Nous n'avons pas le choix de continuer à résister

notre situation géopolitique et notre isolement culturel sur le continent nord-américain compliquent drôlement les choses

Le vent tourne à l'indépendance - 2012


Bonjour monsieur Robitalle,
J'ai lu votre chronique de samedi dans Le Devoir sur notre statut de contrée périphérique. Plusieurs d'entre elles donnent matière à réflexion et renouvellent l'art de la chronique d'actualité parce qu'elles s'élèvent au-dessus du plancher des vaches et des commentaires de premier niveau pour atteindre une sphère plus éthérée qui permet une analyse plus fine.
Une première réaction a été de me dire: le Québec est loin d'être le seul affligé de ce statut de périphérique et n'est pas si mal partagé puisqu'on compte dans cette catégorie, entre autres, les pays scandinaves et la Finlande qui tirent très bien leur épingle du jeu.
Mais je comprends que notre situation géopolitique et notre isolement culturel sur le continent nord-américain compliquent drôlement les choses. De toutes façons, nous ne pouvons compter sur nos néolibéraux québécois qui, comme ceux du monde entier, sont soumis à la loi du plus fort. Les prédécesseurs de ces "lucides" ont d'ailleurs toujours joué le rôle d'éteignoirs ou ont carrément trahi les vrais intérêts québécois auprès des puissants de la finance et de leurs maîtres politiques d'Ottawa, en prétextant que c'était la seule façon réaliste d'agir. Real polititik oblige!
Comme la poignée de conquis de 1760, nous n'avons pas le choix de continuer à résister en ne comptant que sur nos propres moyens. Espérons toutefois que l'ère de la glaciation politico-économique connaîtra bientôt une accalmie, comme il y a une soixantaine d'années avec la Révolution tranquille. Pourquoi n'en profiterions-nous pas alors pour nous donner un pays? C'est la seule façon de s'en tirer à moyen terme. Sinon, je crains bien que notre condition périphérique se dégradera et atteindra vite le stade folklorique, celui d'une Louisiane nordique.
Paul Cliche,
Montréal, 13 février 2012

Featured f44d27f94ebbf12b28f86dfe57497a44

Paul Cliche76 articles

  • 60 116

Membre fondateur du Mouvement pour une démocratie nouvelle et auteur du livre Pour une réduction du déficit démocratique: le scrutin proportionnel ; membre de Québec Solidaire; membre d’ATTAC Québec; membre à vie de la Société Saint-Jean Baptiste de Montréal.





Laissez un commentaire



6 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    14 février 2012

    @ Luc Archambault
    Entièrement d'accord avec ton commentaire. Il faut s'enlever de la tête qu'il n'y a rien à faire contre les oligarques comme certains le pensent sur Vigile; c'est être négatif que de penser ainsi. Mon oncle Paul est sur le bord de nous rencontrer sur son chemin, je te l'assure. J'ai beaucoup de misère à m'entrer dans la tête qu'un empire comme celui-là puisse faire chanter tout un peuple et l'empêcher d'être indépendant et libre. Si c'était un anglophone, je comprendrais mieux mais de la part d'un francophone, c'est difficile à prendre, à accepter.
    André Gignac 14/2/12

  • Luc Archambault Répondre

    13 février 2012

    M. Didier ( pseudo ), commence par décourager les militantes. Cette entrée en matière lui permet de manière défaitiste de postuler que la fatalité ne peut en aucun cas permettre à ce peuple d'USER de ses PLEINS POUVOIRS DÉMOCRATIQUES. Tout reposerait selon lui sur de supposées jeunes générations inconséquentes et irresponsables, comme si elles étaient et devaient être les seules à décider. Ce n'est pas le cas.
    Sur cette base défaitiste, qui NIE la primauté EFFECTIVE de la SOUVERAINETÉ DÉMOCRATIQUE de ce peuple qui répudie l'État ILLÉGITIME canadianisateur actuel, il postule que ce peuple est IMPUISSANT et INCAPABLE, alors même que c'est la minorité activiste canadianisatrice qui est IMPUISSANTE. C'est ELLE qui est INCAPABLE d'obtenir le clair OUI de ce peuple. Pourquoi faudrait-il omettre de considérer ce fait ?
    Nous sommes le 99% en faveur d'une DÉMOCRATIE @ 100%
    Mêmes les pouvoirs économiques doivent en tenir compte. Que nous soyons à leurs yeux que des producteurs/consommateurs ne compte pas, parce que nous produisons et consommons la DÉMOCRATIE. Mieux, c'est LE PEUPLE en DÉMOCRATIE qui détient les PLEINS POUVOIRS capables d'INVALIDER sur SON territoire national TOUT État qui n'a pas obtenu le clair OUI de la démocratie québécoise.
    S'il y a une identité à « retrouver » c'est notre identité DÉMOCRATIQUE qui fait de la primauté de « notre statut citoyen » le MAÎTRE du JEU. Faire diversion sur un « revenu de citoyenneté universel » ne fait que LIMITER le pouvoir souverain du PEUPLE à une IMPUISSANTE gouvernance COLLABO de la dictature actuelle qui s'impose SANS avoir obtenu le clair OUI de ce peuple.
    La gauche collabo ne vaut pas mieux que la droite collabo, c'est toujours la DICTATURE.
    Seule l'UNION des forces DÉMOCRATIQUES de ce peuple qui transcende la gauche et la droite est en mesure de placer au sommet de l'État LE PEUPLE SOUVERAIN du Québec LUI-MÊME. Tout le reste n'est que diversion défaitiste débilitante et fataliste. On aura beau convoquer le très estimé Michel Chartrand, ça ne change rien.

  • Archives de Vigile Répondre

    13 février 2012

    Je t'aime gros Paul tu es une légende vivante autant de justesse que de justice, d'équité et de droiture ( aucun lien, ironiquement, avec la droite ) Merci pour tout ce que tu as fait, ce que tu fais et ce que tu feras ) Pierre Véronneau

  • Archives de Vigile Répondre

    13 février 2012

    À force d'être périphérique on finit par devenir une nouvelle centralité. Pensez à l'Australie. C'est ce que nous enseigne M. Sauvé.
    Bien sûr par voie de terre nous sommes enclavés. Mais nous pouvons aussi utiliser le bateau. Et là c'est ouvert. À l'est de l'Ontario au Canada la majorité de la population parle français. Dans l'Atlantique Nord la majorité des pays et de la population ne parle pas l'anglais mais l'espagnol, le portugais ou le français: des langues et des cultures latines dans lesquelles nous sommes très à l'aise. Il faudrait oublier l'anglais et s'ouvrir sur le monde, un monde auquel nous lie facilement l'avion et l'Internet.
    L'enfermement est dans notre tête.

  • Archives de Vigile Répondre

    13 février 2012

    Je suis heureux de vous lire monsieur Cliche. Sans vous, le parti Québec solidaire n'existerait peut-être pas et QS, pour l'instant, est une voix presqu'unique en politique québécoise en faveur de la justice socio-économique et en faveur d'un niveau de vie décent pour tous les Québécois sans exception.
    Mais là s'arrête mon enthousiasme, malheureusement. Ce que vous soulevez, et que monsieur Gilles Duceppe avait aussi soulevé, que le Québec pourrait devenir une Louisiane du nord est en train de se produire inexorablement.
    La jeune génération de Québécois de souche n'a pas une très grande hargne à défendre son héritage culturel et linguistique préférant, semble-t-il, ce qui est en langue anglaise et qui vient des États-Unis.
    Et les nombreux immigrants qui nous arrivent préfèrent souvent la langue anglaise.
    Ainsi, malheureusement, les pouvoirs économiques qui, reconnaissons-le, contrôlent les pouvoirs politiques, ne semblent pas avoir de problème avec une louisianisation du Québec; car pour eux, il ne semble pas y avoir d'identités culturelles ou ethniques; il n'y a que des producteurs-consommateurs.
    Et même que ceux de ces "producteurs-consommateurs" ne se rendant pas utiles au capital sont condamnés à une vie de misère à 574$ par mois à l'aide sociale.
    Il nous faut retrouver notre identité et notre statut citoyen. Cela pourrait se faire par ce que l'une de vos connaissances, le regretté syndicaliste Michel Chartrand, appelait un revenu de citoyenneté universel, revenu qui permettrait à tous sans exception l'accès à une vie décente et heureuse.

  • Luc Archambault Répondre

    13 février 2012


    Nous ne vivons pas en périphérie de l'EMPIRE anglo. Nous vivons au coeur de lui.
    Une simple observation d'une carte nous le démontre. Au NORD, les terres et les eaux territoriales du Canada ; à l'Ouest, l'Ouest du Canada ; à l'Est, l'Est du Canada ; et... ne l'oublions surtout pas, à l'Est, le Royaume-Uni ; au Sud, les États-Unis.
    Nous ne vivons pas comme les Baltes ou des ex-Allemand,es de l'Est en périphérie d'un Empire. NOUS VIVONS au COEUR de l'EMPIRE. Faire l'erreur de se croire en périphérie, nous fait faire une grave erreur d'appréciation des continuités géo-politiques qui sont les nôtres et une grave erreur d'appréciation du contexte géo-politique qui est le nôtre. Celle qui nous fait mépriser par exemple un peuple à tort supposé peureux, indifférent et confortable, aux prises avec une telle réalité, qui n'est pas celle des autres nations colonisées qui ont pu se libérer beaucoup plus aisément partout dans le monde, parce qu'elles vivaient à des milliers de kilomètres du coeur des Empires européens qui n'ont pu contrer l'effet géo-politique de cet éloignement de leurs colonies de leur coeur.
    Les problèmes à résoudre sont infiniment plus complexes quand on vit au coeur de l'empire, non pas à des milliers de kilomètres de lui ou en périphérie de lui.
    PIRE, personne ne viendra à notre secours, nous ne sommes pas non plus voisin d'un Empire concurrent de celui au coeur duquel nous vivons, comme l'étaient les pays baltes, ou la Finlande et la Norvège, qui ont l'avantage de vivre en périphérie de deux empires... Ces nations peuvent jouer l'un contre l'autre, au risque de perdre momentanément leur liberté aux mains de l'un ou de l'autre.
    Or, CE PEUPLE seul au monde, vivant au coeur du plus puissant empire de toute l'Histoire de l'Humanité est parvenu à survivre malgré toutes ces conditions contraires, contre la puissance du plus puissant empire que l'Humanité a pu produire, et qui s'est cassé les dents sur NOUS, le PEUPLE SOUVERAIN du Québec. Les canadianisateurs sont aux abois, ils sont INCAPABLES d'obtenir le clair OUI de ce peuple, qu'ils usent de la carotte commanditaire de la grand-messe de l'Amour infini, ou du bâton des menaces de représailles.
    Il ne faut plus songer maintenant qu'à la RÉSISTANCE
    Il faut prévoir USER des PLEINS POUVOIRS et DROITS DÉMOCRATIQUES qui sont ceux du PEUPLE SOUVERAIN du Québec sur SON sol et sous-sol national du Québec. L'arbre de la résistance a cru pendant 253 ans, il est mature, ne reste qu'à récolter ses fruits.
    JAMAIS les conditions n'ont été plus favorables en cette époque où le 99% proclame vouloir une DÉMOCRATIE @ 100%, pour confronter la dictature canadianisatrice à l'exigence radicalement DÉMOCRATIQUE qu'engage le respect de son principe premier, à savoir le respect de la primauté EFFECTIVE de la SOUVERAINETÉ DÉMOCRATIQUE du PEUPLE sur SON sol et sous-sol national.
    Il ne s'agit plus dès lors de choisir entre fédéralisme et souveraineté, mais bien entre FÉDÉRALISME DICTATORIAL ou SOUVERAINETÉ DÉMOCRATIQUE du PEUPLE.
    Pour cela il nous faut faire l'UNION des forces DÉMOCRATIQUES citoyennes et politiques de ce peuple sous VRAIE et MULTIPARTITE COALITION NATIONALE - Démocratie et Souveraineté du Québec
    NOUS AVONS le CHOIX
    Entre la GOUVERNANCE COLLABO d'une DICTATURE d'OCCUPATION et la PRIMAUTÉ DÉMOCRATIQUE de la SOUVERAINETÉ de ce peuple SOUVERAIN.