Redéfinir nos moyens d'action

Notre objectif c'est l'indépendance

Oubliez l'autonomie provinciale

Tribune libre

LA PATRIE AVANT LE PARTI (Bernard Landry)

Les québécois francophones ne sont qu'une goutte dans la grande mer anglophone de l'Amérique du nord. Ils ne sont qu'une minorité,une minorité qui va s'accentuant au Canada.

Depuis 1868, de Chauveau, en passant par Mercier, Duplessis, Lesage, Lévesque jusqu'à Parizeau, nous avons fait des gains appréciables d'affirmation. Surtout du début de la révolution tranquille jusqu'au référendum de 1995. Durant les vingt dernières années, nous avons perdu du terrain: la langue française est continuellement baffouée dans la grande région de Montréal;une partie importante de notre CDP a été dilapidée; le taux de décrochage scolaire est alarmant; l'information est concentrée dans les mains d'oligarques qui détournent le tout en désinformation.

Partant du principe, totalement faux, d'être un des deux peuples fondateurs, nous croyons, à tort, que le Canada voudra nous faire une place d'exception. Je mets quiconque au défi de trouver chez un seul historien anglophone cette notion de deux peuples fondateurs. Pour eux, nous ne sommes ques des conquis. Et, à terme, l'assimilation est la seule solution valable.

Alors, en pareil contexte, l'indépendance est le seul moyen d'assurer notre pérennité en tant que nation francophone en Amérique du nord, au Canada. Si c'est le seul véritable moyen qui soit à notre disposition, il faut qu'il devienne le but premier de notre action politique.

Je crois cette dernière défaite du PQ être une excellente occasion pour le PQ et pour tout le mouvement indépendantiste de se reformuler.
La majorité des membres du PQ et de ON est indépendantiste. Une portion importante de QS l’est aussi.

Pourquoi tous ces indépendantistes, pour au moins une année, ne se regrouperaient-ils pas au PQ qui pourrait alors se redéfinir et se reformuler. Le PQ pourrait remettre une carte de membre temporaire, sans frais, à tous les indépendantistes possédant une carte de membre d’un parti concurrent qui voudraient participer à ce renouveau.

Dans un premier temps, d’ici l’automne 2014, nous pourrions déterminer la véritable direction à donner au PQ. Une consultation populaire interne permettrait de décider de deux choses:

1- Voulons -nous l’indépendance ou plus d’autonomie

2- Voulons-nous y parvenir par une élection référendaire ou par une consultation populaire

Ensuite, prévoir et tenir un congrès national pour définir ce pays dont nous voulons: république, monarchie, dictature; identifier les principaux avantages de l’indépendance. Possiblement donner un nouveau nom à ce parti véritablement axé sur l’indépendance. Ce congrès pourrait avoir lieu à l’automne 2015.

Puis une course à la chefferie qui se terminerait au printemps 2016.
Et impliquer le plus grand nombre de personnes à toutes les étapes. Il faut nous donner une armée.
Avec les nouvelles règles de financement, le militantisme redeviendra extrêmement nécessaire. Un général sans soldat ne gagne pas tellement de batailles.
Et la meilleure façon de recruter des militants est de les impliquer dans toutes les phases du processus. Et les candidats au poste de chef pourraient s’impliquer dans le processus au complet ce qui leur permmettrait de se faire connaître aussi bien des membres que du grand public.

Pour certains, ce processus peut sembler long. Mais deux ans, c’est vite passé. Et il faudra travailler à plein pour respecter un échéancier aussi court. Toutefois, un pareil projet pourrait galvaniser non seulement les membres déçus du PQ mais nombre d’indépendantistes pour qui l’indépendance n’est pas seulement un moyen mais bien une fin en soi.


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7 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    22 avril 2014

    Voici un extrait de texte provenant de Vigile que j'ai fait parvenir au futur chef du parti Quebecois! Il faut simplement demander l'aide de l'ONU, tout comme l'a fait Israel...
    Sous l'Ancien régime, régenté par la Coutume de Pari (le droit coutumier anglais s'en est inspiré), la terre appartient à qui la laboure. Ce principe est entré en vigueur avec plein appui juridique après la peste bubonique qui priva des centaines de milliers de fermes et d'entreprises de leurs propriétaires, Pour relancer la vie économique, il fallait que le gouvernement reconnaisse la propriété en titre à ceux qui en prenaient possession de fait, en faisant acte de présence sur place et en mettant le territoire en valeur.
    Je ne pourrais vous donner en détails toute l'histoire de la progression de ce principe qui part du statut de possédant de facto vers celui de possédant de jure. Je peux cependant vous dire qu'il existe un précédent très moderne: celui d'Israël, reconnu comme État de jure et de facto le 16 mai 1948, après l'action systématique des zionistes, qui, sur l'initiative de Théodor Herl et Chaim Weinmann,  ont entrepris la colonisation du territoire à partir du dernier quart du 19e siècle.
    Cette colonisation se développa sous les volets suivants:
    1. Développement des terres incultes par des techniques apportées d'Europe, notamment de Hollande, Allemagne du Nord et Danemark.
    2. Achats systématiques des terres appartenant aux Arabes, notamment aux Palestiniens, qui, musulmans, ne semblaient pas cultiver le sol pour vivre. La foi musulmane oblige presque à vivre en ville pour faire les cinq prières quotidiennes.
    3. Développement systématique des infrastructures et des organes de l'État.
    Voila ce qu'il a été convenu d'appeler conquête territoriale de facto, en créant le fait accompli. Une telle conquête a été reconnue comme légitime et finalement légalisée par la reconnaissance de l'ONU. Personne, ou presque, n'y a objecté, sauf les Arabes bien entendu, et encore, pas tous.
    Or, au Québec, nous avons fait la même chose, non pas les Français mais nous, Québécois, le peuple resté seul sur place.
    1. Nous avons défriché, dépierré, draîné, irrigué, bonifié, labouré, hersé, semé et mis en production et en valeur une des terres les plus ingrates du monde. Nous avons construit des routes, des chemins et des ponts. Nous avons  organisé la production de biens et de services pour assurer la survie de tout notre peuple. Nous avons construit des institutions d'enseignement, des hôpitaux et des orphelinats ainsi que beaucoup d'autres pour le bien général de notre population. Nous avons aussi construit des églises.
    2. Nous avons travaillé pour les Anglais et les Loyalistes à la construction des canaux, des chemins de fer et de leurs entreprises. Avec l'argent gagné, nous les avons achetés une par une, presqu'imperceptiblement, pendant une période qu'on peut situer de 1860 à 1960, date qui marque la fin de la première époque des chemins de fer, l'ouverture de la Voie maritime, les débuts des constructions des autoroutes, le développement des nouvelles communications, notamment l'introduction des ordinateurs, l'aggiornamento dans l'Église catholique, la réforme de l'éducation.
    Nous avons conquis toute l'Estrie, par achats comptant des terres des Loyalistes, de même qu'une foule d'entreprises appartenant à des Anglais ou des Loyalistes dans tout le Québec.
    L'arme de conquête a été la Caisse populaire, fondée précisément pour acheter des propriétés et des domaines. Comme les zionistes en Palestine à la même époque.
    3. Nous avons constitué les infrastructures et organes d'un État, tout en contribuant à la construction de l'État central, centraliste et unitaire d'Ottawa.
    En 1960, année charnière, Jean Lesage pouvait parler de l'État du Québec. Qui l'a fait taire? Ames & Co sans doute.
    Il est évident maintenant que parmi les autres provinces, le sentiment de possession territoriale de facto commence à se faire sentir. Il ne s'agit plus du Canada mais de la province en face d'Ottawa.
    Si personne n'a parlé de possession territoriale de facto et de jure, alors qu'au Canada anglais, beaucoup de gens instruits savent  que Québécois et Canadians ne sont que des squatters, c'est parce que personne ne veut ouvrir une boîte de Pandore.
    Saint Laurent a toujours évité cette question et Trudeau a soigneusement évité de le mentionner lors de la passation du Canada Act du 17 avril 1982.
    L'oligarchie, c'est d'abord le Family compact qui a provoqué la rébellion de 1837-38 dans le Bas et le Haut Canada.
    La bourgeoisie en pantoufle du Québec, présente en 1837-38, traîtresse, fait aussi partie de l'oligarchie. C'est cette bourgeoisie qui contrôle le parti libéral fédéral et celui du Québec.
    L'oligarchie, c'est maintenant ce qu'il est convenu d'appeler le Canadian Establishment, formée des descendants du Family compact et constituant une dynastie ni plus ni moins.  Plusieurs auteurs les ont décrits en détails et vous le trouverez sur l'Internet sous le titre simple de Canadian Establishment.
    Cette oligarchie détient deux pouvoirs: le pouvoir économique par l'entremise de la Toronto Stock Exchange et le pouvoir politique par le gouvernement d'Ottawa, les deux se tenant comme les doigts de la main.
    Elle détenait aussi des grands pouvoirs sur les provinces, notamment l'Ontario mais le développement économique et politique des provinces vient a créé de nouvelles classes et de nouveaux pouvoirs, qui remettent peu à peu l'oligarchie en question.
    Rien de spécial ne s'est produit entre ces Establishments jusqu'à maintenant mais vous n'êtes pas sans connaître cette définition de Mao Tse Toung à l'effet qu'une révolution est le renversement d'une classe par une autre.
    Il est évident que le silence le plus total est maintenu au sujet du problème de la possession de fait des espaces continentaux canadiens.
    Le gouvernement fédéral prétend prendre l'initiative lorsqu'il s'imnisce dans les affaires autochtones, non pour reconnaître les Autochtones comme possédants de plein titre de leurs terres ancestrales ou actuelles mais pour créer les précédents qui vont renforcir le pouvoir central unitaire d'Ottawa.
      Au gouvernement fédéral, on doit certainement sentir que le problème de la possession territoriale de fait et de droit peut surgir à tout moment maintenant et provoquer des désordres importants, sinon pire.

  • François Ricard Répondre

    22 avril 2014

    M. Cormier,
    « Possiblement donner un nouveau nom à ce parti véritablement axé sur l’indépendance. » Vous parlez d’ON et de son 1% du vote ? Je ne vous suis pas sur ce point. Le Parti ; on l’a, les militants aussi... il ne manque plus qu’une direction claire pour affronter la tempête à venir.
    Je ne fais aucune référence à ON ou quelqu'autre formation que ce soit.
    "Le parti, on l'a." Sommes-nous plus prêts de l'indépendance qu'il y a vingt, trente ans parce que nous l'avons?
    Les militants, nous en avons de moins en moins. J'étais du PQ dès le début. Je sais ce dont je parle. Je l'ai vu durant cette dernière campagne. Il faut refaire la base.

  • François Ricard Répondre

    22 avril 2014

    M. Cormier,
    Le PQ a déjà compté plus de 300 000 membres. Il en a moins de 90 000.
    Durant la dernière campagne, il était difficile d'avoir des militants actifs. Dans mon comté, nous sommes conscients que plusieurs de nos sympathisants ne se sont même pas présentés aux isoloirs. Il faut récupérer ces gens. Une façon: une consultation interne ou référendum pour les impliquer dans le choix de direction du parti. Je persiste à dire qu'un général sans soldat ne gagne pas beaucoup de batailles. Et puis, à la longue, il s'use et il faut le remplacer.
    Il y a deux façons d'aborder le processus d'indépendance: soit par une consultation populaire ou référendum ou par une élection référendaire.
    Dans le parlementarisme à la britannique, le parti ayant récolté le plus sièges forme le gouvernement et peut procéder à toutes les lois et édits qu'il veut bien. Il est roi et maître. En 1980, Trudeau a recueilli 42% des voix et 147 sièges. Il était majoritaire. Il a alors rapatrié la constitution, élaboré une charte canadienne des valeurs et a changé la formule d'amendement de la constitution. Dans les faits, il nous a imposé une nouvelle constitution.
    De même, un gouvernement indépendantiste qui obtient la majorité des sièges peut enclencher dès lors le processus d'indépendance. C'est ce qui était proposé par J-M Aussant.
    Il y a chez QS des membres pour qui l'indépendance est plus importante que le socialisme intégral. Pourquoi ne pas leur permettre de venir au PQ pour l'aider à se reformuler?
    Et pour attirer les gens, il faut leur donner un aperçu de ce futur pays. Sera-ce une république? Une monarchie? qui sera le roi? ou la reine? Quand on travaille sur le terrain, c'est une question qui revient constamment: il va avoir l'air de quoi votre pays?

  • Archives de Vigile Répondre

    22 avril 2014

    J'observe les critiques d'une bonne partie des indépendantistes, autant péquistes que d'autres qui ont boycotté le PQ, et mon triste constat est qu'ils ne sont toujours pas capables de sortir de la dynamique des partis : on essaie encore de passer ça sous l'excuse de la division ou celle de l'ignorance des Québécois. Si vous, vous n'êtes pas ignorants, alors prenez acte de ce qui vient de se passer et travaillez pour l'indépendance, pas pour un parti calvaire, POUR L'INDÉPENDANCE!!! C'est hors de la partisanerie que vous vivrez l'union, la vraie!

  • Archives de Vigile Répondre

    20 avril 2014

    Vous avez la capacité de nous conduire à une saine réflexion On sent que vous observez ce qui se passe au Québec depuis longtemps sur le plan politique et que vos suggestions conduisent à une résolution de problème tout à fait logique. Merci de nous aider à y voir plus clair. Prendre le temps avant de poser des gestes qui pourraient conduire à l'extinction du combat pour l'indépendance. J'apprécie toujours lire vos textes; ne nous en privez pas!

  • François Ricard Répondre

    20 avril 2014

    Correction:
    Francois Ricard et non François Ricarde