"Nous ne pouvons plus blâmer Ottawa"

Les Cris saluent l'accord de 1,4 milliard avec le gouvernement fédéral

Entente entre Ottawa et les Cris


Fontaine, Hugo - "Nous ne pouvons plus blâmer les gouvernements. Nous devons assumer nos responsabilités et elles sont mises dans nos mains aujourd'hui." C'est par ces paroles que l'ancien grand chef Ted Moses a commenté la "nouvelle relation" entre le gouvernement fédéral et les Cris.
Le grand chef Matthew Mukash et le ministre fédéral Lawrence Cannon ont confirmé l'entente Canada-Cris, révélée dans La Presse d'hier, qui met fin à 30 ans de différends. Les Cris recevront 1,4 milliardde dollars et auront désormais plus de responsabilités dans la gestion de leurs communautés.
"C'est maintenant à la nation crie de s'assurer que ça fonctionne", a déclaré Ted Moses, qui avait signé la paix des Braves avec le gouvernement provincial en 2002.
"C'est un jour historique", a ajouté l'ancien grand chef. Ça se sentait en conférence de presse. En plus de MM. Mukash et Cannon, les négociateurs en chef Bill Namagoose et Raymond Chrétien, les chefs des neufs communautés cries de la Baie-James et des anciens grands chefs étaient présents.
Même si l'attente a été longue, les Cris étaient satisfaits de la stratégie privilégiée pour en arriver à une entente. "Vous n'avez pas à bloquer les routes ou les chemins de fer, a déclaré Ted Moses. Négocier, c'est être déterminé à rester à la table. C'est la seule façon de faire avec le gouvernement."
Depuis 1984
Les discussions duraient depuis 1984. Raymond Chrétien, ancien ambassadeur du Canada à Washington, était le septième négociateur nommé par Ottawa. Les Cris ont salué son attitude. Selon son homologue cri Bill Namagoose, M. Chrétien est arrivé à la table avec la volonté ferme de régler les problèmes.
M. Chrétien attribue la réussite des négociations au climat de confiance qui prévalait entre le gouvernement et les Cris. "Le processus a été un exemple de négociations avec les Autochtones", a-t-il ajouté.
Le chef de la communauté de Whapmagoostui, Losty Mamianskum, était heureux que l'entente soit enfin signée. "C'est quelque chose que l'on attendait depuis 30 ans", dit le chef. Sa communauté, la plus nordique des neuf, est la seule à ne pas être reliée aux autres par la route. Elle manque aussi d'habitations. Il espère que la nouvelle entente permettra de régler ces problèmes.
Valide pour 20 ans, l'entente doit être ratifiée par référendum par les Cris. Cela devrait être fait à l'automne.
Encadré(s) :
L'ENTENTE
L'entente conclue entre le Grand conseil des Cris et le gouvernement du Canada vise à assurer la mise en oeuvre de la convention de la Baie-James et du Nord québécois (CBJNQ), conclue en 1975, et à régler certaines revendications cries. Elle consiste en :
- une offre financière de 1,4 milliard de dollars du gouvernement;
- la prise en charge par les Cris de certaines responsabilités fédérales ayant trait à l'administration de la justice et au développement économique et social;
- l'abandon des litiges découlant de la CBJNQ;
- un mécanisme de résolution des conflits.
L'entente prévoit également une deuxième phase de négociations trilatérales (Cris, Ottawa et Québec) afin d'établir un nouveau régime de gouvernance pour les Cris. Cette étape comprendra la rédaction d'une Constitution et la formation d'un gouvernement cri.


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