Répression en Syrie

Pas d'intervention!

Géopolitique — Proche-Orient


L'affaire est entendue. Pour Barack Obama, toute intervention aérienne rassemblant des forces occidentales et arabes, comme l'avait proposée un temps la Ligue arabe, doit être écartée. Lors d'une conférence de presse tenue hier, le président américain a douché définitivement les espoirs de ceux qui souhaitaient une répétition du scénario conçu dans les premières semaines du soulèvement observé en Libye. Son argument, voire sa certitude? «Ce dictateur finira par tomber, comme d'autres par le passé ont été renversés.»
Peut-être, on dit bien peut-être, que le propos du chef de l'exécutif découle d'un changement de posture, qui n'est pas encore une volte-face, adoptée très loin de la Maison-Blanche, du Kremlin pour être exact. Au cours d'un entretien accordé à six quotidiens étrangers, Vladimir Poutine, réélu président, a clairement indiqué qu'il était plus enclin que jamais à abandonner le soutien sans faille que son gouvernement a toujours accordé aux Assad depuis 45 ans. Poutine croît même que les jours de Bachar, soit le fils, sont comptés.
En espérant que son pronostic devienne rapidement réalité, force est de constater que le dictateur a redoublé d'ardeur sur le flanc de la répression. Plus exactement, il a étendu la géographie de ses accomplissements sanguinaires. Tout en continuant d'écraser la ville de Homs, il vient d'amplifier les attaques contre deux autres villes d'un pays qu'il veut plonger, si l'on peut dire, dans une guerre civile nourrie par des différences religieuses plus profondes que jamais.
Son inhumanité est telle qu'il est allé jusqu'à stopper un convoi de la Croix-Rouge qui avait pris la direction de Homs. On insiste. Malgré les assurances données au terme de pourparlers avec la direction de la Croix-Rouge à Genève, le fossoyeur de Homs a décidé encore une fois d'agacer une institution pourtant pas réputée, contrairement à d'autres ONG versées dans l'humanitaire, pour un quelconque engagement politique.
Au milieu de ces mots et de ces gestes, le Conseil de sécurité vient enfin de se manifester, voire de se démarquer de ce que ses membres ont fait au cours des sept derniers mois. De quoi s'agit-il? Les 15 représentants d'autant de pays ont signé à l'unanimité une déclaration condamnant l'étouffement décidé par Assad et ses sbires. Autrement dit, pour la première fois, la Chine et la Russie ont convenu que le Syrien méritait une critique en bonne et due forme. Bon. Si cette déclaration demandant par ailleurs qu'un couloir soit ouvert pour acheminer médicaments et autres services de santé, reste symbolique, il n'en demeure pas moins que les frémissements observés du côté des délégations chinoises et russes permettent d'envisager une inflexion dans le bon sens du terme.


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