Pas dans mon port

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André Pratte ne le prend pas

La petite ville de South Portland, dans le Maine, a fait les manchettes cette semaine. Le conseil municipal a adopté un règlement interdisant le chargement de pétrole brut sur des navires-citernes dans son port en eau profonde. Le règlement ne le dit pas, mais c'est le pétrole des sables bitumineux canadiens qui est visé. Les résidents de la municipalité craignaient que le flux de l'oléoduc Portland-Montréal soit renversé pour permettre le transport du pétrole de l'Alberta jusqu'au port local, d'où il aurait été exporté.
Les écologistes ont applaudi la décision de South Portland. «L'industrie pétrolière n'est pas invincible et l'exploitation des sables bitumineux n'est pas inévitable», a déclaré l'organisation Environment Maine.
Les partisans du règlement affirment que le chargement de pétrole brut sur des navires-citernes augmenterait considérablement les émissions de composés organiques volatils (COV), des gaz qui sont à l'origine du smog. Selon eux, ces émissions supplémentaires atteindraient 39 tonnes par année, détériorant considérablement la qualité de l'air dans la municipalité.
Or, il faut savoir que South Portland est particulièrement mal placée pour dénoncer le transport du pétrole, canadien ou autre. Depuis plus de 70 ans, le port que se partagent South Portland et sa voisine Portland est le plus important port pétrolier de la côte est américaine. C'est là qu'est déchargée une bonne partie des produits pétroliers consommés en Nouvelle-Angleterre. C'est là surtout qu'arrivent chaque année des dizaines de tankers, chargés de pétrole brut venant du Moyen-Orient, d'Afrique et de la mer du Nord. Ce pétrole est entreposé dans les 23 réservoirs (450 millions de litres) de la Portland Montreal Pipe Line. Celle-ci le pompe ensuite vers Montréal et en Ontario, où il est raffiné.
S'il arrivait que le flux de l'oléoduc soit renversé et que le pétrole canadien soit exporté à partir du port de South Portland, les émissions additionnelles de COV n'auraient pas d'effet significatif sur la qualité de l'air de la ville. Les 39 tonnes de COV qu'agitent les écologistes représentent en réalité une petite hausse par rapport aux émissions totales déjà produites. Une telle augmentation respecterait aisément les normes de qualité de l'air de l'État du Maine.
Les habitants de South Portland, comme ceux de bien des régions d'Amérique du Nord, font preuve d'aveuglement quand il s'agit du pétrole des sables bitumineux. Ils l'accusent d'être «le plus sale du monde» sans s'être jamais demandé d'où viennent les produits pétroliers qu'ils consomment et dans quelles conditions ceux-ci ont été produits.
Cela dit, les producteurs de pétrole canadien et le gouvernement Harper n'ont qu'eux-mêmes à blâmer pour les succès que remportent les écologistes dans leur combat contre l'exploitation des sables bitumineux. Ils auraient dû comprendre depuis longtemps qu'en ne prenant pas suffisamment au sérieux l'impact de l'industrie sur l'environnement, ils se mettraient à dos non seulement les militants, mais bon nombre de citoyens sensibles à l'écologie. C'est l'économie du Canada, d'un océan à l'autre, qui fera les frais de leur insouciance.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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