Parizeau invite à réformer le système d'éducation

«Le slogan "Maîtres chez nous" résume tellement bien la situation. C'est ça que l'on veut être. C'est curieux qu'à cette époque, tous fédéralistes, on ne se créait pas de problème avec le mot "nous".»

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Les 90 ans de <i>L'Action nationale</i>

(Photo Robert Skinner, La Presse)

Hugo Fontaine - Jacques Parizeau invite à une réforme du système d'éducation de la même envergure que lors de la Révolution tranquille, particulièrement pour venir à bout de la «tragédie nationale» qu'est le décrochage chez les garçons. L'ancien premier ministre prononçait hier une conférence dans le cadre d'une soirée soulignant le 90e anniversaire de la revue L'Action nationale.



Devant un public conquis qui comptait bon nombre de personnalités du gratin indépendantiste, M. Parizeau a parlé de la pertinence actuelle de la souveraineté.
Selon lui, il n'y a plus de barrières économiques à la souveraineté dans un monde mondialisé.
«Si une nation comme la nation québécoise veut l'indépendance, il faut alors surveiller deux choses, avertit M. Parizeau, économiste de formation. La productivité, qui est pas mal trop basse, et l'innovation.»
C'est là que Jacques Parizeau insiste sur l'importance de l'éducation. «Environ 20% des gens sortent de l'école sans diplôme, et trois sur quatre sont des garçons. Le décrochage des gars au secondaire est une tragédie nationale.» À l'Université de Montréal, a-t-il rappelé, il y a deux femmes pour un homme.
«Il devient urgent de modifier complètement le système de formation professionnelle et technique», propose M. Parizeau.
Il lie cela à la prospérité future du Québec. «Il y a donc à faire, sur le plan purement économique et de la croissance, un réexamen de tout le système d'éducation aussi profond que dans les années 60.»
Jacques Parizeau a réaffirmé la pertinence de la souveraineté dans le monde actuel. Le monde a bien changé après 1995 et une nouvelle dynamique apparaît, a-t-il résumé. Il a demandé à une nouvelle génération de prendre le relais.
«Cessez de compter sur les septuagénaires malcommodes», a-t-il lancé, provoquant le rire dans la foule qui buvait ses paroles. Même si l'âge le force à discourir assis, l'ascendant du septuagénaire sur les troupes indépendantistes ne se dément pas.
L'ancien chef du Parti québécois n'a pas commenté la controverse sur le projet de loi de Pauline Marois sur l'identité nationale.
Il s'est seulement limité au commentaire suivant, alors qu'il retraçait l'histoire du mouvement souverainiste: «Le slogan "Maîtres chez nous" résume tellement bien la situation. C'est ça que l'on veut être. C'est curieux qu'à cette époque, tous fédéralistes, on ne se créait pas de problème avec le mot "nous".»
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