Je viens d'entendre, sur les ondes de Radio-Canada, les propos du clergé et du maire de Saguenay. Ceux-ci m'ont outré: comment peuvent-ils rejeter si facilement les acquis de la Révolution tranquille? Ce que ces religieux proposent (le retour de la religion catholique dans les écoles, les hôpitaux, la politique et les entreprises) est tout simplement honteux. Qu'arriverait-il alors des droits allant contre leurs valeurs religieuses? Qu'arriverait-il des autres groupes religieux? Il ne faut pas se leurrer, ce que ces croyants proposent n'est rien de moins que ce qui arrive en ce moment aux États-Unis: la conversion de la démocratie en théocratie hypocrite.
Une telle chose ne doit pas être permise ici! Il ne faut pas tomber dans le piège du discours que ces gens tiennent: les valeurs chrétiennes ne sont pas toutes bonnes, loin de là. N'oublions pas la discrimination contre les homosexuels, c'est là une «valeur» selon le clergé catholique. N'oublions pas non plus l'avortement et la contraception, ce sont des choses à proscrire, si on en croit le Vatican.
Qu'arriverait-il de notre éducation? À en croire les créationnistes, la Terre a environ 6000 ans et la théorie de l'évolution est fausse. C'est ce qui est maintenant enseigné dans les écoles de plusieurs États américains et peut-être bientôt en Ontario si John Tory, le chef du Parti conservateur de l'Ontario, en a l'occasion.
Il est grand temps que le Québec se prémunisse contre un tel recul. Il faut affirmer en loi ce qui est maintenant tenu pour acquis: l'État et la religion sont séparés. La religion n'a pas sa place dans les affaires politiques, pas plus que dans les écoles, dans les hôpitaux ou dans les entreprises. Il est temps que le crucifix de l'Assemblée nationale retourne à sa place: dans un musée. Il faut que nous établissions les valeurs que nous voulons pour notre société, pas qu'elles nous soient imposées par quelque religion que ce soit. Sinon, nous pourrions bien revivre la Grande Noirceur. La religion n'a que deux places: chez soi et à l'église.
***
François Dufour, Québec
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé