Nul doute que beaucoup d’eau coulera sous les ponts d’ici le scrutin du 1er octobre 2018. Il n’en reste pas moins que le gouvernement Couillard dégage un lourd parfum de fin de régime. Normal. Les libéraux trônent au pouvoir presque sans arrêt depuis 15 ans.
Sa besace est usée. Incapable de se dissocier de l’ère Charest, son austérité a également fait mal. Le grand ménage aux Transports n’est pas fait. Le système de santé est malade. Des naufragés de l’A-13 aux sinistrés abandonnés depuis les inondations, les cafouillages s’accumulent.
Énième erreur
Dénué de tout ressort nationaliste, Philippe Couillard y va même d’une consultation électoraliste sur la « discrimination systémique et le racisme ». Une énième erreur de tir.
Pas étonnant que les libéraux soient inquiets de leur fragilité croissante. Le vote francophone a beau être fractionné, le pouvoir ne leur est tout de même pas conféré par droit divin.
Un des indices classiques d’une fin de régime est le sacrifice rituel du chef de cabinet du premier ministre. En annonçant hier le « départ » de Jean-Louis Dufresne, Philippe Couillard n’a pas échappé à cette règle.
Un seul degré
Tout chef de cabinet d’un premier ministre n’étant qu’à un seul degré de séparation de celui-ci, son départ est avant tout le symptôme de dysfonctionnements majeurs au sommet du pouvoir.
M. Dufresne paierait, dit-on, pour la candidature déchue d’Éric Tétrault dans Louis-Hébert et ses liens avec l’ex-argentier du PLQ. Dans les faits, il écope pour l’ensemble de l’œuvre du gouvernement.
M. Couillard sacrifie son « ami d’enfance » pour calmer ses troupes nerveuses. À son électorat qui s’effrite, il lance aussi le message d’un « nouveau départ ». Or, ce n’est qu’un renouvellement de façade.
Car on a beau sacrifier ou déplacer quelques moussaillons influents sur le pont du Titanic, c’est encore le même capitaine défaillant dont les mains restent bel et bien soudées au gouvernail.
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