Assemblée nationale

Nouvelle motion pour une enquête, même réponse

Enquête sur la corruption municipale - Affaire Gilles Vaillancourt

Le Parti québécois a déposé mercredi, à l'Assemblée nationale, une motion exigeant le déclenchement d'une enquête publique sur l'industrie de la construction, l'octroi de contrats publics et le financement des partis politiques.


Le débat sur cette motion a pris fin sans qu'un vote ait lieu. Les députés devraient se prononcer jeudi matin à l'Assemblée nationale. Le gouvernement libéral de Jean Charest est opposé à l'idée d'une enquête publique, et sa position majoritaire fait en sorte qu'il y a peu de chance que cette motion soit adoptée.
Lors d'un point de presse, le ministre québécois de la Sécurité publique, Robert Dutil, a réitéré ce refus d'une commission d'enquête. Le gouvernement préfère s'en remettre au travail des policiers de l'escouade Marteau.
Que l'Assemblée nationale du Québec exige la tenue d'une enquête publique et indépendante sur l'ensemble de l'industrie de la construction, sur l'octroi de contrats publics, de permis ou de subventions ainsi que sur le financement des partis politiques.
— Texte de la motion déposée par le Parti québécois

La Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), qui s'était toujours opposée à une commission d'enquête, a finalement décidé d'en demander une mercredi.
Laval au coeur des débats
Les allégations de corruption qui pèsent sur le maire de Laval, Gilles Vaillancourt, ont de nouveau monopolisé les débats mercredi à l'Assemblée nationale.


À cinq reprises, l'opposition péquiste a demandé au gouvernement libéral de Jean Charest d'exiger que le maire Vaillancourt se retire temporairement de ses fonctions, le temps que la lumière soit faite sur ces allégations.
Le premier ministre Jean Charest n'a pas donné suite à cette demande, mais a affirmé croire les allégations du député libéral Vincent Auclair.
Le chef libéral s'est contenté d'affirmer que le maire de Laval aurait à réfléchir et éventuellement à prendre des décisions quant à son avenir.
Le ministère des Affaires municipales a par ailleurs dépêché des vérificateurs à l'hôtel de ville de Laval pour enquêter, entre autres, sur l'octroi des contrats de travaux publics.
Rappelons que lundi, l'ex-ministre péquiste de la Sécurité publique Serge Ménard a déclaré à l'antenne de Radio-Canada que le maire de Laval lui avait offert, en 1993, une enveloppe contenant 10 000 $.
Le maire Vaillancourt aurait aussi offert, en 2002, une enveloppe au député libéral de Vimont, Vincent Auclair. M. Auclair ne sait pas ce que l'enveloppe contenait.
MM. Ménard et Auclair affirment avoir tous deux refusé les enveloppes présentées par le maire de Laval qui nie catégoriquement avoir commis ces gestes. Il somme d'ailleurs les deux hommes de retirer leurs propos sous peine de poursuite.
Pas de mise en tutelle ni de commission d'enquête


Plus tard, l'opposition péquiste a demandé au gouvernement Charest de mettre la ville de Laval en tutelle, ce qu'a également refusé le gouvernement, expliquant que la mise en tutelle d'une ville est nécessaire lorsqu'elle éprouve de sérieux problèmes financiers, ce qui n'est pas le cas de Laval.
Le gouvernement libéral a également refusé, une fois de plus, de déclencher l'enquête publique que réclame l'opposition à grands cris depuis des semaines. Les libéraux ont répété qu'ils préféraient s'en remettre au travail des policiers pour traduire les coupables en justice plutôt que de déclencher une commission qui n'aboutira sur aucune accusation.
L'Assemblée nationale est un forum politique, pas un tribunal populaire. C'est pour ça que nous avons des lois.
— Jean Charest, premier ministre et chef du Parti libéral du Québec

Attaque en règle d'Amir Khadir contre Gilles Vaillancourt
De son côté, le député de Québec solidaire, Amir Khadir, a tenu des propos très durs à l'endroit du maire de Laval, qu'il a qualifié de « petit dictateur qui règne sur un potentat ».
« Je crois que le maire de Laval est un maire aux pratiques douteuses. Les allégations qui pèsent contre lui ne datent pas d'hier. Ça fait au moins 15 ans que des personnes mandatées par le gouvernement, des journalistes, d'anciens conseillers politiques et d'anciens ministres disent que dans le royaume de Laval, il y a quelque chose qui sent très mauvais » , a renchéri Amir Khadir.
N'ayant aucune intention de revenir sur ses propos, Amir Khadir a même invité le maire de Laval à le poursuivre s'il le désire. Le fait que le député de Mercier a prononcé ces mots dans la salle de presse plutôt qu'en Chambre le prive par ailleurs de l'immunité parlementaire.


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