Naïfs et complices

Comme toujours, l'immense majorité des manifestants, ici comme ailleurs, sont des naïfs, sensibles et bien intentionnés.

"Les méchants tuent, alors, les sionistes peuvent bien le faire" (assiéger, affamer et tuer). De toute façon c'est la faute des autres, ces sous-hommes... Oui! Naïfs et complices et cons!

Dès le début de l'opération militaire à Gaza, Laila Shahid, représentante de l'Autorité palestinienne en Europe, a menacé la France et l'Europe de violences si l'attitude, selon elle, trop pro-israélienne des États européens ne changeait pas rapidement.
L'association islamique en France prend le relais et invite les imams à prêcher dans leurs mosquées dans le même sens.
Conséquence: ce même vendredi, après les prêches, 500 casseurs descendent dans les rues de Paris, brûlent et saccagent tout sur leur passage.
Les naïfs
Comme toujours, l'immense majorité des manifestants, ici comme ailleurs, sont des naïfs, sensibles et bien intentionnés. Pour susciter des émotions viscérales, c'est bien naturel, il suffit de comparer les odieuses images d'enfants blessés à la normalité de la vie quotidienne d'un pays en paix. Cependant, comme le faisait remarquer l'éditorial de La Presse du 5 janvier, «au sein de l'"opinion éclairée" occidentale, en effet, ce conflit est le seul qui existe -- alors qu'on meurt ailleurs, dans un silence assourdissant, par dizaines de milliers».
En effet, le centre de gravité du cimetière musulman n'est pas dans les territoires de l'Autorité palestinienne, tant s'en faut! Deux cent mille Algériens, à la fois musulmans et arabes, ont été assassinés par l'infâme Front islamique du salut. Trois cent mille Soudanais noirs du Darfour ont été tués par les milices arabes du Nord. Deux cent mille chiites irakiens et des milliers de musulmans kurdes ont été annihilés par Saddam Hussein. Des musulmans chiites pakistanais sont aussi régulièrement assassinés par leurs compatriotes sunnites. Et bien sûr il y a la tragédie irakienne quotidienne, dans laquelle chiites et sunnites s'entre-tuent avec ardeur.
Trois choses étranges dans le comportement des manifestants de la «rue arabe» sont à souligner: d'abord, les meurtres de musulmans par leurs «frères» ne sont jamais l'objet de protestations, bien qu'ils soient beaucoup plus nombreux et qu'ils impliquent des gens habitant à proximité les uns des autres. Ensuite, ceux-là mêmes qui dirigent ces massacres inter-arabes ou inter-musulmans sont aussi ceux que les «naïfs» admirent le plus: Arafat, Saddam ou Ben Laden!
Enfin, la guerre contre les terroristes ne rencontre de désapprobation de la rue que s'il s'agit d'Israël. Les Turcs (musulmans) bombardent régulièrement les Kurdes (musulmans aussi) pour éliminer les terroristes. Poutine est allé chercher («jusque dans les chiottes, s'il le faut», selon ses termes) les terroristes tchétchènes, musulmans aussi, avec ses chars. Résultat: 200 000 Tchétchènes sont morts et leur capitale, détruite. Réaction: aucune.
Les complices
Il y a aussi les complices, ceux qui mentent délibérément. Ils ne sont pas nécessairement parmi les manifestants, mais n'en sont pas bien loin: ils font la nouvelle. Comme ceux qui ont filmé la prétendue affaire Al-Dura. Souvenez-vous de ce petit Palestinien présenté par la télévision de France 2 et son journaliste Enderlin (absent lors des événements!) comme délibérément assassiné en septembre 2000 par des soldats israéliens. Cette scène a fait le tour des télévisions de la planète, symbolisant la cruauté gratuite. Eh bien, la vérité a éclaté en cour à Paris... huit ans plus tard. La Cour d'appel de Paris, le 21 mai 2008, a déclaré que «France 2 a diffusé le 30 septembre 2000 un faux reportage [...], une mise en scène [...], une pure fiction [...], une imposture médiatique [...], une mascarade qui déshonore la France et sa télévision publique». Or, hier encore, France 2 mentait (mais l'a reconnu cette fois) en diffusant des images datant de 2005, celles d'un camion de munitions du Hamas qui explose dans le camp de Jabalya. Qu'importe que France 2 ait menti et que ce soit reconnu: le mal est fait. La perception l'emporte sur la réalité. Aujourd'hui, la même mascarade médiatique recommence.
Encore une fois, les complices mentent. Selon ces complices, le Hamas est la victime. Mais plusieurs Arabes et Palestiniens ne partagent pas cette opinion, et pas des moindres. Mahmoud Abbas, le président palestinien, tout comme bon nombre d'officiels du Fatah et de l'OLP (1), considèrent le Hamas responsable du déclenchement de l'opération israélienne. Un proche conseiller de Mahmoud Abbas, Nimr Hammad, a expliqué au début de l'opération que «celui qui est responsable des massacres, c'est le Hamas, et non l'entité sioniste qui réagit aux lancements de missiles palestiniens. Le Hamas doit cesser de considérer avec légèreté le sang des Palestiniens. Il ne devrait pas donner un prétexte aux Israéliens» (2). Le ministre des Affaires étrangères égyptien, Ahmed Aboul Gheit, a clairement (et sèchement) imputé la responsabilité de ce conflit au Hamas (3).
Le Hamas utilise systématiquement sa population civile comme bouclier et mène à la mort nombre de femmes et d'enfants afin d'exploiter sans vergogne les images des victimes. Il s'agit d'un crime contre l'humanité qui justifie que les dirigeants du Hamas soient traduits devant la Cour pénale internationale.
(1) Organisation de libération de la Palestine
(2) Al-Ahhbar, le 28 décembre 2008
(3) http://www.youtube.com/watch?v=5roptSbO3GQ
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Steve Ambler (UQAM), Richard Bastien (économiste), Germain Belzile (HEC),
Claude Dubois (gestionnaire), Marc Bourget (écrivain et musicien),
Jean-Charles Chebat (HEC),Maurice Dantec (écrivain), Antoine Djenandji (gestionnaire),Claude Dubois (gestionnaire), Patrick Imbert (Université d'Ottawa), Michael Laughrea (U. McGill), Eric Le Ray (consultant nouveaux medias),
Simon Nyeck (ESSEC), Jean Renaud (revue Égards), B.M. Royer


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