Militants du Parti québécois, la parole est à vous!

Tribune libre

Les militants du Parti québécois ont une décision des plus importantes à prendre. Ou bien ils suivent aveuglément Pauline Marois et donnent suite à son ambition de devenir première ministre? Ou encore ils refusent l’instrumentalisation du parti pour des aspirations personnelles pour plutôt lui redonner sa fonction d’outil de libération nationale.
Le bilan de Pauline Marois est sombre. À la tête du Parti québécois depuis bientôt cinq ans, elle n’a pas depuis lors réussi à inspirer confiance à l’électorat, loin de là. Face au pire gouvernement de l’histoire du Québec, elle fait un score médiocre alors que seulement 17% des électeurs lui font confiance pour occuper le siège de première ministre contre 15% pour Jean Charest.
Les Québécois sont tellement peu enthousiastes devant la perspective d’avoir Pauline Marois comme première ministre que l’émergence d’une troisième voie amenée par François Legault risquerait de priver le parti de l’accession au pouvoir.
Il est d’ailleurs évident que le Parti québécois mené par Pauline Marois compte sur la traditionnelle alternance en libéraux et péquistes pour prendre le pouvoir au prochain scrutin. Mais à ce jeu, il y a des risques. Et celles et ceux qui comptent Jean Charest et les libéraux pour battus font une grossière erreur.
Mais pourquoi 83% des Québécois ne veulent pas de Pauline Marois? Voici quelques éléments de réponse.
1) Pauline Marois œuvre depuis trop longtemps en politique. Elle est perçue comme une politicienne de carrière.
2) Pauline Marois présente un côté affairiste. Or, les gens en ont ras le bol du discours ambiant sur la création de la richesse. Une richesse pour les uns et des taxes, impôts, contributions à des fonds régressifs et augmentations de tarifs pour les autres. La richesse se créer plus que jamais présentement. La hausse du prix de l’essence en est un bel exemple. Profite-t-elle aux citoyens?
3) Pauline Marois traîne le passé du Parti québécois sous la férule de Lucien Bouchard et Bernard Landry. Mises à la retraite massives, déficit zéro et fusions municipales forcées. Échec des réformes en santé et éducation, etc.
4) Comme tous les autres, Pauline Marois impose ses vues. Elle n’écoute même pas les membres du mouvement souverainiste. Croyez-vous sincèrement qu’elle sera encline à écouter les citoyens?
5) Pauline Marois camoufle la souveraineté pour parvenir à ses fins. Les Québécois trouvent cette attitude suspecte.
Depuis sa nomination à la présidence du Parti québécois, Pauline Marois n’a eu de cesse de manœuvrer pour amoindrir le pouvoir des membres du parti. Elle a espacé les conseils nationaux et les congrès, elle a fait fi des instances et suivi ses priorités à elle. Et maintenant, elle veut mettre de côté le projet de faire du Québec un pays.
C’est toujours la même histoire qui se répète. Le Parti québécois tente de séduire l’électorat au centre en se distançant de ceux qui sont injustement identifiés par les médias comme les purs et durs. Une stratégie n’ayant pas fait avancer la souveraineté d’un iota.
Le parti est devenu le déversoir des frustrations à l’égard du gouvernement en place. On aime le Pq pour se débarrasser des libéraux. Mais quand vient le temps de parler des vraies affaires, on se tait sous le fallacieux prétexte que les gens ne veulent pas de référendum, argument largement propagé par des médias en très grande majorité fédéralistes et qui se présente prétentieusement comme étant la voix de l’opinion publique.
C’est ainsi que d’élection en élection et d’année en année, le Parti québécois est à se marginaliser. Pourquoi? Parce qu’il cache son option sous l’impulsion de ses chefs.
Des chefs qui ont peur. Des individus sans courage ni aucune vision d’avenir. Des chefs à la remorque de médias corrompus. Des chefs qui sont incapables de proposer un projet de société ambitieux. Des chefs qui suivent la parade des blâzés et des zombies. Des chefs qui précipitent le Québec dans les mains d’une bande de pedlers.
« Il faut chier la vérité pour que ceux qui ne veulent pas la voir puissent au moins la sentir », disait Léon Bloies. La vérité, c’est que le Québec a le cancer. Il paye pour les folies du fédéral. Des avions de chasse, une guerre inutile et meurtrière, des prisons pour le pays le plus sécuritaire du monde. Il paye pour les sables bitumineux, pour les lieutenants gouverneurs et le Gouverneur général, pour le sénat inutile et antidémocratique, etc. Voilà ce qu’il faut dire au Québécois. Or, quand avez-vous entendu Pauline Marois ou un chef du Pq dire cela ?
Il faut dire aux Québécois qu’ils payent 50% de la facture du Centre Hospitalier Universitaire McGill alors que les anglophones comptent pour moins de 20% de la population dans la région de Montréal et qu’ailleurs au Canada, les services en français rétrécissent comme peau de chagrin. Il faut un chef qui se tienne debout et qui ferme le bar à fric ouvert aux écoles anglaises.
Il faut un chef qui défende le mouvement souverainiste comme Stephen Harper défend son parti, ses membres et son cabinet. Pas un chef qui se dissocie, pas un chef qui s’indigne béatement parce que les sépulcres blanchis d’en face nous demandent de le faire. Pas un chef qui rejette sa base militante pour faire plaisir à des mous qui de toute façon et quoi que l’on fasse, ne voteront jamais en faveur d’un projet de pays pour le Québec.
Il faut un chef capable de dire au Québécois qu’il est temps de passer sous le bistouri de l’histoire, de quitter la maison pour fonder un foyer bien à nous. Certes, cela n’est pas facile. Mais nous nous en porterons que mieux.
Pensez-vous sincèrement que Pauline Marois a le courage de faire cela? Quand vous serez dans l’isoloir la semaine prochaine lors du vote de confiance, pensez à Pierre Bourgeault, à Gérald Godin et à René Lévesque et demandez-vous ce qu’ils diraient de ce parti qui vend son âme au diable. Seraient-ils fiers de ce que nous sommes devenus?
Daniel Lévesque
ex membre et ex-président du Parti québécois de Montmorency
Québec avril 2011




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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    9 avril 2011

    M. Lévesque, je vois que l'article de Lessard de la Grosse Presse d'aujourd'hui vous a bien inspiré.
    http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-quebecoise/201104/08/01-4388171-je-voulais-les-coudees-franches-je-les-ai-pauline-marois.php
    C'est le but des médias fédéralistes de nous diviser et comme je peux lire, ici sur Vigile, ils réussissent très bien.
    Pauvre de nous!

  • Archives de Vigile Répondre

    9 avril 2011

    Je vous donne entièrement raison M. LEVESQUE. Ce congrès est la dernière chance de sauver le projet de faire du Québec un pays.Il semble malheureusement fort probable que l'appétit de pouvoir l'emportera sur la raison d'être même du Parti québécois et que celle dont la principale,sinon l'unique, ambition est de devenir la première femme première ministre de la "province de Québec" se verra accorder un vote de confiance suffisant pour qu'elle puisse s'accrocher à son "rêve".

  • Archives de Vigile Répondre

    9 avril 2011

    Bravo monsieur Lévesque pour votre texte! Marois, comme chef, c'est loin d"être inspirant pour un vrai indépendantiste comme moi qui veut un pays depuis des années. Un vrai chef doit monter aux barricades pour stimuler ses troupes et non être sur la défensive tout le temps comme elle le fait actuellement. Quand tu ne veux pas t'impliquer sur rien, tu fais du surplace. Quand va-t-elle comprendre que la meilleur défensive, c'est l'offensive? L'ATTAQUE! L'ATTAQUE! Qu'a fait Marois pour notre identité nationale, notre langue, notre culture? Elle a abdiqué sur le projet de loi 115 (les écoles passerelles), sur l'enseignement de l'histoire dans nos écoles, sur l'enseignement de l'anglais pour les jeunes Québécois en 1ère année, sur les quotas d'immigration etc.; elle est en plus pour le bilinguisme institutionnel au Québec et le PQ se dit souverainiste (mon c..!)
    Elle ne se mouille jamais sur cette question cruciale de notre avenir collectif comme ses députés qui ne sont que des souverainistes de façade. C'est l'establishment économique fédéraliste qui leur dicte une ligne de conduite. En plus, le PQ est infiltré de membres fédéralistes qui contrôlent son agenda; pas surprenant qu'il y ait tellement de disputes, de querelles dans ce parti. C'est un pensez-y bien pour la prochaine élection. Je pourrais continuer longtemps mais à quoi bon? Tout est pipé dans ce parti qui achève d'exister; c'est la grâce que je lui souhaite! INDÉPENDANCE OU ASSIMILATION.
    André Gignac pour un Québec indépendant, libre et républicain!

  • Archives de Vigile Répondre

    9 avril 2011

    Tant qu'à moi,c'est 57,3 % des québécois qui se sont prévalus de leur droit de vote le 8 décembre 2008.
    Faut arrêter de chercher des coupables ailleurs.
    ADQ 7 Gérard Deltell
    Liberal 66 Jean Charest
    PQ 51 Pauline Marois
    Q.S. 1 Amir Khadir et Françoise David
    42.7% du monde sont pas sortis pour déloger Charest.
    Nous avions une chance en or pour s'en débarasser.
    Faut remonter à 1927 pour retrouver un taux de désafectation aussi élevé.
    Nous n'avons que nous à blâmer.
    Un petit X et c'est fini.
    Je ne sais pas ce que penseraient les palestiniens de notre énergie à travailler à la souveraineté de notre ''Pays''?
    Et le piège à con que nous devons éviter en vue des prochaines élections est de surmultiplier les partis et ainsi permettre au serpent Charest de passer à nouveau.
    C'est l'indépendance qu'on veut en premier?
    Que les partis indépendantistes s'unissent pour faire du Québec un pays et une fois l'objectif atteint,ils déclencheront la première élection du Pays du Québec qui ne pourra plus être défait.
    D'ici là,que les EGOS se taisent pour la Cause.