Le candidat boulet

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En cause, «l’usure du pouvoir, l’aveuglement du premier ministre face à des manquements graves en matière d’intégrité et son incapacité certaine à recruter des candidats de qualité»





La candidature d’Éric Tétrault pour le Parti libéral dans Louis-Hébert était une erreur dès le début. Associé de près aux ères Charest et Chrétien, que Philippe Couillard l’ait choisi échappait déjà à l’entendement. Hier, un rapport d’enquête cinglant en a rajouté une couche.


La Presse rapportait qu’en 2014, M. Tétrault s’était livré à du harcèlement psychologique contre deux femmes, de l’intimidation et des menaces contre des employés d’ArcelorMittal alors qu’il était directeur des affaires publiques.


Son retrait en catastrophe hier soir sous la pression du retrait le même jour du candidat de la CAQ pour des raisons similaires, n’effacera en rien cette ardoise souillée des libéraux.


Gravité


Dès qu’il en a pris connaissance, M. Couillard n’a pas su prendre la pleine mesure de la gravité du rapport. Rien d’étonnant à ce que M. Tétrault ait multiplié les entrevues à l’avenant.


Jurant qu’il s’excusait, du même souffle, il niait avoir été un harceleur psychologique. Qualifiant la nouvelle d’« attaques personnelles », il réduisait le tout à son caractère « abrasif » et « un peu carré ».


Mauvais réflexe


L’enquête fait aussi état de commentaires de M. Tétrault sur le « physique » de ces deux femmes. Or, à ses yeux, ce ne sont que de mauvaises « perceptions ». Il a même osé lancer que c’est pour lui « la partie la moins sérieuse du rapport ».


Bref, tout en répétant sa « ligne » de psycho-pop : « Il faut savoir reconnaître ses torts », il a fait tout le contraire. En refusant de se délester illico de son candidat boulet, M. Couillard a de nouveau fait montre de son très mauvais réflexe de banalisation dès qu’il est question d’éthique.


Pour un gouvernement fragilisé dans les sondages, l’étoile filante déchue de M. Tétrault sent l’usure du pouvoir, l’aveuglement du premier ministre face à des manquements graves en matière d’intégrité et son incapacité certaine à recruter des candidats de qualité.




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