Non, ce n'est pas la mort du mouvement souverainiste

Tribune libre

Il est fascinant de voir qu'à chaque «défaite» du mouvement souverainiste, des fédéralistes annoncent que ce mouvement est désormais mort et enterré (on appelle ça du «wishfull thinking»). D'autres préviennent qu'il n'en est rien.

À la naissance du PQ, nous étions jeunes et ce sont les «vieux» qui avaient peur de la souveraineté. Aujourd'hui, nous sommes rendus «vieux» et ce sont les jeunes qui en ont peur. Ironique, n'est-ce pas? La recette des fédéralistes pour vaincre le mouvement souverainiste est la peur (comme la religion de notre passé) et le vol (comme au référendum de 1995 qui aurait été, sinon, gagné par le Oui). L'autre élément nuisible est l'ignorance, par les jeunes, de notre Histoire. On peut ajouter aussi une certaine valorisation de l'individualisme.

Certains disent que les jeunes aujourd'hui sont davantage préoccupés par les problèmes planétaires et écologiques, excluant par le fait même une préoccupation avec la souveraineté. Foutaises. Je vous ferais remarquer que lorsque nous étions jeunes, nous étions à la fois souverainistes et préoccupés par les problèmes planétaires et écologiques (je regrette, mais les jeunes d'aujourd'hui n'ont pas inventé la conscience sociale, planétaire et écologique); nous l'étions en fait beaucoup plus que les fédéralistes, qui étaient eux beaucoup plus individualistes. Nous étions soucieux aussi de justice sociale et d’égalité hommes-femmes.

Présentement, notre société semble valoriser davantage l'individualisme et la fausse ouverture à l'autre. Les valeurs (que certains considèrent archaïques) de notre mouvement de jeunesse, en route vers la Souveraineté, étaient basées sur la libération et l'émancipation des contraintes de la religion et du Canada Anglo-Saxon. Les valeurs supposément modernes de la jeunesse d'aujourd'hui sont basées sur la réouverture aux religions et à la ré-assimilation au Canada Anglo-Saxon. Et on appelle ça être progressiste (n'est-pas plutôt cela qui est archaïque?). Dans quelques générations peut-être (avant si possible), après avoir vécu cette réalité et avoir mieux appris (espérons-le) notre Histoire, les nouveaux jeunes feront le même constat que nous avions fait dans les années '60. Que de temps perdu.

Entretemps, il faut prendre tous les moyens possibles pour que les gens soient mieux informés de nos réalités socio-politiques et historiques. Et parler constamment de Souveraineté et de Référendum en expliquant bien ce que signifient ces termes afin de les démystifier et qu'on ne puisse plus s'en servir pour faire peur au monde. Il est frappant de voir comment les fédéralistes utilisent les mêmes armes que la religion (la peur et le maintien dans l’ignorance) pour assurer la soumission du peuple. Quand nous avons compris qu’il n’y avait aucun danger à ne pas se soumettre aux dogmes de la religion catholique, qu’il pouvait être bénéfique d’être mieux informés, nous avons entrepris notre démarche d’émancipation. C’est la grâce que je souhaite aux jeunes d’aujourd’hui et de demain, même si plusieurs me trouveront prêchi-prêcha. M’en fous!


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6 commentaires

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    11 avril 2014

    Et ce rapt s'est fait aux vues et aux sus d'une population libre de voter!
    Le lendemain même de l'élection, la juge nommée par Charest étalait au grand jour des perquisitions chez ces voleurs de grands chemins qui riaient de nous, mais qui, désormais, rient du rire mutilé du Joker hideux.
    C'est vrai que ce Parti Québécois s'est déshonoré par débilité de stratégie. En osant croire que ce n'était pas fourberie et malveillance (déclencher l'élection au mauvais moment et laisser l'ennemi le détruire).
    S'il reste d'honnêtes gens dans ce parti, qui veulent vraiment se dresser devant le grizzly qui n'a qu'à grogner pour qu'on s'écrase,
    il leur faut refaire la crédibilité du mouvement libérateur. Changer de nom et de logo. Et il est dans l'air que c'est le moment d'endosser l'armure du républicanisme. En commençant par réhabiliter le terme même par une réelle stratégie pédagogique autant chez les médias que chez les jeunes...
    Au fait, n'avons-nous pas une recrue capable de contrebalancer la propagande médiatique canadian?

  • Archives de Vigile Répondre

    10 avril 2014

    @ M. La Boissonnière

    Un parti comme le PQ qui a fait entrer au Québec 50 000 nouveaux immigrants par année, durant le temps passé au pouvoir, n'est pas un parti pour la libération du Québec mais un parti de traîtres, de vendus. Tant qu'à Jean-François Lisée comme le disait si bien M. Garon, c'est un égo boursoufflé à l'hélium. Ne pas oublier qu'il a remporté le prix Citron d'Impératif Français pour avoir contribué à renforcir la langue anglaise au Québec avec certaines mesures. Pauvre West Island, il en arrache tellement! Plus colonisé que le Québec, tu en meurs!
    André Gignac 10/4/14

  • Archives de Vigile Répondre

    10 avril 2014

    Que le PQ ne soit pas porté au Pouvoir à cause de la peur qu'ont plusieurs citoyens devant la responsabilité de se gouverner de façon autonome est aberrant mais, d'avoir porté au Pouvoir le PLQ, un parti corrompu qui a dégradé pendant plus de 9 ans l'esprit du peuple québécois, est totalement renversant et incompréhensible. Notre société est vraiment malade. Comment a-t-on pu faire une chose pareille?

  • Pierre Cloutier Répondre

    10 avril 2014

    Moi, ce que je ferais en premier ce serait d'envoyer à la retraite les mots "souveraineté" et "référendum" pour les remplacer par les mots "indépendance" et "consultation populaire".
    Qu'est-ce que nous voulons? Nous voulons l'indépendance. Nous voulons l'indépendance de la patrie.
    Comment allons-nous y arriver? En présentant, à chaque élection, un projet de pays concret et emballant aux québécois et en leur faisant la promesse solennelle que l'accession à l'indépendance se fera de manière démocratique et pacifique. Point final.
    Un projet de pays, c'est une constitution. C'est cela une plate-forme électorale indépendantiste.
    Pierre Cloutier

  • André La Boissonnière Répondre

    10 avril 2014

    Monsieur Gagnon,
    Voici justement ce que je disais en réponse à Jean-François Lisée ce matin même sur son blogue... où il prétend faussement que les femmes ont voté pour Pauline Marois alors que dans les faits elles voté contre majoritairement à 66%! Le PQ et son déni est dans la continuité vite le ménage s'impose.
    http://jflisee.org/pauline-au-moins-les-femmes-etaient-avec-toi/#comment-27680
    Monsieur Jean-François Lisée,
    À votre place je me serais gardé une petite gêne non?
    Faire de cette dernière élection nationale un avantage sexiste au bénéfice de Pauline Marois vous y allez comme trop souvent un peu trop fort, non?
    Dans les faits au contraire de votre assertion de ce matin c’est davantage un vote nettement et majoritaire(ment) contre Pauline Marois dont les gens quand vous les écoutez ce que vous ne faites plus depuis trop longtemps au PQ ont une aversion envers Madame Marois toute la question est là d’où le problème qui a conduit un homme grandement intelligent mais filou Philippe Couillard à prendre le pouvoir (minoritaire). Pire Madame Marois a mangé une deuxième dégelée ce lundi 7 avril 2014 parce que même avec John James Charest elle n’avait pu obtenir un mandat clair malgré tous les désordres causés par ce type canadian!
    Bref, le PQ a nettement perdu le sens de sa mission depuis 1995 d’où le terrible dilemme actuel dont il faut à nouveau corriger au plus sacrant sinon de disparaître. En somme, je reviens à cette idée saugrenue que vous avez osée ici soulevée mais d’allure sophiste parce que même les femmes très majoritairement ont voté contre Pauline Marois.
    À quand le jour où le PQ et tous ses sbires auront l’audace de parler clairement en évitant le déni dont Pauline Marois était passée maître en la matière depuis des décennies? Les Québécois n’ont absolument pas rejeté l’idée de son indépendance au contraire le niveau d’adhésion ne fait qu’augmenter malgré que le PQ fait tout en son possible pour « tuer » cette destinée ou tue le sujet même alors que tous les jeunes n’en connaissent absolument rien de ce fond historique. Imaginez un seul instant que hier, aujourd’hui et demain que le seul propos de l’indépendance du Québec soit sur toutes les lèvres des partisans et militants péquistes ce n’est pas seulement 50% des gens qui voudraient ce pays mais 70%!
    Dans les faits la dernière élection a permis un gain de près de 10% sur le dernier référendum alors que les libéraux n’ont fait que 41,5% de tout le vote alors qu’ils se sont fendus la gueule sans arrêt durant toute cette campagne que si le PQ était élu ce serait la séparation du Canada et la perte de son beau passeport.
    ECCE HOMO !

  • Marcel Bernier Répondre

    10 avril 2014

    J'aime beaucoup votre réflexion!
    On va montrer à notre nouveau premier ministre, pendant toute la durée de son mandat, comment des Québécoises et des Québécois savent, eux aussi, parler avec leurs tripes.