Politique américaine

Le prétexte

Dix conseils pour négocier efficacement avec Donald Trump

Tribune libre

Le rideau est maintenant tombé sur le premier épisode ayant trait à l’imposition de 25 % de tarifs douaniers sur tous les produits canadiens et mexicains exportés vers les États-Unis à l’exception du pétrole canadien qui est imposé à 10%. Le motif invoqué par le président Trump pour justifier ces tarifs vise à rétablir la sécurité frontalière entre les États-unis et le Canada et le Mexique à l’égard de l’entrée du fentanyl aux frontières nord et sud des USA.

Or l’entrée illégale du fentanyl aux USA provenant du Canada, en 2024, représente 0,2% de la quantité totale entrée à la frontière américaine, soit 19 kg, alors que 9592 kg, soit 97%, provenaient du Mexique. Inutile d’être un génie en mathématiques pour constater toute l’étendue de l’écart entre le Canada et le Mexique qui, curieusement, écopent tous les deux des mêmes sanctions.

Par ailleurs, là où le bât blesse Donald Trump avec avec le plus d’acrimonie réside dans le déficit commercial des USA envers le Canada estimé par l’administration Trump à 200 milliards de dollars annuellement. Donald Trump a en horreur la dépendance envers quelque pays que ce soit, et, de facto, il est prêt à tout pour se présenter comme le numéro un mondial en politique internationale...même à utiliser tous les prétextes inimaginables pour combler ses pulsions inassouvies.

C’est le premier ministre Pierre Elliot Trudeau qui mentionnait un jour que vivre aux côtés des États-Unis, c’était un peu comme dormir avec un éléphant : «Nous ressentons chacun de ses soubresauts et de ses grognements». Une réflexion qui, encore aujourd’hui, est, on ne peut plus, toujours d’actualité.

Dix conseils pour négocier efficacement avec Donald Trump

Le Devoir, 31 janvier 2025

Conseil nᵒ 1: s’attendre à se faire intimider

Conseil nᵒ 2: s’aligner sur son narcissisme

Conseil nᵒ 3: toujours commencer par le flatter

Conseil nᵒ 4: s’asseoir à ses côtés

Conseil nᵒ 5: savoir se montrer ferme

Conseil nᵒ 6: l’affronter à petite dose

Conseil nᵒ 7: s’inspirer d’Emmanuel Macron

Conseil nᵒ 8: prévoir ses changements d’humeur

Conseil nᵒ 9: ne pas hésiter à faire une « pause »

Conseil nᵒ 10: garder en tête qu’il est impossible de conclure un accord avec Trump

Bonus: ne pas hésiter à en rire

https://www.ledevoir.com/monde/etats-unis/837739/dix-conseils-negocier-efficacement-donald-trump


Henri Marineau. Québec



 




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1 commentaire

  • François Champoux Répondre

    4 février 2025

    4 février 2025


    Là, M. Marineau, je ne peux vous accorder mon accord: et voici pourquoi.


    Ne vous est-il jamais venu à l’esprit de baisser votre niveau de vie?


    Je ne parle pas ici de vous rendre indigent ou itinérant; je parle de diminuer votre train de vie.


    Pensons à la toilette silencieuse de Pauline Marois; celles et ceux qui ont cet accessoire dans leur logement, pourraient-ils penser qu’ils n’en ont pas vraiment besoin pour être heureux comme disait Pierre-Yves McSween ou Épicure?


    Pourquoi faudrait-il toujours augmenter notre confort jusqu’à plus que nécessaire?


    Là, on nous prépare à passer Énergie-Est au-dessus de nos rivières et sources d’eau potable au nom d’une indépendance vis-à-vis des États-Unis; je veux bien notre indépendance vis-à-vis de ce dictateur particulièrement dérangé, mais si la solution à notre indépendance était de dire : «nous aussi, on n’a pas besoin de vos babioles américaines pour être heureux!»


    Ça ne me fait absolument rien de dire que ce serait grâce à un fou que je suis devenu fin ou plus sage; n’est-ce pas là la plus élémentaire raison? Être plus fin qu’un fou! Si un fou se jette en bas d'un pont, dois-je en faire autant? Si un fou pense pouvoir voler de sa propre puissance, suis-je obligé de me lancer dans le vide à sa suite?


    Les puissants de ce monde ont des lubies qui les rendent ridicules; suis-je obligé d’en avoir des pires pour me donner l’illusion que je suis puissant ou fin? À quoi sert d’être puissant si c’est pour me rendre ridicule ou même plus fou qu’un fou? Qui est le plus fou entre les fous qui se croient les plus fins en faisant des folies et des stupidités. 


    Souvenons-nous du but de la vie ou du sens que nous devons y donner, ou celui que nous cherchons à lui donner; non, je ne vous le dis pas, car il est personnel à chacun. Mais le trouver (ce sens) est vraiment essentiel si l’on veut l’obtenir, ou l’atteindre. Mais de grâce, ne cherchez pas à épater la galerie par des folies qui vous rendent fou, ridicule.


    C’est là ce que nous enseigna le philosophe américain Henry-David Thoreau :

    Thoreau veut vivre simplement et seul dans les bois, y mener «une vie de simplicité, d’indépendance, de magnanimité, et de confiance».


    Thoreau est le philosophe de la «Simplicité volontaire» promu ici au Québec par le Dr Serge Mongeau; les problèmes de surconsommation qui rendent de plus en plus la planète incapable de suffire à une humanité ogre et insatiable, nous place en face d’un miroir qui nous interroge : pouvons-nous diminuer notre consommation sans devenir des Diogène qui vivraient dans des tonneaux? 


    Cette interrogation appartient à chacune et à chacun, mais reconnaissons qu’un fou américain nous demande d’être plus fin que lui! Le pouvons-nous? Même nos dirigeants élus hésitent à nous rendre plus fins que ce fou; ils cherchent la réélection, évidemment, avant la sagesse d'une vie noble, sobre et sensée.


    Nous commettons tous des erreurs; ne pas le reconnaître est notre plus élémentaire erreur; celle-là nous mène irrémédiablement à creuser notre irrationalité et absurdité. Il faut s'éloigner des gens qui ne savent pas aimer si l'on ne peut leur enseigner les bases de cette vertu humaine la plus importante de toutes, car elle les contient toutes nous dit André Comte-Sponville.


    François Champoux, Trois-Rivières