Dans un de ses commentaires sous son article «Une naissance hautement politique», M. Fortin dit:
« Parler de contenus de la foi, c’est comme parler de réalités, visibles pour certains et non pour d’autres, sans qu’ils en soient eux-mêmes la cause. En ce sens, mieux vaut parler des engagements qui viennent chercher le meilleur de chaque personne pour servir les grandes causes de l’humanité : la justice, la vérité, la bonté, l’indulgence, la compassion, la solidarité, etc. »
Donc « Mieux vaut parler des engagements », oui,
et alors là: je suis croyant !
Oui, je crois totalement dans l'engagement.
Je crois dans les valeurs "humaines" malgré l'inhumanité qui mène le monde.
Pourquoi donc l'inhumanité mène-t-elle le monde ?
Selon moi, c'est directement dû à la manière d'être des différents "types" d'Humains.
« De façon simpliste », classons les Humains en deux catégories distinctes.
- Ceux qui ressentent de la compassion et qui ont un sens de la justice intensément plus présent que l'égoïsme "naturel", ce péché «originel» dont tous les Humains sont affligés à différents degrés, et ce, dès leur naissance (on le constate chez les enfants dès leur plus jeune âge).
- Et ceux pour qui c'est « charité bien ordonnée commence par soi même » et bien souvent reste et demeure totalement pour soi-même. Ces gens qui n'ont aucune sensibilité (ou si peu) concernant la misère humaine, la détresse des gens. Ceux qui n'ont aucune sensibilité (ou si peu) concernant cette injustice "naturelle" d'être né au bon endroit, au bon moment (comme la plupart d'entre nous ici). Ceux qui n'ont aucune sensibilité concernant surtout cette totale injustice que vivent ces pauvres gens (et ils sont des milliards) qui naissent littéralement près d'un sceau de merde.
Deux catégories clairement distinctes comme si nous n'étions pas tous de la même race, avec le même cœur et la même couleur de sang !
Il y a ceux qui «bombardent» vraiment et froidement et il y a ceux qui prient pour que cesse la misère.
Les deux verbes employés dans cette dernière phrase (bombarder et prier) disent, selon moi, exactement TOUT.
Ce qui distingue les deux catégories d'Humains, c'est qu'il y en a qui sont, "de nature", très très actifs et d'autres, "de nature", tellement pacifiques et respectueux du choix des autres, qu'ils en deviennent totalement inactifs. Inactifs dans le sens d'être incapables de prendre des mesures "armées" contre ceux qui exploitent. Il y a ceux qui bombardent par cupidité et ceux qui prient "activement" (sic) pour sauver les victimes. Et malheureusement, il est clair que les prières n'empêchent pas les atrocités.
Un exemple parmi tant d'autres !
Haïti, cette pauvre Haïti !
Le Pays de la misère.
Un tout petit Pays.
Avec les moyens techniques que nous avons aujourd'hui et avec les moyens financiers que plusieurs ont et surtout avec de la vrai volonté et une absence de cupidité totale parmi ceux qui disent vouloir "aider" Haïti, cette misère pourrait être réglée en claquant des doigts.
On constate que l'on dispose en claquant des doigts de 45 millions pour installer un lieu d'un luxe inaccessible aux Haïtiens chez-eux. Il faut voir l'indécence de la photo:
Et pendant cela, la majorité des Haïtiens vivent toujours dans la merde parce que ceux disant vouloir les en sortir (Clinton [Bill] et Cie), les y tiennent.
Ce sont des HYPOCRITES cupides. Ces gens préfèrent faire croître le portefeuille de leurs amis qui donnent l'apparence d'aider Haïti mais finalement qui s'aident plutôt eux-mêmes. Le «Marriott Hotels & Resorts» aide son profit et se fout pas mal de la misère haïtienne. Si le «Marriott Hotels & Resorts» se préoccupait vraiment du sort des Haïtiens ils utiliseraient leurs profits à construire des maisons décentes et des services d'aqueduc et d'égout plus "luxueux" pour cette population dans le grand besoin.
Mais Haïti qui est exemplaire par sa misère n'est pas le meilleur exemple pour illustrer cette différence entre les deux catégories d'Humains. L'Afghanistan, l'Irak, la Côte d'Ivoire, la Libye, la Syrie, le sont de manière plus efficace.
Ceux qui «agissent» se sont donné et ont développé des moyens INCROYABLES pour servir leur cupidité ÉGOÏSTE.
INCROYABLE, l'ampleur des armes employées.
Tant militaires que médiatiques et même politiques et économiques.
Jamais ceux qui prient ne mettront autant d'énergie et de moyens pour faire la guerre à ces armes. On s'en remet à dieu ou à n'importe quel saint.
De toute façon, les gens qui prient n'ont pas les moyens. Je ne leur reproche pas de prier, mais je constate que ceux qui prient se foutent d'avoir les moyens. Bien que je les comprends et même les approuvent (qui donc d'entre-nous cherchent à obtenir une AK-47 ou un F-35?), il est clair qu'ils seront (nous serons) à cause de leur manque de moyens, toujours des victimes.
Les gens "bons" sont du genre "simplicité volontaire". Tandis que ceux qui «agissent" pour nourrir leur insatiable cupidité inventent constamment de nouveau moyens pour satisfaire leurs trrrès nombreux besoins illllimités.
Le monde est donc voué a vivre constamment sous la domination de ceux qui "font le mal" (la guerre, l'exploitation) parce qu'ils dépensent leur énergie à se donner les moyens de le faire. C'est la conséquence incontournable de nos deux catégories d'Humain. La minorité qui voit bien «le mal» va toujours dominer la majorité qui, par sa nature, ne veut pas déranger, ne veut pas la chicane, ne veut pas la contrainte.
La seule arme efficace contre ceux qui voit bien «le mal», c'est la conscience.
Lorsque la masse des gens bien prend «conscience» que ceux qui font le mal ne font pas le bien…, alors là… les guerres «humanitaires» deviennent impossibles.
Mais que voulez-vous ceux qui voit bien le mal savent très bien contrôler le niveau de conscience des gens et parviennent assez facilement à leur faire croire et même vouloir des atrocités du genre des guerres dites «humanitaires».
Eh oui ! Aussi incroyable que cela puisse paraître, plusieurs citoyens considèrent que la guerre peut être «humanitaire» quelle «INCROYABLE» aberration !
Tout comme plusieurs citoyens ont cru (et croient encore) que nos soldats en Afghanistan étaient là pour le bien-être des Afghans et des Afghanes.
Tout comme plusieurs citoyens ont cru (et croient encore) que le massacre irakiens a servi à "libérer" les Irakiens d'un "dictateur" !
( Voir les statistiques des peuples les moins heureux.
On dit que les Irakiens se distinguent aussi par le peu de bonheur manifesté dans leurs réponses. )
Tout comme plusieurs citoyens ont cru (et croient encore) que le massacre libyen a servi à "libérer" la population libyenne d'un "dictateur" ! On a assassiné leur "guide". Et on nous cache ce que ce Pays est devenu.
On nous cache aussi ce que ce Pays, la Libye, était. On nous cache aussi ce que ce Pays a fait pour ce pauvre continent, l'Afrique, honteusement exploité depuis des siècles. Exploité en volant ses richesses et pire, exploité en ayant utilisé ses citoyens (l'esclavagisme).
On nous cache que Kadhafi travaillait à mettre un terme à cette honteuse exploitation qui prévaut depuis pratiquement toujours. On a tué Kadhafi parce que Kadhafi allié à Chávez sortait l'Afrique du joug de l'exploitation tout comme Chávez a sorti l'Amérique latine du joug de sa longue exploitation.
La conscience, c'est la seule arme dont dispose la catégorie des gens qui refusent de prendre les armes. La force (!) du nombre !
La force (!) du nombre peut-elle faire le poids ?
Il faut espérer que oui, même si nous avons vécu ceci:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Manifestations_mondiales_contre_la_guerre_d'Irak
« Mobilisation historique contre la guerre en Irak»
Mais les ennemis de la conscience sont puissants.
Écoutez ce «ton» "naturel" lors de la lecture de ce "banal" (SIC) bulletin de nouvelles (de la télé française).
Écoutez bien chacun des mots :
« 20 heures le journal: [émission du 21 Mars 2003] »
Voyez ici sans commentaire:
Le monde est ainsi fait.
Il y a ceux qui bombardent sans émotion et ceux qui manifestent et prient.
Les moyens ne sont pas les mêmes.
Les moyens utilisés sont le reflet des deux catégories.
Et ces moyens n'ont malheureusement pas ni le même poids ni la même efficacité.
Le monde est ainsi fait.
Voilà pourquoi les gens "bons" attendent en priant "un sauveur" !
Mais personnellement, je ne crois pas en un "sauveur" qui viendra nous rendre «humains».
Mais, trêve de pessimisme ! Espérons !
Serge Charbonneau
Québec
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5 commentaires
Archives de Vigile Répondre
25 décembre 2012Monsieur Charbonneau,
J'ai oublié de mentionner que je crois qu'on peut ajouter une troisième catégorie de personnes, celle des indifférents et des tièdes. Ceux-là aussi sont très nombreux. Ils penchent du côté du vent et n'ont pas de convictions solides. Ils peuvent tolérer n'importe quelle injustice en autant que ça ne dérange pas la "belle vie" qu'ils font.
Il y a beaucoup de gens dans cette catégorie malheureusement.
Notre époque a ceci de particulier: la crainte d'un Dieu qui nous juge est disparue.
Cela fait que tout est permis: briser la vie des autres, tolérer la misère des autres, tolérer l'injustice faite aux autres etc...
François Ricard Répondre
24 décembre 2012Le 26 novembre dernier, Jimmmy Carter demandais aux pays qui ont promis de l'aide pour rebâtir Haiti de respecter les promesses faites. C'était plus de 4 milliards de dollars qui étaient impliqués.
Une fraction seulement des dons a été effectivement donnée et il semble que le reste a de bonnes chances de finir dans le panier aux oubliettes. Même le Canada n'a pas versé ce qu'il avait promis.
Archives de Vigile Répondre
24 décembre 2012Monsieur Fortin,
Vous avez encore une fois la réponse juste. Ça rejoint ce que le Christ a dit, c'est à dire qu'à part d'aimer Dieu, le plus important est d'aimer son prochain comme soi-même, ce que j'ai toujours interprété comme voulant dire qu'il faut désirer pour les autres les mêmes avantages dans la vie que ceux qu'on recherche pour soi-même.
Évidemment, il y a du chemin à faire pour que cela devienne réalité.
Oscar Fortin Répondre
24 décembre 2012Un témoignage qui me touche profondément tant par le ton que par l'authenticité de son auteur. Nous n'en sommes plus à des débats de croyances ou non croyances, mais à celui de l'engagement qui dit, mieux que tout, ce que nous sommes vraiment. Je me permets de relever, dans ce contexte, ce passage de l'apôtre Jacques qui cadre bien avec ce dont il est question dans la réflexion de M. Charbonneau.
"A quoi cela sert-il, mes frères, que quelqu'un dise : « J'ai la foi », s'il n'a pas les œuvres ? La foi peut-elle le sauver ? Si un frère ou une sœur sont nus, s'ils manquent de leur nourriture quotidienne, et que l'un d'entre vous leur dise : « Allez en paix, chauffez-vous, rassasiez-vous », sans leur donner ce qui est nécessaire à leur corps, à quoi cela sert-il ? Ainsi en est-il de la foi : si elle n'a pas les œuvres, elle est tout à fait morte. Au contraire, on dira : « Toi, tu as la foi, et moi, j'ai les œuvres ? Montre-moi ta foi sans les œuvres ; moi, c'est par les œuvres que je te montrerai ma foi. (Jacques, 2,14-18)
Merci M. Charbonneau d'être, par votre texte, un témoin des oeuvres.
Archives de Vigile Répondre
24 décembre 2012Intéressante réflexion monsieur Charbonneau,
Effectivement, l'ambition et la soif de contrôle sont de puissants moteurs.
Cependant, je dirais que même ces ambitieux et contrôlants ont une conscience. Il arrive quelquefois que ces gens changent; c'est rare mais quelquefois ils ont un "chemin de Damas", un peu comme Saint Paul qui disait lui-même qu'avant sa conversion, il n'était pas de la Croix de Saint-Louis.