RADIO-CANADA/CBC

Nouvelles compressions de 45 M$

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L'extinction graduelle de Radio-Canada

Le malheur frappe encore CBC/Radio-Canada (RC). Le diffuseur public subira 45 millions de dollars de nouvelles compressions, selon les informations obtenues par Le Devoir.

Le p.-d.g. de la société fédérale bilingue, Hubert T. Lacroix, en fera l’annonce la semaine prochaine. Cette nouvelle ponction s’ajoute au prélèvement de 130 millions divulgué le 10 avril dernier par M. Lacroix. Il s’agira de la quatrième réduction budgétaire en cinq ans subie par CBC/RC.

Cette nouvelle fois, la compression sera répartie en trois parts distinctes, un tiers pour RC, un autre pour CBC et un dernier tiers pour l’entité administrative qui chapeaute les deux services. Les bureaux centraux de cette structure sont à Ottawa.

La compression d’avril, elle, a été surtout absorbée par les services français et anglais, à parité, même si les piètres performances de CBC plombent davantage les résultats de l’entreprise. C’est le cas notamment avec les revenus publicitaires.

La haute direction a refusé de confirmer les informations tout en ne les niant pas. « Le conseil d’administration de CBC/Radio-Canada s’est rencontré et les discussions se poursuivent,écrit au Devoir France Bélisle, directrice des communications et des relations publiques de CBC/RC. Comme M. Lacroix l’a dit devant le Cercle canadien à Montréal […] au début mai, le diffuseur public devra faire des choix judicieux. »

Interrogée avec insistance pour savoir si oui ou non M. Lacroix allait annoncer de nouvelles compressions de 45 millions la semaine prochaine, la porte-parole a laconiquement répondu : « Je n’ai pas d’autres commentaires. »

Emplois en péril

Mme Bélisle avait offert la même réponse lorsque Le Devoir avait appris à l’avance les compressions finalement imposées en avril. Le refus de fournir des explications rend difficile l’identification des causes du découvert supplémentaire. Une des hypothèses pointe vers le ratage de cibles fixées en matière de revenus, du côté publicitaire par exemple. On sait au moins que l’introduction de plages commerciales sur les chaînes musicales de CBC et de RC n’a à peu près rien rapporté.

Les effets prévisibles se feront sentir sur les emplois. Le couperet tombé en avril a entraîné la suppression de l’équivalent de 657 postes à temps plein.

En avril, le secteur français a annoncé la réduction radicale de son service des sports, tant en anglais qu’en français. Rien que de ce côté, la section sportive du centre de l’information est à compléter la disparition de 55 des quelque 75 postes existants.

Le diffuseur a aussi annoncé son intention de ne plus concurrencer le privé pour obtenir des droits de diffusion, comme ceux de la Coupe du monde ou des Olympiques.

Consultation en ligne

L’atmosphère est déjà profondément morose à l’intérieur de la tour radio-canadienne dans l’est de Montréal. Les émissions subissaient des contraintes de production inimaginables il y a encore peu de temps.

À RDI par exemple, l’émission quotidienne 24/60 n’a pu se déplacer à Lac-Mégantic pour y présenter une diffusion spéciale entourant la présentation d’un plan préliminaire d’aménagement de la ville, un an après la catastrophe pétroferroviaire. La production s’est contentée de recevoir une poignée de témoins en studio, à Montréal.

Après avoir annoncé les dernières compressions, Hubert T. Lacroix a lancé une campagne de consultation en ligne sur l’avenir du service public. Les Canadiens sont invités à répondre à un sondage pour définir les défauts actuels et les qualités souhaitées de leur diffuseur d’État. L’exercice a été décrié comme étant non seulement non scientifique, mais aussi orienté idéologiquement.


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