il a soutenu la guerre dans l’est de l’Ukraine russophone. Son maître à penser, l’ultranationaliste Alexandre Douguine a déclaré à un journal belge qu’il aurait dû prendre l’Ukraine au complet vu que les sanctions étaient inévitables.


Les vrais nationalistes ethniques ne s’enfargent pas dans les flaques de sang.


Selon un sondage Neoruss, 55 % des Russes estimaient en 2014 que « La Russie pour les Russes » était un bon slogan. Selon le Washington Post, c’est en Russie qu’on dénombre le plus haut taux de crimes haineux et de meurtres racistes en Europe.


Poutine va diriger la Russie pendant six autres années. Après, il pourrait être tenté d’imiter le leader chinois Xi Jingping qui a modifié la Constitution pour se nommer président à vie. L’humeur n’est pas à la révolte, car Russes et Chinois n’ont jamais connu un niveau de vie aussi élevé que maintenant, malgré les sanctions, le ralentissement économique et la baisse du prix du pétrole.


Sans compter « l’efficacité » des services de renseignements qui tuent sans retenue, même à l’étranger, s’il le faut.


Intolérants, nous ?


En évoquant le nationalisme ethnique, Carlos Leitao suggère que la CAQ serait intolérante envers les immigrants et les anglophones, qu’elle gouvernerait à l’extrême droite de l’échiquier. Foutaise !


Vouloir réduire le nombre d’immigrants de 50 000 à 40 000 n’est pas raciste, mais logique : les écoles craquent sous la pression des migrants. Et depuis quand vouloir perpétuer l’héritage de nos ancêtres est-il une marque d’intolérance ?


Mais calomnier la majorité pour séduire la minorité, voilà qui sent les patates pourries.