Il s'annonce providentiel, cœurs battant il arrive en héros. Il n'a rien fait, on s'attend à des miracles de sa part. Partout il est accueilli par des foules sereines, parfois en liesse et soupçon de délire sur un fond de sirènes des secouristes ambulanciers.
À Bonn, Paris, London, Ottawa, Freetown, il déplace les masses qui se bousculent pour l'apercevoir en chair, l'entendre de vive voix, respirer le même air ou simplement aligner le pied sur le sien. "Obama et moi partagions le même espace de vie en cet instant là!", voudra se souvenir l'admirateur d'un homme inconnu perçu comme un messie.
À Washington, l'Amérique met le paquet, et c’est un brillant Obama qui succède à Georges Bush en sage sauveur de l’humanité. L'homme des grandes promesses fait rêver de voir sa main tendu aux ennemis musulmans entre autres, promet de panser la plaie de Guantanamo et livrer à tous les citoyens américains une vitale assurance santé.
À Oslo, la confrérie Nobel lui reconnaîtra ex ante cette capacité de faire vivre les illusions de paix comme des réalités, lui décernant avant le bilan le noble prix de grand humaniste.
Depuis, Obama n'a pas que fait de son mieux. Il aura déçu les parieurs qui lui voyaient ou voulaient un court mandat, abrégé par un assassinat. Et il aura déçu tous les autres, exception faite des banquiers, des magnats de l'industrie automobile, et j'en passe. À la fin de son mandat, Guantanamo demeure une plaie largement ouverte et profondément infectée. Après 4 ans de pouvoir, le président Obama n'a tendu une main que pour de l'autre frapper un frère musulman. Mouammar y est passé, oublions l’autre «terroriste» Ben Laden. Ces deux trophées devraient lui valoir, peut-être un autre Nobel de la …
Qu’à cela ne tienne, le président est avant tout supposé présider aux meilleurs destins de ces compatriotes. Alors que l’économie ne pouvait lui faire des cadeaux, lui il a forcé la main aux plus pauvres pour en faire aux plus riches. En échange, les riches garantiraient le plein emploi et la bonne santé, par la magie d’une main invisible. En quatre ans de mauvaises nouvelles, cette main ne s’est jamais manifestée au bas de l’échelle.
Bientôt le chrono va s’arrêter, laissant un «Ben Johnson» cloué sur le starting block. Que pourra-t-il alors, Obama, léguer aux américains victimes d’un capitalisme vorace de tous les temps? Le projet de l'assurance santé est resté à son état embryonnaire et brouillon qu’il n’est plus bon que pour la poubelle. Les minorités visibles qui avaient cru voir descendre vers elles un ascenseur pour les remonter à la surface, ne l'auront pas vu arriver au quai d'embarquement. Déjà elles sombrent inexorablement dans la désillusion. Au moins elles, elles auront appris à ne plus visionner le destin à travers la peau. Finalement tout le monde s'accordera sur cette chose inique: «tous les présidents sont les mêmes, seuls les contextes différent».
Ainsi prendra fin cette belle histoire d’un «homme extraordinaire de couleurs noir et blanc» à la Maison Blanche.
Et chez nous? nombeurses petites réceptions, trop grande déception.