Réunion du Conseil de la fédération au sujet de la situation économique

Ottawa et l'Ontario envisagent le retour aux déficits, mais pas le Québec

76cff1ece6d751b79f6c98525d7b5ffd

Crise mondiale — crise financière

Alors que le gouvernement fédéral et l'Ontario n'écartent plus la possibilité que le ralentissement économique ne les conduise à un déficit l'an prochain, le premier ministre Jean Charest a donné l'assurance que le Québec éviterait cet écueil.
«On n'est pas là du tout», a soutenu, hier, Jean Charest alors qu'il s'apprêtait à participer à la réunion spéciale du Conseil de la fédération sur la situation économique et la crise financière. Le premier ministre québécois a rappelé que son gouvernement avait constitué une réserve de 1,8 milliard pour l'année en cours et la prochaine année afin d'atteindre l'équilibre budgétaire. En outre, c'est le Québec, parmi toutes les provinces, qui a le mieux contrôlé ses dépenses publiques, a fait valoir M. Charest.
«Les fondements de notre économie sont solides», a déclaré M. Charest. Le Canada, avec ses institutions financières qui sont mieux capitalisées, est «une exception», a-t-il affirmé, sans nier toutefois que l'économie «très ouverte» du pays sera touchée par le ralentissement aux États-Unis.
De son côté, le premier ministre de l'Ontario, Dalton McGuinty, a indiqué, hier, que l'important, c'était avant tout de maintenir les services publics. Il a qualifié d'«aveuglement idéologique» l'idée d'atteindre l'équilibre budgétaire si c'est pour «faire mal aux Canadiens». Selon lui, il n'y a guère d'économistes au pays qui s'opposent à ce que les gouvernements connaissent «un déficit temporaire et cyclique», d'autant plus qu'il est hors de question, à son avis, de hausser les taxes.
Dalton McGuinty a prévenu le gouvernement fédéral qu'il ne devait pas «équilibrer son budget sur le dos des provinces et des municipalités», une méthode qu'avaient employée dans les années 90 le gouvernement Chrétien et son ministre des Finances, Paul Martin.
Dans une entrevue au réseau CTV dimanche, le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, a indiqué qu'il s'attendait à dégager un «surplus modeste» à la fin de l'année en cours, mais qu'il ne pouvait faire des prédictions pour les prochaines années. «Nous ne sommes pas une île», a-t-il dit, évoquant le ralentissement économique aux États-Unis et la «récession» qui touche le marché immobilier résidentiel chez nos voisins du sud.
Danny Williams, de Terre-Neuve-et-Labrador, est un autre premier ministre qui ne rechigne pas devant un déficit conjoncturel. «Je n'ai pas de problème avec ça», a-t-il dit, signalant que sa province pourrait connaître un déficit l'an prochain.
Mais les autres premiers ministres, que ce soit Gordon Campbell, de la Colombie-Britannique, Gary Doer, du Manitoba, ou Rodney MacDonald, de la Nouvelle-Écosse, s'opposent aux déficits budgétaires. «Ça nous a pris une génération pour nous sortir des déficits», a fait valoir Gordon Campbell. «C'est comme une addiction. Si vous vous rendez là, il est très difficile de s'en passer.»
Au début du mois d'octobre, Jean Charest, qui préside cette année le Conseil de la fédération, avait convoqué ses pairs à cette rencontre à laquelle le premier ministre Stephen Harper était convié. Ce dernier a décliné l'invitation, mais il s'est engagé à tenir prochainement une conférence fédérale-provinciale sur l'état de l'économie. Jean Charest a insisté pour que cette conférence fédérale-provinciale, qui serait la première que présidera M. Harper, soit «soigneusement préparée».
Chose certaine, les premiers ministres provinciaux ne sont pas «en mode d'affrontement avec le gouvernement fédéral», a indiqué M. Charest. Les demandes de financement supplémentaire, dans le domaine de l'éducation post-secondaire, par exemple, sont mises en veilleuse.
Ainsi, le Conseil de la fédération accueille «positivement» le plan d'action du gouvernement fédéral annoncé la semaine dernière visant l'amélioration de la capitalisation des grandes banques. Il a également salué les interventions de la Banque du Canada pour maintenir les liquidités dans les marchés financiers au pays.


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé

-->