Mme Marois a fait une magnifique déclaration !

Que la gauche s'unisse à QS, c'est la meilleure chose qui peut arriver.

PQ et SPQ-Libre

Mme Marois, par sa déclaration de droite, nous offre une excellente chance de préciser nos idées politiques.
Pouvons-nous faire un Pays sans être politisés?
Être politisé… qu'est-ce que c'est ?
Se promener avec le drapeau québécois sur le dos ?
Hisser le drapeau canadien dans son jardin ? Je ne crois pas que la politisation se résume à ces caricatures. Je crois qu'être politisé signifie beaucoup plus.
Je crois que la politisation, c'est avant tout une "conscientisation". Je crois aussi que la politique puise en bonne partie son carburant dans l'idéologie. Nos idées "politiques" en plus d'être générées par les besoins de gestions élémentaires sont aussi déterminées par des idéaux. Suite à des constats, des déductions, des analyses, on en vient à se dire que si la société fonctionnait de telle ou telle façon, tout irait mieux.
En fin de semaine, Mme Marois a confirmé que le PQ est un parti résolument à droite. On le sentait depuis PM Johnson et on le voyait bien avec Lucien Bouchard. Aux dernières élections, on disait avec justesse: "ils sont tous pareils" (PQ, ADQ, PLQ). Mme Marois le proclame maintenant haut et fort et va même jusqu'à exclure les "gauchistes" de son parti. Comme dit Monsieur Paul Cliche, les masques sont bel et bien tombés. Le PQ est un parti "libéral" (pour ne pas dire "néolibéral") de droite (pléonasme volontaire).
On peut analyser cet "événement" au niveau "local" et au niveau international.
Quand je dis "au niveau international ", je ne parle pas de l'impact de cette "déclaration" au niveau international. Il n'y a bien sûr aucun impact. Je veux plutôt dire que cette précision que nous apporte Pauline Marois nous situe au niveau international.
Nous avons vécu pendant des décennies la bipolarité sur le plan mondial. Le bloc de l'Est (communiste) et le bloc de l'Ouest (capitaliste). Suite à la chute du mur de Berlin et de l'Empire soviétique, nous avons vécu l'hégémonie néolibérale menée par l'oligarchie mondiale[1]. Depuis l'éveil sud-américain (1999), nous vivons maintenant un retour à la bipolarité. Cette fois-ci le monde bipolaire ne se divise plus en deux blocs bien distincts, mais en deux idéaux bien distincts.
Les deux pôles ne sont plus deux puissances militaires qui se regardent comme des chiens de faïence, mais plutôt deux pôles idéologiques qui s'opposent par leur vision du monde et leurs politiques pour parvenir à mieux servir les populations et, comme dit Evo Morales, président de Bolivie, à mieux respecter notre mère, La Terre.
Les déclarations de Mme Marois ont clarifié où se situe le PQ quant à ces deux pôles mondiaux. Il se situe du côté néolibéral qui a pour règle l'église économique qui dit que la croissance est infinie et que la richesse "se crée". Mme Marois veut travailler pour les riches en se disant que nous pouvons tous devenir "riches" et que la richesse de quelques-uns va rejaillir sur tous.
Dans les faits, la réalité nous montre clairement que la richesse ne rejaillit JAMAIS sur l'ensemble (l'Amérique latine en est un bon exemple. L'homme le plus riche du monde est un Mexicain et le Mexique est un des pays où il y a beaucoup d'inégalité (de pauvreté)).
Autre constat flagrant: la croissance ne peut être "infinie". Notre mère, La Terre, s'épuise et montre des signes d'agonie.
La bipolarité, gauche versus droite, est de plus en plus claire et nous interpelle de façon de plus en plus pressante.
Au niveau "local" (national).
Cette déclaration fracassante et ferme de Mme Marois aura sûrement pour effet de provoquer un "déplacement" de membres. La branche "socialiste" (ou plutôt socialiste-démocrate, parce que le mot "socialiste" tout seul fait encore beaucoup peur dans le cerveau des gens) risque de se déplacer vers un parti vraiment socialiste (QS).
Comme le souligne avec pertinence, Monsieur Paul Cliche, dans son texte «Encore fois les masques sont tombés !», par "l'expulsion" du club politique SPQ libre, «l’exécutif du Parti québécois a démontré une fois de plus qu’il n’y pas de place au sein d’une formation à l’idéologie néo-libérale pour tout groupe progressiste qui a la moindre épine dorsale.»
On sépare ainsi au PQ ceux qui visent l’enrichissement personnel et ceux qui travaillent à l’enrichissement collectif. Mme Marois nous plonge ainsi dans la réflexion qui s'impose, la gauche ou la droite, le socialisme ou le capitalisme, l'enrichissement personnel ou le partage de la richesse, l'exploitation jusqu'à épuisement de notre mère, La Terre ou protection de notre source de vie.
Bien des aspects politiques doivent être sérieusement considérés lorsqu'on réfléchit et analyse la situation politique locale et mondiale.
Comme le dit M. Cliche, cette prise de position de Mme Marois, « constitue un reniement de l’orientation que le PQ professait depuis sa fondation». Le PQ social-démocrate n'est plus qu'un souvenir. Le PQ n'est plus qu'une réplique "bleue" du parti libéral.
La question nationale.
Depuis des décennies, notre quasi unique sensibilité politique touche la reconnaissance ou non de notre Pays et c'est encore vrai.
La souveraineté, l'indépendance, le Pays, pour certains, est pratiquement l'unique considération à faire lorsqu'on pose son X sur son bulletin de vote. Peu importe l'orientation du parti, gauche ou droite, on regarde celui qui dit que nous serons indépendants demain et on lui accorde notre confiance (et on se fait fourrer).
Les fédéralistes plus capitalistes votaient libéral, et les indépendantistes plus sociaux-démocrates votaient PQ. Maintenant, les néo-libéraux pourront être aussi souverainistes. Ces visionnaires du profit voteront pour le Pays s'ils considèrent que la croissance sera supérieure en étant Indépendant.
Pour Monsieur Sylvain Racine, il ne faut vraiment pas s'attarder à ces ridicules considérations gogauche – dédrette. Il faut surtout voter "stratégique" pour devenir souverain et ensuite on s'occupera du gauche ou droite lorsque nous aurons notre Pays entre les mains.
Monsieur Racine, voit avec raison, que les forces souverainistes se trouvent divisées et il en conclue que «la pire chose qu’il pourrait arriver, ce serait que le SPQ libre se joigne à Québec solidaire dans un esprit revanchard.»
Revanchard… le terme est-il bien choisi? Est-ce que c'est qu'être "revanchard" de joindre un parti qui correspond mieux à ses convictions politiques profondes ?
Monsieur Racine délaisse plusieurs aspects de la politique pour ne parler que d'Indépendance. Mais comment peut-on vouloir faire un Pays sans dire comment nous le voulons?
Je crois qu'il est difficilement envisageable de vouloir un Pays sans savoir comment on l'entrevoit. C'est pourquoi QS parle de le définir avant en mettant sur pied une Assemblée constituante qui l'établirait clairement. Mais, ici, nous entrons dans un grand débat de l'œuf ou de la poule. Faire le Pays avant de le proclamer ou le proclamer sans savoir quel est le Pays que l'on proclame.
Je crois que le Pays est vraiment important et que nous devons marcher à le faire, mais je crois aussi que le positionnement politique de chacun (gauche ou droite) est aussi très important. Il est important de choisir un parti en fonction de ses convictions politiques profondes. Il est important de penser au genre de pays que l'on veut.
Je ne crois pas qu'un parti puisse faire le Pays. Je crois que le Pays se fera par un mouvement souverainiste regroupant plusieurs partis et plusieurs allégeances. Je crois que nous devons mettre en place la représentation proportionnelle et que nous devons avoir des gouvernements de coalition, plus représentatifs de ce que la majorité désire.
Avant de pouvoir faire le Pays, nous devons réussir à enlever ceux qui se mettent les deux mains sur le volant en étant élus par un semblant de majorité absolue (42% pour le PLQ contre 58% qui ont voté pour autre chose que le PLQ).
La migration vers Québec Solidaire.
Contrairement à Monsieur Racine, je ne crois pas que si le SPQ libre vient renforcer les troupes de QS, ce soit "la pire" chose qui puisse arriver. Je crois au contraire, à l'instar de ce qui se passe au niveau mondial, que nous devons au niveau national, bien définir les pôles qui nous animent et confronter les idées radicalement différentes qui influencent les prises de décision.
Je crois que la gauche doit s'unir pour éviter que la droite ne démantèle l'État au profit des vautours du privé en présentant ces derniers comme des sauveteurs. Je crois que cette prise de position claire de Mme Marois ne peut qu'être bénéfique pour clarifier les vrais enjeux de la société.
Pour le Pays, il faut que les forces, tant de droite que de gauche, s'unissent. Le Pays ne se fera pas avec un parti. Il faut qu'une coalition de partis pousse le gouvernement à mettre en marche un processus pour parvenir à notre indépendance.
Serge Charbonneau
Québec
[1] Les super-riches sont de retour (sic)
http://www.lemonde.fr/international/article/2010/03/11/les-super-riches-sont-de-retour_1317440_3210.html
Le collectif Sauvons les riches remettent un diplôme de "fils à papa" à Jean Sarkozy
http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/04/22/le-collectif-sauvons-les-riches-remet-un-diplome-de-fils-a-papa-a-jean-sarkozy_1184080_3224.html
Liste des milliardaires de 1991 à 2010
http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_milliardaires_du_monde


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8 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    29 mai 2010

    Je viens de lire, avec beaucoup de retard, votre commentaire. Je tiens à vous dire, que je partage votre point de vue depuis des lustres, sauf pour Québec Solidaire, que je perçois comme un parti de gauche, au sens de socialement progressiste, un peu trop porteur des idées de la rectitude politique... déjà atteint du mal de la langue de bois, alors qu'il n'est même pas le tiers d'un tiers parti, et qui a tout d'une chapelle politique.
    Je souhaite plutôt la création d'un parti neuf, indépendantiste, socialiste, laïciste, axé sur une plus grande intervention de l'État.
    Michel

  • Serge Charbonneau Répondre

    20 mars 2010

    Que veut-on à QS ?
    Unir la gauche ?
    Bah! Peut-être. Mais je crois qu'avant tout ce que l'on veut à Québec Solidaire c'est de faire valoir des politiques de gauche, socialistes. C'est-à-dire de faire des politiques pour servir les Humains plutôt que de servir l'église économique.
    C'est mettre l'économie au service des citoyens et non les citoyens au service de l'économie.
    Comme vous dites M. Talbot, «Et si par hasard le club politique du SPQLibre se joint à QS, j’imagine qu’il faudra réviser quelques articles.
    Oui, je ne vois pas de problèmes. QS se dit un parti de démocratie participative, c'est-à-dire que la tête est guidée par la volonté des membres (une démocratie parfois difficile à mettre en application, mais un objectif à ne pas abandonner)
    Je crois, Monsieur Talbot, et je crois que vous partagez mon avis, que l'union de la gauche n'est pas pour faire l'indépendance, mais plutôt pour faire valoir et faire mieux comprendre les politiques de gauche.
    La marche pour l'indépendance est un volet bien distinct de la marche de la gauche. L'indépendance concerne et la gauche et la droite. L'indépendance concerne tous ceux qui veulent faire un Pays. On peut être de toutes allégeances et de toutes croyances. La seule chose que nous avons besoin d'avoir en commun, c'est le besoin du Pays.
    Il est clair que pour nous développer, pour nous "émanciper" nous devons avoir entre les mains tous nos outils politiques et nous devons dire nous-mêmes ce que nous sommes et ce que nous voulons.
    «Qu’est-ce qui vient en premier : l’union de la gauche ? Ou l’union des partis indépendantistes ?»
    À mon sens, il n'y a pas vraiment d'ordre. L'un comme l'autre est tout aussi important. L'union fait la force.
    Pour le Pays, on peut unir la gauche et la droite.
    Pour faire valoir les politiques humaines plutôt que ces politiques économiques qui veulent "créer" depuis des lustres de la "richesse" concentrée en croyant en une croissance saccageuse infinie, il est souhaitable que la gauche s'unisse et s'entraide pour contrer le néolibéralisme.
    Je crois que la souveraineté est de plus en plus à l'ordre du jour.
    Je crois aussi que le choix de notre société pour la gauche est de plus en plus à l'ordre du jour.
    Je crois que le combat pour le Pays peut s'imbriquer dans le combat pour un système politique plus humain (et vice versa). Je crois que les deux combats s'ajoutent. Définir le Pays nous force à préciser ce que nous voulons et nous force à préciser le genre de politiques qui s'offrent à nous.
    Je suis ravi de la déclaration de Mme Marois situant clairement le PQ comme étant un parti de droite. Fini l'hypocrisie.
    Moi aussi, j'opte résolument pour le s-o-c-i-a-l-i-s-m-e et j'espère que ceux du PQ qui ont le cœur socialiste se joignent à un parti vraiment socialiste, c'est-à-dire QS.
    Serge Charbonneau
    Québec

  • Serge Charbonneau Répondre

    20 mars 2010

    Monsieur Yann dit:
    «Personnellement, j’ai peine à voir le rapport entre l’indépendance et le débat gauche-droite.»
    Moi, je disais :
    "Mais comment peut-on vouloir faire un Pays sans dire comment nous le voulons ?"
    C'est bien vrai, à quoi bon les étiquettes, gauche-droite ?
    Des étiquettes qui, tellement utilisées à toutes les sauces, ne veulent plus dire grand-chose. Laissons donc tomber ces mots: gauche – droite, ces termes dont nous ne savons plus trop ce qu'ils disent.
    Mais le problème est tout de même bien réel. Quelle sorte de pays voulez-vous, Yann ?
    - Démocratique, bien entendu. Vraiment démocratique, je l'espère. Un pays où le citoyen compte. Où le citoyen désire s'impliquer dans sa démocratie, non seulement le jour des élections en allant voter, mais tout au cours des mandats où il doit pouvoir confirmer ou infirmer les politiques importantes de son gouvernement.
    Avoir une représentation proportionnelle. Des gouvernements qui représentent vraiment le 50% + 1 de la population et non pas le 42% comme actuellement. Un pays où à mi-mandat, si une portion importante de la population est insatisfaite de son gouvernement, elle pourrait le destituer. Une clause incluse dans les nouvelles constitutions des pays progressistes d'Amérique latine. (À mi-mandat, si la population est insatisfaite de son président, elle peut demander un référendum révocatoire).
    Quelle sorte de pays voulons-nous ?
    Un pays qui permet aux riches de s'enrichir et qui fait payer les études à ceux qui peuvent se rendre à l'Université ?
    Un pays où ceux qui ont de l'argent peuvent rapidement se faire opérer et ceux qui sont pauvres peuvent mourir faute de soins ?
    Un pays où l'on vend les meilleures entreprises aux intérêts privés étrangers comme ce qui s'est passé avec Alcan au lieu de les nationaliser ?
    Ou un pays qui protège son économie en favorisant des entreprises d'État comme Hydro Québec, comme la SAQ, comme si on avait nationalisé Alcan ?
    Un pays qui offre la gratuité scolaire et permet ainsi au plus grand nombre de développer une expertise et un savoir collectif favorable au développement du Pays et de ses citoyens ?
    Un pays donnant ses richesses naturelles aux prédateurs économiques ou un pays gérant de façon patrimoniale et durable ses ressources ?
    Je crois que bien des questions doivent être répondues lorsqu'on pense à devenir indépendant. Il faut savoir ce que l'on veut comme Pays pour faire un Pays.
    Pour la droite et la gauche… bah! Je vous invite à lire les Deux mondes qui se sont affrontés à Copenhague
    http://www.vigile.net/L-entente-avec-l-Empereur
    Dans quel monde voulons-nous situer le Québec ?
    Comment voulons-nous vivre ?
    Voulons-nous un monde qui fonctionne derrière des portes closes et qui est au service de groupes comme celui de Bilderberg ?
    Je vous invite à lire:
    …ça m’a fait penser à Bilderberg !
    http://www.vigile.net/Cette-reelection-de-Monsieur
    Il faut penser à quel genre de Pays nous voulons si nous voulons faire un pays.
    Serge Charbonneau
    Québec

  • Archives de Vigile Répondre

    16 mars 2010

    Je dois dire dès le départ que je suis généralement d'accord avec votre idée d'unir la gauche dans un seul parti, en l'occurence Québec Solidaire. Par contre, la complexité de l'imbroglio politique québécois actuel demande plusieurs éclaircissements. À Québec solidaire, on est très ambitieux. On veut non seulement unir la gauche, mais on veut aussi faire l'indépendance du Québec et on veut la faire en suivant une orientation à la fois, écolo, féministe et socialiste. Je comprends qu'à cette heure, QS en soit seulement à préciser son livre deux du programme. Et si par hasard le club politique du SPQLibre se joint à QS, j'imagine qu'il faudra réviser quelques articles. Ce n'est pas si grave, si tout cela se fait de façon démocratique, c'est-à-dire en permettant à chacun d'émettre ses idées, sans baillon, ce qui, même à QS, n'est pas toujours le cas.
    Il y a quelque chose qui me chicotte un peu, non pas dans votre article, mais dans les commentaires à votre article J'ai eu l'impression que la raison pour laquelle certains commentateurs veulent unir la gauche c'est pour faire l'indépendance du Québec. Alors que dans vos commentaires, monsieur Charbonneau, vous parlez plutôt d'unir des partis de différentes tendances de gauche et de droite pour faire l'indépendance. Vous voyez l'imbroglio là ? Qu'est-ce qui vient en premier : l'union de la gauche ? Ou l'union des partis indépendantistes ? Permettez-moi de répondre à mon propre dilemme. Dans la situation actuelle, le plus important c'est unir la gauche, la souveraineté n'est pas à l'ordre du jour pour le moment. Actuellement, on n'est même plus sûr avec madame Marois si elle veut faire l'indépendance du Québec. Et en plus, elle vient d'exclure le club politique de gauche de son parti. Magnifique occasion comme vous dîtes, pour que la gauche syndicale se débarrasse enfin de son préjugé favorable au PQ.
    Le temps est venu de débattre des questions politiques à partir non plus d'une orientation nationaliste de droite, mais d'une orientation prioritairement socialiste. N'ayons plus peur des mots : j'ai bien écrit s-o-c-i-a-l-i-s-t-e , car c'est cette orientation qui peut unifier à la fois le communautaire et le syndical, l'écologisme et le féminisme. Le socialisme s'oppose au capitalisme néolibéral et néoconservateur(pléonasme je le sais, mais c'est pour renforcer le sens par addition). Le socialisme priorise la redistribution de la richesse de façon plus égalitaire. Le socialisme ne prêche pas pour la création de la richesse individuelle. Donc le PQ de madame Marois n'est pas socialiste. C'est la danse des sept voiles de l'illusion que le PQ faisait virevolter devant les syndicalistes, qui vient de se terminer.
    J'en appelle à ces militants péquistes sincèrement à gauche, mêmes ces députés péquistes syndicalistes, qui viennent de perdre leurs illusions à la fin du spectacle, de ne plus perdre leur temps à écouter la voix ensorceleuse de Pauline et lui claquer la porte au nez. Ne devenez pas ces faire valoir de gauche, noyés au coeur d'un parti de droite. Joignez-vous au seul parti de gauche. Joignez-vous à Québec solidaire.

  • Yann Jacques Répondre

    16 mars 2010

    "Mais comment peut-on vouloir faire un Pays sans dire comment nous le voulons?"
    Personnellement, j'ai peine à voir le rapport entre l'indépendance et le débat gauche-droite. L'indépendance, c'est le pouvoir donné aux citoyens d'un pays de diriger ce pays en fonction de leurs intérêts plutôt que d'être dirigés par une autre nation en fonction des intérêts de celle-ci. Le débat gauche-droite, c'est le choix que font des citoyens quant à la façon dont ils souhaitent être gouvernés et du type de société dans laquelle ils souhaitent vivre. Je me trompe peut être mais je n'ai jamais entendu parler de pays de droite ou de pays de gauche, ni de constitution de droite ou de gauche, seulement de peuples qui votent à gauche ou à droite. Mais ça, ça s'appelle la démocratie. Je ne veux pas donner à mes enfants un pays de gauche ou de droite. Je veux leur donner la possibilité de choisir dans quelle société ils veulent vivre. Et pour ça, il faut être indépendant.

  • Serge Charbonneau Répondre

    15 mars 2010

    Monsieur Racine vous dites:
    «si je vous comprends bien, vous espérez que QS puisse prendre le pouvoir en 2012 ?»
    Vous me comprenez mal. Vous insinuez que j'ai dit que QS était pour prendre le pouvoir et faire l'Indépendance.
    Permettez-moi de faire un copié-collé de quelques passages de mon texte.
    «Pour le Pays, il faut que les forces, tant de droite que de gauche, s’unissent. Le Pays ne se fera pas avec un parti. Il faut qu’une coalition de partis pousse le gouvernement à mettre en marche un processus pour parvenir à notre indépendance.»
    « Je ne crois pas qu’un parti puisse faire le Pays. Je crois que le Pays se fera par un mouvement souverainiste regroupant plusieurs partis et plusieurs allégeances. Je crois que nous devons mettre en place la représentation proportionnelle et que nous devons avoir des gouvernements de coalition, plus représentatifs de ce que la majorité désire. »
    Je ne crois pas que QS puisse faire l'indépendance seul et je ne crois pas que l'indépendance ne concerne que QS. Tout comme je ne crois pas que l'Indépendance soit la chasse-gardée du PQ.
    Lorsque vous dites que les plateformes du PQ et de QS sont très semblables, je crois que vous faites erreur. Lorsque vous dites que celle du PQ est beaucoup plus complète, vous avez raison, celle de QS est en construction. Nous en sommes à l'étude de l'enjeu deux (économie, travail, environnement, agriculture).
    Je partage votre opinion concernant les "étiquetages ". Par contre, il faut bien nommer certaines réalités.
    Il y a nettement deux courants de pensée. Un orienté sur l'économie de marché et sur la "globalisation" et l'autre orienté sur l'humain et l'environnement.
    Les discours et la façon dont les choses se sont passées à Copenhague l'illustrent bien.
    http://www.legrandsoir.info/Copenhague-L-entente-avec-l.html
    Aussi le néo-libéralisme, même si l'étiquette répugne, existe bel et bien. Cette politique globale consiste à réduire les États au minimum pour que les organismes internationaux et les intérêts "privés" puissent contrôler au maximum les pays (FMI, BM, OMC' etc.). La souveraineté des pays devient en fin de compte illusoire. L'Afrique en est un laboratoire éloquent depuis plusieurs années. (À lire Noir Canada d'Alain Deneault: http://www.ecosociete.org/t117.php )
    Toutefois, nous semblons partager les mêmes vues sur les bons côtés des gouvernements de coalitions et au scrutin proportionnel.
    Serge Charbonneau
    Québec

  • Archives de Vigile Répondre

    15 mars 2010

    Aujourd’hui, le PQ ne peut pas se contenter de syndicalistes, de professeurs, d’employés de la fonction publique. Il a un grand besoin d’entrepreneurs, d’hommes et de femmes d’affaires, de financiers, de représentants de la communauté anglophone et des communautés ethniques. C’est en reliant tous ces gens que le PQ pourra créer de la richesse. Mais il ne réalisera pas l’indépendance, seul, sans la collaboration de tous les Partis politiques. Il faut que cela devienne l’option d’un peuple, c’est-à-dire du Québec entier.

  • Archives de Vigile Répondre

    15 mars 2010

    Malheureusement, si je vous comprends bien, vous espérez que QS puisse prendre le pouvoir en 2012? Croyez-vous qu'en 2016 ou 2020, ce sera encore possible de faire un référendum et d'avoir un OUI?
    Les Québécois qui ont voté pour l'ADQ, ceux que l'on dit sur la clôture entre l'indépendance et l'autonomie ne forment pas une clientèle électorale de QS alors qu'ils sont plus à droite qu'à gauche. Je spécule, mais j'ai aussi l'impression que la clientèle de l'ADQ fait plutôt partie des 60% de travailleurs non syndiqués au Québec. De plus, jamais un libéral ne passera du PLQ vers QS, il faut être réaliste quand même. Aussi, disons que 50% des souverainistes seraient à gauche, le PQ et QS ne feront que séparer également les votes, et le PLQ passe comme dans du beurre.
    J'ai relu les deux plate-formes, celle de QS et du PQ, et il n'y a pas vraiment de différence autre que celle du PQ est beaucoup plus complète.
    J'ai écrit que je n'aimais pas les débats gauche-droite, et je rajoute que je déteste aussi l'appellation néo-libérale. Voyez-vous, à droite on dit que, par exemple, la Suède est néo-libérale parce qu'elle a privatisé des écoles La gauche utilise aussi la Suède pour dire que l'éducation est gratuite en Suède et justifie la continuité du gel des frais de scolarité.
    Voilà ce que je désigne comme étant un débat gogauche et dretdroite. Si les politiciens cessaient de prendre la population pour des imbéciles, QS comprendrait et expliquerait que l'on peut non seulement avoir le gel des frais, mais même une gratuité pour l'accès au Cégep et l'université grâce à une meilleure gestion du réseau scolaire. À droite, on pourrait faire la même chose, mais seulement en l'expliquant à l'envers.
    De plus, il ne faut pas cracher sur les Partenariats public-privé. Au Québec, a-t-on déjà eu un réel PPP? Non. Pour moi, ça a toujours été des Partenariat Politiciens du PLQ- Petinamis, et on a fait passer ça pour des PPP. En Suède, il y a des PPP, et ça fonctionne très bien. Avec des gouvernement de coalitions, possibles grâce au srutin proportionnel, les PPP ne virent pas en retour d'ascenseur vers la caisse du parti au pouvoir.
    Simple! Ce n'est pas en Espagne que Joseph Facal aurait dû prendre une sabbatique, mais en Suède.