Les gaz de schiste sous la vallée du Saint-Laurent

Nul ne peut servir deux maîtres

Lucien Bouchard, président de l'APGQ accouche d'une proposition.

Tribune libre

Lucien Bouchard prend le bâton du pèlerin ou le haut-parleur du publicitaire à titre de président de l'Association pétrolière et gazière du Québec (APGQ).
Le principal de son message consiste à une invitation adressée au Gouvernement du Québec, donc orientée vers les citoyens du Québec, à savoir: «Je pense que les Québécois considèrent très important que la collectivité reçoive la plus large part possible du développement de ces richesses. Et que le gouvernement devienne partenaire comme investisseur, ça lui donne une participation directe dans les profits.»
Nous espérons que cette nouvelle sortie de Lucien Bouchard ne fait pas table rase du dossier de la loi des mines du Québec et de l'exploration ( qui n'est même pas l'étape de l'exploitation) des gaz de schiste enfermés dans le sous-sol des terres de la superbe et précieuse vallée du Saint-Laurent, formation géologique appelée "schale d'Utica". Le mot précieux concerne principalement la protection des eaux douces contenues dans cette vallée, richesse primordiale pour le Québec.
En tant que citoyen du Québec, j'ai le souvenir très vif de l'appétit vorace des compagnies minières qui depuis 2006, se sont accaparées les permis et les droits d'exploration sur tout ce qui pouvait contenir un peu, moyennement ou surtout beaucoup de gaz à exploiter sur le territoire du Québec, Île-d'Anticosti incluse.
Pour aller dans le sens des mots de Monsieur Bouchard qui considère que les Québécois doivent recevoir «la plus large part possible du développement de SES richesses», il faut revenir en arrière et tenir compte du faible prix d'acquisition des permis d'exploitation et des coûts réels dépensés par les compagnies pour établir la valeur des actions qui seraient acquises par le Gouvernement du Québec.
En résumé, les permis vendus à petit prix par le Gouvernement du Québec au nom des québécois aux compagnies minières exploratrices dans les gaz de schiste doivent lui revenir au même prix de vente original et dans une proportion de 51%
des actions de ces compagnies.
Comment fait-on pour éviter d'investir dans des canards boiteux et de payer pour une fausse plus-value découlant des travaux d'exploration depuis le début des travaux de ces compagnies en territoire du Québec? Certainement que des personnes compétentes en la matière doivent être mises à contribution. Leur travail d'évaluation de valeur d'entreprises doit se faire publiquement parce que des fonds publics seront requis.
Encore une fois, malgré les belles paroles de Lucien Bouchard, ses propos sont
entachés du compromis de l'avocat qui défend la cause de ses clients. Peut-on lui faire confiance pour défendre les intérêts du bien commun? Nul ne peut servir deux maîtres.
Ma réponse s'inspire des qualités de bénévolat, de professionnalisme et de générosité des dizaines d'associations de citoyens mobilisés contre les intrusions "gros sabots" partout où sont intervenues les compagnies minières dans la vallée du Saint-Laurent. Cette arrogance a été possible avec une connivence révoltante du gouvernement de Jean Charest.
Le président de l'APGQ se situe dans une position de conflit d'intérêts. Il est difficile pour les québécois honnêtes qui paient leurs impôts de le croire. S'il avait voulu prendre les intérêts du bien commun, il n'avait qu'à le faire bénévolement à titre d'ancien Premier ministre. Ses conseils auraient été plus crédibles en faveur du bien commun.
Le site internet de l'Association des citoyens de Verchères concernés par l'exploration des gaz des schiste sur leurs terrains est un excellent exemple du travail bénévole, généreux et professionnel de citoyens pour informer le public. Et la balance des avantages sur les inconvénients, surtout sous l'aspect de la protection de l'eau de surface et des nappes souterraines et de l'introduction de milliers de tonnes de produits chimiques laissent un honnête homme prudent dire non à ce genre d'exploration. Il existe une expression anglaise bien claire "No drill, no spill» Pas de forage, pas de déversement.
Les risques de pollution à court et à long terme sont disproportionnés en rapport avec les avantages éphémères du gaz de schiste.


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6 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    4 octobre 2011

    Monsieur Lachapelle,
    Plus haut, je dis que c'est avec "lucidité" que Bouchard a lynché monsieur Michaud pour des propos qu’il n’a jamais tenus. Permettez-moi ici d'ajouter que ce lucide auto-proclamé persiste encore aujourd'hui à ne pas reconnaître sa plus grave erreur de jugement, cette grossière bêtise, cette bavure qui le définit encore aujourd'hui au-delà même de toutes ses nouvelles entourloupettes pour tenter de nous tromper une fois de plus. En effet, je le répète, que de bassesses !

  • Archives de Vigile Répondre

    4 octobre 2011

    Voici un complément d'information tellement instructif dans le présent dossier des gaz de schiste au Québec que je vous le recommande.
    Il s'agit d'un article paru dans Le Devoir du 27 juin 2011 sous la plume du journaliste Marco Bélair-Cirino portant le titre très évocateur "Gaz de schiste - Vers une bulle spéculative". (réf.:www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/326313/gaz-de-schiste-vers-une-bulle-speculative)
    Lucien Bouchard se veut-il être un promoteur de cette bulle spéculative, complice même? Il ne serait pas le premier à traiter les québécois de valises. Henri-Paul Rousseau et les milliards investis dans les PCAA, les "papiers commerciaux adossés à des actifs" a réussi à neutraliser son imputabilité dans l'expression de la "tempête financière parfaite" avec la complicité d'un auditoire de gens d'affaires prêts à tout lui pardonner.
    Après coup, on peut dire que le Capitaine Rousseau n'était pas la bonne personne pour nous guider en cas de tempête. Lucien Bouchard est-il un 2e sauveur du Québec de la trempe de Henri-Paul Rousseau?

  • Archives de Vigile Répondre

    3 octobre 2011

    Monsieur Lachapelle,
    Je vous remercie pour cette importante mise en garde à propos des véritables intentions de celui qui, grâce ses précédentes entourloupettes, a réussi avec "lucidité" à lyncher monsieur Michaud pour des propos qu'il n'avait jamais tenu. Que de bassesse !
    Et aujourd'hui, après avoir sali l'Assemblée nationale et la fonction de Premier ministre d'une façon aussi basse que perfide, c'est la main sur le coeur que ce petit homme voudrait maintenant nous faire croire qu'il a en tête l'intérêt de ses concitoyens, et non celui de ses maîtres.
    Monsieur Lachapelle, avant tout, nous savons tous que la fourberie est ce qui caractérise vraiment ce malheureux. Hélas, je présume que sa sortie n'est qu'une autre tromperie afin que ses maîtres en arrivent finalement à l'exploitation de ces fameux gaz de schiste sans tenir compte de l'intérêt supérieur de la population. Bien sûr, Charest pourrait être son meilleur allié.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 octobre 2011

    Ça c’était hier
    Gaz de schiste : Charest intéressé par les propos de Lucien Bouchard
    http://www.radio-canada.ca/nouvelles/environnement/2011/10/02/001-charest-reaction-schiste-bouchard.shtml:
    Aujourd’hui
    Gaz de schiste: le gouvernement français abroge trois permis, dont celui de Total
    Le gou­ver­ne­ment a décidé lundi d’abroger les trois per­mis de recherche de gaz de schiste accor­dés à Total et à l’Américain Schuepbach dans le Sud de la France, une vic­toire pour les oppo­sants mobi­li­sés depuis des mois contre la tech­nique contes­tée de la frac­tu­ra­tion hydraulique.
    http://www.vousnousils.fr/2011/10/03/gaz-de-schiste-le-gouvernement-abroge-trois-permis-dont-celui-de-total-2-514149
    Ne cherchons pas à comprendre, John James Charest (c’est maintenant de cette façon qu’on ridiculise le premier Ministre du Québec sur les blogues) n’est est pas à une contradiction près avec ses ridicules attrapes politiques.
    Errant d’écueil en écueil, à peine délivrer d’un danger, il heurte contre un autre.
    Chateaubriand

  • Archives de Vigile Répondre

    3 octobre 2011

    Pas fou notre Lulu national. Il sait très bien que la formule Charest-Normandeau d'exploitation des gaz de schiste ne passera pas. Qui peut être d'accord avec les concessions à 10 cents l'hectare, les redevances ridicules, l'utilisation massive de la ressource eau sans compensation, les routes défoncées, les profits et les subventions aux schisteux, les petits emplois temporaires et la pollution aux Québécois? Alors, il propose une formule à la «norvégienne». Qui peut être en désaccord avec cette modèle qui a donné à la Norvège le plus haut niveau de vie au monde? Reste à voir jusqu'à quel point le Québec pourrait s'en rapprocher?

  • Archives de Vigile Répondre

    3 octobre 2011

    FRANCE | Gaz de schiste: Même la recherche va être interdite.
    http://lci.tf1.fr/science/environnement/gaz-de-schiste-meme-la-recherche-va-etre-interdite-6741561.html
    Voyons ce que M. Bouchard voudrait répondre à cela.