Mes étoiles 2017 (politiques et autres)

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Pascal Bérubé, l'étoile montante du Parti Québécois

En ces temps politiques moroses et décevants, il tombe sous le sens que dans ma profession de chroniqueur politique, les analyses critiques soient nettement plus nombreuses que les félicitations.


En cette fin d’année, renversons un peu la vapeur.


Dans cet esprit, voici ma liste bien personnelle et non exhaustive d’étoiles dans le monde politique et autres. (Sentez-vous tout à fait à l’aise de partager les vôtres avec nous dans la section commentaires).


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Pour l'ensemble de l'oeuvre


Le mouvement quasi mondial du #moiaussi, #metoo et #balancetonporc. Une libération sans précédent de la parole des femmes victimes d'agressions et/ou de harcèlement sexuels. Une vague irrépressible qui, jusqu'au Québec, a emporté des «idoles» toutes-puissantes comme Gilbert Rozon. 


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En politique québécoise


Au gouvernement :


Héléne David, ministre responsable de l’Enseignement supérieur et de la Condition féminine. Mme David est, je l’avoue, ma ministre préférée d’un gouvernement qui, contrairement à elle, est autrement usé et déconnecté.


À la Condition féminine, nous avons enfin droit à une ministre qui, à l’opposé de sa prédécesseur, Lise Thériault, n’hésite aucunement à se dire fièrement féministe.


En cette année de libération de la parole des femmes agressées ou harcelées, Mme David s’est également montrée proactive et déterminée à contribuer à combattre de manière plus concrète le fléau des violences sexuelles.


Marie Montpetit, ministre de la Culture et des communications pour avoir eu le courage de décrire comme un «irritant» le fameux «Bonjour-Hi!» qui se répand depuis des années dans les commerces. On parle ici de courage parce que sa sortie détonnait complètement du silence habituel du gouvernement sur tout ce qui touche de près ou de loin la précarité croissante de la langue française.


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À l’opposition officielle (Parti québécois)


Pascal Bérubé, leader parlementaire et porte-parole en matière de sécurité publique, pour ses présences soutenues dans les médias, sa capacité exceptionnelle à expliquer clairement des dossiers complexes et son calme inaltérable. Ce politicien inspire confiance même aux adversaires du Parti québécois.


Véronique Hivon, porte-parole en matière de famille, de justice et de soins de fin de vie, pour son intelligence, son empathie réelle et sa maîtrise parfaite de dossiers aussi disparates et délicats.  Cette politicienne commande elle aussi le respect même aux adversaires du Parti québécois.


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Au deuxième parti d’opposition (CAQ)


Simon Jolin-Barrette, porte-parole en matière de justice, d’affaires intergouvernementales canadiennes, d’accès à l’information et de la réforme des institutions démocratiques. Pour son sérieux et sa minutie dans les dossiers dont il est responsable et parce qu’en tant que jeune député, il fait la démonstration que la CAQ, en montée constante dans les sondages, comprend aussi une relève en ses rangs.


François Paradis, porte-parole pour les aînés et en matière de santé et de services sociaux. Toujours présent pour défendre les plus vulnérables d'entre nous, dont les personnes handicapées intellectuelles – mention spéciale aussi en ce même domaine pour le député péquiste Dave Turcotte. Bref, M. Paradis sait redonner du cœur à la politique.


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Chez Québec solidaire


Beaucoup a déjà été dit sur l’arrivée spectaculaire de l’ex-leader étudiant Gabriel Nadeau-Dubois en ses rangs. Idem pour le combat épique et réussi mené par sa collègue députée Manon Massé pour préserver son comté d’un redécoupage électoral insensé.


Pour mon étoile 2017, je la réserve toutefois à l’autre membre du trio d’élus de QS : Amir Khadir. Pour sa constance, ses convictions humanistes profondes, sa clarté et son allergie évidente à la langue de bois et aux manipulateurs.


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En politique fédérale


Tom Mulcair, député du NPD et celui qui, comme chef, avait succédé à feu Jack Layton après la «vague orange» de 2011. Maintenant que le NPD a choisi son successeur, Jagmeet Singh, M. Mulcair annonce qu’il quittera la politique active au printemps 2018.


À la Chambre des communes, cet ex-ministre sous Jean Charest s’est avéré être un parlementaire aussi redoutable qu’habile. Or, la très mauvaise campagne électorale du NPD en 2015 lui a coûté la confiance de ses troupes. La suite étant connue.


Dans de telles circonstances, il est habituel de voir un chef démissionner ou s’il s’accroche trop longtemps, de se faire éventuellement montrer la porte. C’est certes un des aspects les plus injustes de la politique. Du moins, comme pour Tom Mulcair, dans certains cas.


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En politique municipale


Valérie Plante, il va sans dire, la nouvelle mairesse de Montréal, pour le vent de fraîcheur que sa victoire fait souffler sur la métropole du Québec. Pour son extraordinaire confiance en elle-même, un véritable modèle pour les jeunes filles et les femmes. Pour sa volonté inspirante à faire de la politique pour les bonnes raisons - le bien commun -, et avec un bonheur contagieux.


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En santé


Le personnel médical du CHU Sainte-Justine pour enfants. Leur combat herculéen et déterminé contre la fusion forcée de Sainte-Justine avec le méga CHUM vise à sauver cette grande institution québécoise et de renommée mondiale, laquelle prend soin de nous et des enfants depuis des décennies. Pour le Québec, leur combat est essentiel.


Aux préposées et préposés aux bénéficiaires, ces héros de l'ombre scandaleusement sous-payés. Pour ce qu'ils accomplissent sur une base quotidienne pour les personnes les plus vulnérables de la société.


Aux bénévoles qui, hommes et femmes de coeur, partout dans le système de santé et se services sociaux, donnent d'elles-mêmes et d'eux-mêmes sans compter. Vous êtes de véritables soleils.


Enfin, je décerne une étoile toute spéciale à toutes et à tous les proches aidants, dont je suis parmi tant d’autres, et dont la quête justifiée pour un réel soutien de la part du gouvernement, que ce soit celui-ci ou le prochain, devra s’intensifier au cours de l’année 2018. Du moins, si l’on doit espérer le moindre résultat tangible un jour.


Dans notre société vieillissante, cette lutte, je le sens de plus en plus, est vitale pour la qualité de vie au Québec. C’est une question élémentaire d’humanisme et de justice sociale.


Et en plus, pour les comptables sourds et aveugles du gouvernement actuel, une véritable politique de soutien aux proches aidants et de soins à domicile, serait un formidable investissement qui, à terme, nous coûterait passablement moins cher que le système déshumanisé et désuet dans lequel nous vivons présentement.