Texte léger (encore que...)

Merci aux étudiants en grève pour la réhabilitation du rouge !

Pour le rouge, en tout cas, ce sens, c'est celui de la liberté et de la résistance à tout ordre établi dès qu'il tend à n'avoir plus d'autres fondements que la force des armes ou celle de l'argent.

Tribune libre

Depuis assez longtemps, plusieurs indépendantistes se sont pris d'aversion pour la couleur rouge. On l'associe presque exclusivement aux Anglais, au parti libéral et au fédéralisme. D'autres personnes, plutôt réactionnaires celles-là, s'énervent le poil des jambes quand il leur revient à l'esprit que c'est aussi la couleur de la révolution et du communisme.
S'il est vrai que les régimes communistes du XXe siècle se sont approprié le rouge, cette couleur n'en était pas moins, bien avant leur avènement, celle de la révolution, laquelle n'a pas toujours été conçue comme nécessairement communiste au sens où l'entendaient Marx et surtout Lénine.
Quant au caractère anglo-fédéraliste qu'on prête au rouge, il y a lieu d'en revenir. En réalité, le rouge n'est guère plus anglais que le bleu n'est français. Les drapeaux de la France et de l'Angleterre sont tous les deux tricolores, au sens strict du terme, tricolores bleu-blanc-rouge.
Qu'on se rassure, je ne suis pas allergique au bleu. Mais j'ai seulement toujours déploré l'allergie quasi systématique de plusieurs des nôtres à la couleur rouge. Aussi suis-je reconnaissant aux étudiants en grève d'avoir redonné à cette couleur son sens politique véritable, si tant est, bien sûr, que les couleurs aient un sens. Pour le rouge, en tout cas, ce sens, c'est celui de la liberté et de la résistance à tout ordre établi dès qu'il tend à n'avoir plus d'autres fondements que la force des armes ou celle de l'argent. En outre, le rouge, couleur chaude, aurait, dit-on, des vertus stimulantes, contrairement au bleu, couleur froide, qui aurait, lui, des vertus apaisantes, voire même paralysantes.
Entendons-nous : je ne dis pas qu'il ne faut que du rouge, rien que du rouge, seulement du rouge. Mais je soutiens, oui, qu'il faut toujours du rouge un peu partout. Dupuis plus de trois mois qu'ils arborent et brandissent leur carré rouge, nos étudiants en grève n'ont rien perdu de leur ardeur militante, au contraire. Je ne dis pas qu'à lui seul, le rouge explique leur étonnante ténacité, ce serait absurde. Mais le rouge y est sûrement un peu pour quelque chose.
N'existe-t-il pas un parti qui, il y a quelques années, a troqué dans son logo le rouge pour le... vert ? Hum... Ça ne lui a guère réussi, on dirait. Peut-être devrait-il y repenser ?
Simple suggestion.
Enfin, si vous n'êtes pas d'accord, chères lectrices, chers lecteurs, ne vous gênez pas pour me le signifier. Mais, je vous en prie, n'oubliez pas que ce texte, qui contient une part de sérieux, se veut quand même léger et sans prétentions.
Luc Potvin
Verdun


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    25 mai 2012

    La couleur fait référence aux uniformes des soldats:
    Les Francais en bleu
    Les Anglais en rouge
    C'est resté imprégné dans l'imaginaire collectif.

  • Archives de Vigile Répondre

    25 mai 2012

    Ce parti que vous ne nommez pas qui a troqué le rouge pour le vert pour faire plus "écolo", c'est le Parti Québécois d'André Boisclair.
    Et que dis-je, ce ne sont pas les militants de la base qui ont fait ce choix, ce qui aurait été démocratique - mais l'exécutif présidé par André Boisclair et en bout de ligne, par Boisclair lui-même, quand on sait l'influence du "Cheuf" dans ce parti. "Quand le "Cheuf" parle tout le monde s'écrase. C'est la caractéristique principale des moutons, c'est-à-dire des gens qui n'ont pas de vocation particulière par la liberté et l'esprit critique.
    En clair et en bref, c'est le genre de décision qui est passée complètement inaperçue et qui illustre parfaitement ce qu'est devenu le Parti Québécois, dont le chef décide un jour, en se levant le matin, pour aller chercher plus de votes, de jeter à la poubelle le logo du parti fondé par René Lévesque et qui symbolisait l'alliance entre les nationalistes (bleus) et les libéraux (rouge).
    Et personne n'a dit un mot pas plus que lorsque Boisclair a jeté illégalement et illégitimement aux poubelles le "projet de pays" voté lors du congrès de juin 2005 suivi peu de temps après par Pauline Marois.
    C'est vrai que la situation politique actuelle commande qu'on se débarrasse de Charest, mais il faudrait aussi que Legault et Marois laissent leur place pour qu'on puisse faire des vrais choix.
    Voter pour Pauline Marois et ce parti me semble encore à l'heure actuelle au dessus de mes forces. Elle part et tout change. Dégages Pauline. Pour le bien de la nation. Fais de l'air.
    Pierre Cloutier