Michaëlle Jean, un choix «pas convenable», selon Bernard Landry

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Ce serait une incohérence totale !

(Québec) La nomination de Michaëlle Jean à la tête de l'Organisation internationale de la Francophonie constituerait une grave erreur, pense l'ex-premier ministre du Québec, Bernard Landry.

L'ex-chef péquiste affirme que la nomination de Mme Jean au prestigieux poste qu'elle convoite enverrait un très mauvais message. Il note qu'à titre de gouverneure générale du Canada, de 2005 à 2010, «elle a été la représentante de la reine d'Angleterre».
«Passer de ce statut au personnage le plus important de la francophonie ne me paraît pas convenable. Ça m'apparaît être une mauvaise symbolique», confie Bernard Landry en entrevue avec Le Soleil.
«Lorsqu'elle était gouverneure générale du Canada, je ne l'ai jamais vue engager quelque bataille que ce soit pour défendre la langue française ou la faire rayonner, alors qu'au Canada, malheureusement, en dehors du Québec, les minorités francophones sont en régression rapide. Tout cela me semble un mauvais alignement d'astres.»
Bernard Landry relève que Michaëlle Jean «a renoncé à sa citoyenneté française pour pouvoir accéder, selon son ambition personnelle - et c'est légitime -, au poste de chef de l'État du Canada».
L'indépendantiste, qui dit n'avoir rien contre la personne qu'est Michaëlle Jean, s'est rendu à Paris cet été afin d'assister à une conférence en l'honneur de l'ancien ministre des Affaires étrangères de l'île Maurice, Jean Claude de L'Estrac.
Le Mauricien est l'autre prétendant sérieux dans la course au poste de secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie.
M. Landry le soutient. L'éventuelle accession de M. de L'Estrac au poste de secrétaire général lui paraît «porteuse pour la francophonie»; beaucoup plus que celle de Michaëlle Jean.
À l'instar de l'ex-chef péquiste, plusieurs souverainistes québécois voient d'un très mauvais oeil la candidature de l'ex-gouverneure générale du Canada.
Elle a par contre l'appui des gouvernements du Québec et du Canada. L'actuelle ministre des Relations internationales du Québec, Christine St-Pierre, promeut sa candidature chaque fois qu'elle le peut.
Dans le cercle restreint des initiés et des diplomates, on croit que Mme Jean a de bonnes chances de l'emporter et de succéder à l'actuel secrétaire général, le Sénégalais Abdou Diouf.
On note que Jean Claude de L'Estrac vient d'un pays, comme il l'a déjà dit lui-même, «inaudible» et «invisible» aux yeux des autres. Mais les jeux ne sont pas faits.
Les deux aspirants font campagne et multiplient les rencontres. Ils disent vouloir tourner l'Organisation internationale de la Francophonie vers le développement économique. Ils songent aux pays africains, là où se joue et se jouera l'avenir de la francophonie mondiale, comme l'a récemment répété l'administrateur en chef de l'Organisation, Clément Duhaime.
Les chefs d'État et de gouvernement des pays liés à la langue française désigneront le prochain numéro 1 de la Francophonie le mois prochain. Ce sera lors du XVe Sommet de la Francophonie, qui se tiendra à Dakar, au Sénégal. Les jeux de coulisse et d'influences se poursuivront jusque-là.


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