Nouveau débat autour du crucifix au Salon bleu

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N'y touchez pas ! In hoc signo vinces





Après avoir adopté le projet de loi sur la neutralité religieuse, les élus de l’Assemblée nationale se questionnent maintenant sur le retrait du crucifix au Salon bleu.


Québec solidaire a présenté jeudi une motion proposant que «la question du déplacement du crucifix» soit débattue au Bureau de l’Assemblée nationale (BAN), sorte de conseil d’administration du parlement à Québec.


La proposition d’en débattre a reçu l’appui du PQ, de la CAQ, ainsi que des députés indépendants Claude Surprenant et Martine Ouellet. Le gouvernement libéral n’a pas indiqué sa position, mais la motion reviendra sur le plancher du Salon bleu mardi prochain.


Pour le porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, l’Assemblée nationale devrait être «exemplaire au niveau de la laïcité». «On a un devoir de cohérence», ajoute-t-il au sujet de l’adoption du projet de loi 62 mercredi, qui impose la neutralité religieuse dans les interactions avec l’État.


Débat à huis clos


Si la motion est adoptée, l’idée de retirer le crucifix sera débattue au BAN, où les trois partis officiellement représentés doivent prendre les décisions concernant la gestion de l’Assemblée nationale par consensus.


Québec solidaire, qui n’a pas suffisamment d’élus pour être un parti reconnu, pourra exceptionnellement participer aux discussions.


Toutefois, les délibérations du BAN ne sont pas publiques et la décision de retirer le crucifix pourrait être prise sans débat au Salon bleu.


Gabriel Nadeau-Dubois affirme qu’il aurait préféré un exercice transparent, mais sa proposition d’intégrer le retrait du crucifix dans le projet de loi 62 a été rejetée.


Vives discussions


D’ailleurs, les quatre partis sont loin d’un consensus. Québec solidaire est en faveur d’un «déplacement» du crucifix, qui serait exposé ailleurs pour son caractère patrimonial.


Le PQ, lui, se montre prudent. «On est en faveur de la discussion au BAN et, lors de la discussion, nous prônerons le retrait du crucifix», dit la porte-parole péquiste en matière de laïcité, Agnès Maltais. Elle précise qu’un gouvernement péquiste ne retirerait pas le crucifix sans consensus.


De son côté, la CAQ souhaite le maintien du crucifix pour des raisons patrimoniales, mais se dit ouverte à la discussion.


Pour sa part, le gouvernement libéral veut discuter de l’enjeu en caucus mardi prochain avant de prendre position.