Le manifeste de la CLASSE, publié en page A-7 du Devoir d'hier, le 12 juillet, ratisse large, trop large. Si les étudiants poursuivent sur cette voie, ils vont se perdre et perdre leurs acquis.
Le mouvement étudiant devrait se concentrer sur l'éducation, tout en expliquant que ce qui se passe du côté des frais de scolarité n'est qu'une avant-première de ce qui se prépare par ailleurs pour la société en général. Le système est tout simplement aux prises avec trop de tensions insoutenables pour qu'il puisse passer au travers indemne. Pour paraphraser Yogi Berra, il suffit de regarder pour le voir.
Alors, quel devrait être le discours étudiant? «Pourquoi il n'y a pas d'argent pour l'éducation? C'est parce que la classe (pas la nôtre) dirigeante a envoyé nos entreprises en Chine pour engraisser les comptes de banque dans les hâvres fiscaux. C'est parce que les politiques économiques du gouvernement fédéral sont systématiquement défavorables au Québec. Pourquoi le gouvernement a 400 millions $ pour construire un amphithéâtre destiné à accueillir une équipe de hockey fantôme, alors qu'il nous dit qu'il n'en a pas pour l'éducation? Pourquoi le gouvernement s'apprêterait-il à construire des belles routes flambant neuves pour les minières multinationales qui vont diriger les profits à l'étranger,...si le prix des ressources naturelles ne s'écrase pas avant? Pourquoi, nous autres, on accepterait des hausses de frais de scolarité, alors que les universités construisent des campus plus ou moins nécessaires, à gauche et à droite? Pourquoi, nous autres, on accepterait des hausses de frais de scolarité, alors que les universités financent la recherche des multuinationales? Non, c'est pas vrai qu'ils vont nous passer ça. Ce qu'on demande, nous autres, c'est l'annulation des hausses, puis une commission d'enquête sur l'enseignement universitaire, la qualité de l'enseignement et la gestion des universités. Rien de plus. Rien de moins. Puis, on va l'avoir. Point, à la ligne.
Puis quant à la population qui nous regarde aller sans trop, trop savoir quoi penser, bien, elle devrait probablement être contente qu'on lui donne un modèle à suivre lorsque viendra son tour de passer à la caisse. Autrement dit, lorsqu'ils voudront privatiser la santé, puis doubler les tarifs de ci puis de ça. Et, oui, cela inclut l'électricité.»
Si vous sortez de ces paramètres-là, les jeunes, vous allez vous perdre. Et, prenez ma parole, je ne suis pas un innocent et j'ai trois fois votre âge.