Par quatre chemins

PKP gagnant, maintenant au travail

Tribune libre

La course à la chefferie au PQ s'est terminée dans une logique respectée, aucune surprise. Cela a eu pour effet de démêler les idées et les rôles. Décidément, je n'ai vu personne tomber par terre en apprenant, plutôt, se faire confirmer que Pierre Karl Péladeau était le candidat choisi par les militants. Martine Ouellette rejoint  PKP en lui offrant son appui, avait-elle réellement un autre choix? Pour sa part, Alexandre Cloutier, dans un chapelet de bonnes intentions, affiche une mine déçue car ses ambitions étaient bien au-delà de ses résultats, il avait peine à cacher sa déception. Cloutier avait-il trop misé sur les dieux de la chance? Jean-François Lisée, nous l'avions presque oublié celui-là, sorti des limbes et l'ego en berne, n'a d'autres choix que de se rallier à la majorité pour avoir le droit de porter l'écusson du PQ. Honnêtement, je me demande quel rôle pourrait jouer Lisée dans un gouvernement gouverné par PKP? N'oublions pas que Lisée a refusé de donner la main à Péladeau. Ce geste non verbal veut dire quand même beaucoup!

La victoire pour l'obtention de la chefferie du PQ n'est en réalité qu'un début ou un point de départ. La course à obstacles se dresse sur la route comme un défi peu commun à franchir. Personnellement, la tranche sociale qui me fait le plus peu et que je redoute énormément c'est celle des jeunes. Oui, les jeunes. Je les crains plus que les allophones. Bien sûr, il y aura toujours un faible pourcentage de jeunes qui s'intéresseront à la politique, mais ce n'est que la minorité. La majorité des jeunes sont tournés vers l'international ou refusent de parler du Québec comme un pays car cela devient ringard puisque ce sont des sujets qui appartiennent à leurs parents ou à leurs oncles. Bref, cela fait très vieux à leurs yeux. Pourtant, oui, pourtant ils vivent ici et leurs espoirs de carrière demeurent encore ici. Bref, ils refusent de croire en eux-même pour se faire définir par d'autres qui détiennent l'argent et le pouvoir.

Lorsque je parle de la possibilité de faire du Québec un pays, les jeunes me regardent comme si je tentais de leur faire croire que la chanteuse Édith Piaf est la no.1 au palmarès cette semaine. À leurs yeux, tout ce projet de pays sonne vieux à leurs oreilles comme du Maurice Chevalier. Imaginez!

Que de travail il reste à faire!

Pour ce qui est des allophones, je laisse le soin à mes amis de Montréal d'établir une stratégie efficace pour franciser la société allophone ainsi que le vote gagnant du prochain référendum dans ce groupe social.

Par ailleurs, le vrai combat s'amorce maintenant pour Péladeau qui, très sérieusement, devra cimenter son équipe, remailler l'unité, afficher plus d'empathie, élaborer une ligne de parti, façonner l'avenir de son pays en devenir par une vision facile à vendre. Bref, gagner sur toute la ligne en portant le dogme du parti. Le temps deviendra son allié car le PQ est en rénovation. PKP doit être pugnace et rassembleur dans ses propos oniriques, se fermer aux diatribes et surtout ne pas passer par quatre chemins. 


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5 commentaires

  • Michel Beaumont Répondre

    18 mai 2015

    Malheureusement, mon texte est écrit mais je rectifie donc dans ma pensée voulant que M. Lisée a bel et bien serré la main de M. Péladeau.
    Je le mentionnerai spécifiquement dans un prochain texte.
    Considérez que tout est officiel maintenant.
    Désolé de l'erreur car je me suis fié sur une information à la radio de la SRC.

  • Marcel Haché Répondre

    18 mai 2015

    Les jeunes ? Ils ont baissé les bras. Sont résignés à faire partie d’une minorité moquée partout au Canada, moquée bientôt ici même au Québec.
    Mais ils forment la génération le plus québécoise que Nous n’avons jamais eue…
    Je n’admettrai jamais-jamais que la génération de Xavier Dolan ne soit pas capable de se débarrasser de la gang du West Island qui triomphe (contre Nous) présentement à Québec, sur tout le Québec.
    Je ne sais pas si cette génération se redressera. Mais je sais que si elle se redresse… ça va frapper fort en câlisse…

  • Archives de Vigile Répondre

    17 mai 2015

    M. Beaumont Jean-François Lisée n'a jamais refusé de serrer la main de PKP. Une erreur dans votre texte que vous vous devez de corriger.
    «Honnêtement, je me demande quel rôle pourrait jouer Lisée dans un gouvernement gouverné par PKP» ? Un rôle aussi important que lorsqu'il faisait partie du gouvernement Marois. M. Lisée possède les mêmes qualités et les mêmes compétences, à ce que je sache.
    Le vrai combat pour PKP est aussi d'affronter P. Couillard à l'Assemblée nationale. Avec fermeté, détermination et sans perdre sa dignité.

  • Archives de Vigile Répondre

    17 mai 2015

    M. Beaumont a droit à son opinion mais je voudrais corriger une erreur de fait me concernant. J'ai évidemment serré la main de notre chef vendredi soir, sur la scène, plus d'une fois, et l'ai félicité.
    JF Lisée

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    17 mai 2015

    ..." la tranche sociale qui me fait le plus peur et que je redoute énormément c’est celle des jeunes"...
    Pourtant, des jeunes armés différemment sortent maintenant de façon brillante.
    Ceux qui ne connaissaient pas encore Simon-Pierre Savard-Tremblay (Le Souverainisme de province, Boréal 2014) ont trouvé aux Coulisses du pouvoir un jeune homme pausé, concis, clair et convainquant. Il faisait belle figure en parallèle avec Agnès Maltais qui répondait avec expérience à la question de la "dernière chance", que la majorité des députés actuels n'ont pas connu Lévesque. Simon-Pierre démontrait en quelques mots que les jeunes ont réglé la question identitaire personnelle (Québécois d'abord) mais qu'ils ne demandent qu'à être convaincus que les "vraies affaires" des Libéraux, c'est précisément par l'Indépendance qu'elles seront réglées. Le ringard, c'est d'opposer économie et pays. La peur, c'était hier.