Réponse à André Pratte

Monarchie: un vestige du passé colonial

La paresse intellectuelle comme rampart au statu quo

Visite de la monarchie anglaise - juin 2010


Texte publié dans Cyberpresse du 30 juin 2010 sous le titre "Le modèle allemand au lieu de la reine"
Cher M. Pratte, dans votre éditorial du 29 juin 2010 vous faites d'intéressants commentaires sur la monarchie constitutionnelle ici, au Canada, mais également ailleurs dans le monde. Je ne peux qu'être d'accord avec vous sur certains points. En effet, vous avez raison d'affirmer que la monarchie existe encore dans le monde. Vous soulevez des exemples pertinents à cet effet. Vous avez aussi raison d'affirmer que le fait de se soustraire au système électoral assure une certaine neutralité au monarque en l'élevant au-dessus des débats partisans.
Là où je suis moins en accord avec vous c'est lorsque vous affirmez qu'un système plus démocratique rendrait nécessairement le poste plus partisan. Pour prouver mon point, j'aurai recours à la même méthode que vous. En effet, prenons l'exemple de l'Allemagne, car c'est le système qui ressemble le plus à la démocratie parlementaire que nous connaissons ici, sans être, pour autant, rattaché à la Couronne britannique. C'est par une étude, même en surface, de la Constitution allemande (disponible sur internet), que vous pouvez aisément remarquer que le chef d'État allemand est élu, tout en demeurant un poste non partisan. Cela réside dans le fait que le Président allemand est élu par un collège électoral (comme le Président américain), formé d'élus du peuple désignés spécifiquement à cet effet, en plus d'élus des différentes institutions démocratiques du pays : Landstag (l'équivalent des parlements provinciaux) et Bundestag (l'équivalent de la Chambre des communes).
Au final, c'est un collège électoral de plus de 1000 membres qui est en charge de l'élection du président. De plus, les critères de sélection du président sont si élevés que seuls 2 – 3 candidats ont de réelles chances d'être élus. Parmi ses critères, notons le fait d'être un personnage reconnu pour sa modération et un prestige transcendant les lignes partisanes.
Un système de la sorte pourrait très bien fonctionner au Canada. En effet, tout comme l'Allemagne, le Canada est une fédération et le Chancelier allemand possède des prérogatives équivalentes à celle du Premier ministre canadien. Ce système aurait l'avantage de nous affranchir une fois pour toutes de ce que 48 % des Canadiens (74 % des Québécois) appelle un vestige du passé colonial, sans pour autant remettre en question l'ordre politique canadien, ni le système parlementaire.
Auteur : Marc-André Pharand

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Étudiant en
Affaires publiques et Relations internationales à l'Université Laval,
Blogueur, Militant politique. Combat l'entêtement idéologique !

Québec





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2 commentaires

  • Jean-Louis Pérez-Martel Répondre

    29 juin 2010

    Croire à ses propres désirs infondés fait partie du salaire de la Reine comme celui perçu par André Pratte

    « En tant que reine du Canada depuis presque six décennies, ma fierté pour ce pays demeure intacte. C'est vraiment bon d'être à la maison. » Elisabeth II
    ***
    Question du jour à Cyberpresse (29-06-2010)
    « La monarchie a-t-elle encore sa place au Canada ? »
    Non ............... 84%
    Oui ................. 8%
    Je ne sais pas .. 2%
    Ça m’indiffère .. 6%
    Nombre de votes : 16 422 (heure : 17 : 45)

  • Archives de Vigile Répondre

    29 juin 2010

    Effectivement, Pratte parle aussi de la Suède pour dire que d'être une monarchie n'empêche pas une saine démocratie.
    Il aurait pu aussi dire que la Suède, suite à tout près de 200 ans d'union dominante "fédérale" avec la Norvège, a laissé cette dernière s'occuper de son propre destin:
    "La dissolution de l'union débute par la proclamation du parlement de Norvège le 7 juin 1905 et se conclut par la reconnaissance de l'indépendance par la Suède le 26 octobre de la même année." http://fr.wikipedia.org/wiki/Su%C3%A8de-Norv%C3%A8ge
    Pour vivre en Suède, et oui, il y a un roi et une reine. Mais au moins, c'est le roi et la reine des Suédois.
    Mais, Pratte est un colonisé, un valet de service d'Ottawa, donc ce n'est pas étonnant qu'il écrive un éditorial avec le titre "Vive la Reine!" et qu'il compare des pommes avec des oranges. Pratte est royalement colon.
    Ça ne m'étonnerait pas si Pratte venait qu'à défendre la monarchie au Canada en disant que la Reine Elisabeth parle le français. Car oui, elle parle français:
    "Lorsqu'on rencontre la reine, il est aussi de mise de s'adresser à elle en langue française ou anglaise, deux langues qu'elle maîtrise parfaitement."
    http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lisabeth_II_du_Royaume-Uni